Depuis février 2023, il coule du sang à Tshopo ! Kisangani, Mbole et Lengola s’entretuent 

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Le sang continue de couler dans la province de la Tshopo issue de la Province Orientale démembrée, dans un conflit communautaire parti d’un conflit de terres. Depuis le mois de février de l’année actuelle, les peuples Lengola et Mbole qui vivaient depuis toujours en harmonie et partageaient les mêmes forêts, s’entretuent désormais froidement en suivant le ‘schémas de l’ethnicité’ qui, selon bon nombre d’observateurs « est en fait un instrument machiavélique des affairistes politiques ». Le gouvernorat de province de la Tshopo, dans un communiqué de presse daté du 5 novembre 2023 indexe pour cause d’hostilité, l’incident dans les deux villages de Yalisombo et de Batiamutengo, la veille, de samedi 04 novembre 2023.

 

« La ville de Kisangani s’est réveillée ce dimanche 05 novembre 2023 sous une très forte agitation des mouvements massifs de la population venant des villages Yalisombo et Batiamutengo, situés dans la rive gauche du fleuve Congo, à environ 25km de la ville de Kisangani », a annoncé le même dimanche dans un communiqué de presse. Dans ce communiqué de presse, le gouvernorat de province de la Tshopo, attribue ces incidents malheureux survenus samedi dans ces deux villages. Ainsi donc, dans sa correspondance datée du 03 novembre 2023, n°01/MNS/1614/CAB/PROGOU/P. TS /2023 au Conservateur des titres immobiliers de Kisangani Sud, le Directeur de cabinet de la Gouverneure de la Tshopo, le Pr Yakusu Bokawenyama Sam, a demandé au Conservateur d’organiser dans les 48 heures un point de presse. L’objectif du point de presse étant « éclairer la lanterne de l’opinion sur la procédure d’obtention du contrat par CAP-CONGO. En faisant intervenir ce technicien, une autre orientation semble être donnée en divergence des orientations ‘affairistes politiques’ sur laquelle se focalisent certains observateurs.

La situation de conflit entre les Mbole et Lengola devient plus en plus préoccupante et certains trouvent en ce conflit des ressemblances avec d’autres conflits communautaires antérieurs qui ont survenus ‘aux approches des élections’ comme elle, d’où leurs indexations portées vers l’affairisme politiques sans toutefois désigné quiconque. Cela, en tirant leçon de l’expérience du passé, particulièrement de la situation du conflit Inyele et Monzaya au Sud –Ubangi en 2011 (aux approches des élections), Kamwena Sampu au Kasai vers aout 2016 (aux approches de la date constitutionnelle des élections), reprise du conflit en veilleuse Hema-Lendu en Ituri à 2017 (aux approches des élections ), Batende et Banunu à Yumbi dans le Mai-Ndombe en 2018 (Aux approches des élections), Bateke et Bayaka ou insurections des mobondo aux plateau des bateke jusqu’aux portes de Kinshasa en 2023 (année des élections), l’on est tenté de dire que ce conflit est en rapport avec les élections. Sans dire le sens, ou direction.

Ce qu’on peut savoir du conflit Mbole –Lengola

La Ville de Kisangani où l’on trouve différentes tributs vivant en paix depuis toujours, a la réputation de Ville hospitalière. Depuis février avec l’avènement du conflit Mbole et Lengola en février 2023, la ville symbole du nationalisme, bastion du nationaliste ‘Lumumba’, vit dans l’insécurité. En six mois au mois d’août, l’on comptait déjà 500 morts et plus de 2000 déplacés. Trois mois plus tard, en ce mois de novembre donc, les malfrats ont contraint des paisibles citoyens à se réfugier dans la rive droite du fleuve Congo quittant précisément Motumbe et cité Basay.

Partie d’une crise foncière, des tueries sont régulièrement rapportées. Selon un rapport du gouvernement provincial au mois d’aout, plus de 500 personnes ont été tuées et plus de 70 000 déplacés enregistrés depuis le début du conflit. Les Mbole accusent les Lengola  d’avoir vendu leurs terres à une entreprise pour 20 ans d’occupation. Et le conflit a été aggravé par des assassinats et des cycles de représailles.

Le renfort des policiers avec des  équipes permanentes, installées sur les deux axes routiers sous menaces à savoir Kisangani-Ubundu et Kisangani-Opala. Dans la commune de Lubunga, cette force spéciale sera déployée dans les quartiers périphériques de 5 chantiers, Maniema, Osio, Kpangobi, Lokwa, Lokata, Kubagu, entre autres, où les attaques sont fréquentes.

L’arrivée de l’escadron de 250 policiers à Kisangani en provenance de Kinshasa pour faire face aux violences persistantes dans la commune urbano-rurale de Lubunga et d’autres entités, à la suite de conflit entre les membres des communautés Mbole et Lengola, n’a pas encore donné les résultats escomptés.

Dans un mémorandum déposé auprès du gouverneur, les habitants de Lubunga ont indexé directement l’autorité provinciale en ces termes :

« Ce conflit est né à partir de la signature entre   l’autorité provinciale et  l’entreprise Cap Congo de contrat de 20 ans d’occupation provisoire. Les terres qui servaient pour les activités agricoles sont vendues, des personnes sont tuées, des maisons incendiées, des femmes éventrées  et violées, des bétails emportés. Nous en avons assez ».

C’est surement pour cette raison que dans sa correspondance daté du 03 novembre 2023, n°01/MNS/1614/CAB/PROGOU/P. TS /2023 au Conservateur des titres immobiliers de Kisangani Sud, le Directeur de cabinet de la Gouverneure de la Tshopo, Pr Yakusu Bokawenyama Sam, il est demandé au Conservateur d’organiser dans les 48 heures un point de presse.

Toutefois, « le gouvernement provincial étant indexé, pour éviter le conflit d’intérêt, ne serait-il pas juste de faire appel à une commission indépendante pour tirer au clair cette situation ? », suggère un notable de Kisangani. Quoi qu’il en soit, il est urgent que le gouvernement central se penche encore plus sur ce dossier.

 

Willy Makumi Motosia

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