Lutundula exige des sanctions contre des personnes citées dans les rapports des experts de l’ONU

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A en croire le VPM Lutundula, pendant les échanges sincères que la délégation qui m’accompagne et moi-même avons eus depuis la semaine dernière en bilatéral avec les représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité, ceux de trois pays africains non-membres permanents et le Président du Conseil ainsi que les délégués des autres États membres de l’ONU, nous avons noté avec satisfaction que le consensus se dégage quant au fond sur le retrait accéléré et échelonné de la MONUSCO.

Cependant, deux préoccupations pertinentes sont revenues comme un leitmotiv dans les déclarations de nos interlocuteurs, à savoir, la protection des populations civiles après le départ de la MONUSCO et la coordination des initiatives régionales pour la gestion de la crise sécuritaire en Ituri et au Nord-Kivu. « Nous remercions tous nos partenaires pour l’intérêt qu’ils portent sur le retour de la paix et la fin de la guerre dans ces deux provinces ainsi que pour leur marque de solidarité avec le Peuple congolais », note-t-il.

« Au nom du Président et du Gouvernement de la République Démocratique du Congo, je voudrais rassurer tous de ce que non seulement nos dirigeants qui ont le devoir constitutionnel de sécuriser tous les habitants de notre pays, sont suffisamment conscients des problèmes soulevés, mais aussi des dispositions efficaces ont été prises afin qu’avec les populations elles-mêmes, leur sécurité soit prise en charge par nos forces de défense et de sécurité, étant entendu bien sûr qu’il n’y a pas moyen plus sûr de les sécuriser que de mettre fin à la guerre », rassure-t-il.

Quant à la coordination des initiatives de paix régionales, il convient de rappeler que sous les auspices de l’Union Africaine, U.A, le Sommet conjoint des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), de la Communauté pour le Développement de l’Afrique Australe (SADC), de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), et de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) tenu à Luanda le 27 juin 2023, a institué une Quadripartite des Communautés régionales ci-dessus qui coordonne et harmonise leurs initiatives en RDC.

C’est dans ce cadre que les Chefs des États-Majors de leurs Forces respectives et celui des FARDC se réuniront le 04 octobre prochain à Addis-Abeba pour examiner toutes les initiatives en cours et convenir des actions à entreprendre pour dégager toutes les entraves au règlement du conflit armé en RDC.

Quoiqu’il en soit, la RDC n’entend point rompre avec les Nations Unies ni avec les autres partenaires bilatéraux et multilatéraux désireux d’appuyer les efforts internes selon les formes convenues avec notre Gouvernement.

Ce serait manquer de sagacité et contraire à la vérité que de considérer le retrait de la MONUSCO comme une fin en soi et une panacée à l’insécurité ainsi qu’aux violences récurrentes à l’Est de la RDC et dans la Région des Grands Lacs.

Ce retrait participe plutôt à la facilitation et aux efforts de déblocage d’un processus de paix très laborieux et fort complexe délibérément bloqué par le Rwanda et ses supplétifs du M23 qui continuent ainsi à défier le Peuple congolais et à narguer la Communauté des Nations.

Ce pays voisin et ce groupe armé terroriste ont transformé le Nord-Kivu en une poudrière qui n’attend qu’une étincelle pour embraser de nouveau cette province martyre depuis deux décennies et demie.

Comme en témoigne l’évaluation du Secrétaire général de l’O.N.U. dans son récent rapport du 02 août 2023 sur les 12 derniers mois (2022-2023), la situation sécuritaire et humanitaire à l’Est demeure catastrophique. Au niveau international, ce constat interpelle sans doute au premier chef le Conseil de sécurité, organe central des Nations Unies en matière de paix et de sécurité internationales.

C’est pourquoi, la République Démocratique du Congo appelle le Conseil à sortir de sa torpeur pour assumer ses responsabilités statutaires.

En effet, pour paraphraser notre Président de la République dans son adresse à la 78ième session de l’Assemblée Générale de l’O.N.U, le 20 septembre en cours, il est inadmissible et injuste notamment que plusieurs rapports des groupes d’experts mandatés par l’O.N.U elle-même pour enquêter sur la situation sécuritaire en RDC, dûment déposés au Conseil moisissent dans ses tiroirs depuis plusieurs années sans être examinés ; que des personnes citées dans ces rapports comme responsables et récidivistes des crimes graves contre l’humanité, des crimes de guerre et des violations massives des droits de l’Homme au Congo restent impunies dans le silence total du Conseil, comme si il les encourageait à poursuivre leurs actes criminels.

C’est pourquoi, le Gouvernement de la RDC a déposé, le 19 septembre courant, à la présidence du Comité des sanctions de l’O.N.U assurée par la République du Gabon les noms des personnes et entités citées dans les rapports susmentionnés pour leur inscription sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité.

« Notre pays espère que cette fois-ci, le Conseil daignera s’y pencher et suivra les bons exemples du Gouvernement des États-Unis d’Amérique qui a sanctionné le Rwanda pour son soutien aux terroristes du M23 et de la France qui vient de sanctionner deux dirigeants du même groupe et des criminels des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda », martèle-t-il.

Pour Lutundula, l’Organisation des Nations Unies est avant tout l’expression d’un vouloir vivre en commun des Peuples de notre planète fondé sur un minimum de communauté des valeurs fondamentales notamment la justice, le respect des droits humains, respect mutuel, la solidarité et l’humanisme.

« Vous avez la lourde responsabilité de faire triompher ces valeurs et de garantir la paix dans le monde. Vous avez les capacités juridiques, politiques et matérielles de contraindre toutes les parties récalcitrantes à mettre intégralement en œuvre intégrale la feuille de route issue des processus de Nairobi et de Luanda et d’arrêter, par conséquent, l’enlisement dangereux en cours dans la crise sécuritaire à l’Est de la RDC », dit-il.

Agissez, agissez avant qu’il ne soit trop tard. Il est temps de dire le droit en sanctionnant l’agression avérée de la RDC par le Rwanda et les crimes du M23 sur le territoire congolais. Il est grand temps de hausser le ton en sommant sans équivoque aussi bien le M23 à déposer les armes, à aller en cantonnement dans les sites prévus à cet effet et à s’intégrer dans le P-DDRCS, que le Rwanda à retirer sans condition ses troupes du Congo et à cesser son soutien au M23.

Pour sa part, la RDC n’a pas failli à ses engagements. « Nous nous ne cesserons jamais de nous battre pour protéger l’intégrité territoriale et l’indépendance de notre pays et assurer le bien-être de sa population. C’est pourquoi, dans les plus brefs délais, nos compatriotes forcés au déplacement intérieur par la guerre nous imposée par le Rwanda et le M23, rentreront à leurs domiciles pour y exercer leur droit légitime d’élire leurs dirigeants à tous les niveaux et ne peuvent plus continuer à vivre comme du bétail dans les camps de fortune des déplacés. L’autorité de l’État congolais sera restaurée dans les territoires occupés par nos agresseurs.

« Je vous réitère la plus grande importance que notre Chef de l’État et notre Gouvernement attachent aux bonnes relations avec l’O.N.U et leur conviction profonde que c’est en étroite collaboration avec elle dans la compréhension mutuelle, l’harmonie, la sincérité et avec plus de volonté politique qu’il sera possible de restaurer durablement la paix et la sécurité tant à l’Est de notre pays que dans l’ensemble de la Région des Grands Lacs. À cet effet, la RDC reste à la disposition du Conseil de sécurité », souligne-t-il dans son discours.

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