José Nawej s’en va arme à la main !

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Coup de tonnerre à Kinshasa, surtout dans le microcosme médiatique congolais. En effet, c’est depuis hier, autour de 22 heures, que le camarade José Nawej, Editeur du quotidien Forum des As a rendu l’âme. Des sources proches de la famille, l’on apprend qu’il était allé répondre à l’invitation du Premier ministre honoraire et candidat à la présidentielle de décembre 2023, Adolphe Muzito. C’est là qu’il a piqué une crise. Acheminé à l’hôpital CMK, dans la commune de la Gombe, le camarade a rendu l’âme, préférant retourner vers son créateur, laissant femme et enfants, ainsi que la profession dont il a été l’un des pionniers. Même si chacun d’entre nous est un malade qui s’ignore, retenons que la vie et la mort sont entre les mains de Dieu. C’est lui qui est à l’origine et au cœur même de tout notre vie. Loin d’être une oraison funèbre, ce texte est un témoignage pour quelqu’un qui a marqué positivement notre vie.

Quelle perte énorme pour cette icone qui s’était distinguée, ces derniers temps, par des Editos percutants et profonds, qui mettaient tout le monde d’accord. Très partagés dans les réseaux sociaux, ces Editos étaient, le prophète dénonçait les tares de la société congolaise et du monde, avant de faire des projections. Ces réflexions qui ont ajouté un plus à son palmarès, ont confirmé ce qu’a toujours été la personne. C’est donc un travailleur, journaliste d’abord et patron de presse rigoureux.

N’étant ni de sa génération, ni de son pré-carré familial, José Nawej est cet éditeur, au regard de son ouverture d’esprit, avait des entrées dans presque toutes les ambassades. Sa connaissance de ce milieu l’a rendu incontournable et fait de lui une plaque-tournante. Quado de son état, j’ai effectué deux voyages avec le camarade José Nawej en Chine et deux autres au Maroc.

Partout où j’ai été avec lui, il n’a cessé de me prodiguer des conseils sur le sens du partenariat entre la presse et les missions diplomatiques. Avec lui, j’ai appris qu’il y a des partenaires qu’il ne faut pas exiger de l’argent ou de facture pour toute prestation. C’est donc une éducation qui est en contradiction avec la nouvelle façon d’exercer la profession, où tout acte est payant !

Un jour en 2020, lors de la Covid-19, pendant la période de confinement de la commune de la Gombe, je me suis permis de ne répondre à l’invitation d’une ambassade. Le camarade José Nawej m’a reproché avec véhémence : « camarade, si ces gens-là t’invite, il faut toujours venir, même s’il faut dormir chez eux ! ».

Partout où j’étais avec lui, surtout dans des voyages, lorsque je me permettais de parler de mon patron, M. Pius Muabilu Mbayu Mukala, ministre d’Etat en charge de l’Urbanisme et Habitat, il ne cessait de me dire et de s’adresser à l’entourage: « Toi tu ne connais pas bien Muabilu, laisses-moi parler de lui ! ». Preuve que partout où je me retrouvais, j’avais un allié, un père de famille et un aîné sur qui il fallait compter. Ceci a fait de moi un petit incontournable à ses côtés, parce qu’il tenait à ce que partout où il est, que je puisse y être aussi.

Le camarade Nawej, c’est aussi des blagues bien trouvées et bien fouillées qui rendaient tout le monde à l’aise. C’est donc quelqu’un qui savait vous arracher un sourire, même lorsque tout semblait compliquer ou difficile.

Par sa discipline et sa personnalité, José Nawej a su garder Forum des As l’Eglise au milieu du village. Ce qui lui a attiré une certaine crédibilité et une notoriété. C’est parmi les journaux qui sont restés neutres. Il s’est réservé de verser dans le dialelu « louanges » des régimes et des personnalités, se contentant de rester dans les limites de la déontologie et de l’éthique professionnelle. Néanmoins, chaque fois qu’il me voyait donner un titre dans le quotidien L’Avenir, il comprenait et il me disait toujours que je n’avais pas d’autre choix que de faire ainsi !

Entant qu’employeur et dans un environnement pas du tout facile, José Nawej est ce patron de presse qui a su garder des bonnes pratiques, payant à échéance les quelques journalistes qui étaient à sa charge.

José Nawej demeure ce journaliste et patron de presse, qui a su garder de bonnes relations avec tout le monde. Son exemple, sa vie et son professionnalisme nous marquerons à jamais.

Reposes dans la félicité céleste, cher Editeur José Nawej. Que Dieu qui sait mesurer ta contribution au développement et à l’épanouissement de ton pays, puisse compenser tes efforts.

Jean-Marie Nkambua

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