Les initiatives se multiplient en faveur d’un espace atlantique plus intégré et surtout plus équilibré. Le Maroc a déjà pris les choses en main en créant un cadre institutionnel regroupant les 23 États africains atlantiques en vue de consolider la sécurité, la stabilité et la prospérité partagée dans la région. C’est dans ce contexte que les travaux de la 12e édition de la conférence internationale «The Atlantic Dialogues» ont démarré ce jeudi à Marrakech. Avec la participation d’éminentes personnalités du monde de la politique et de l’économie, cette conférence est l’occasion de débattre de l’importance croissante de l’espace atlantique dans le contexte mondial actuel.
Dans un monde en perpétuelle mutation, la promotion de la coopération au niveau du bassin atlantique s’impose désormais comme une priorité absolue. Experts, diplomates, politiques et économistes se sont donné rendez-vous à Marrakech, à l’occasion de la 12e édition de la conférence internationale annuelle du Policy Center for the New South (PCNS) «The Atlantic Dialogues», pour débattre autour des moyens à même de promouvoir cette coopération dans un Atlantique plus affirmé. Ouverte hier au prestigieux hôtel Mamounia, cette conférence s’aligne sur les Hautes Orientations et Directives Royales sur l’Afrique atlantique, contenues dans le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion du 48e anniversaire de la Marche Verte, et tend à refléter l’importance croissante de l’espace atlantique dans le contexte mondial actuel, précisent les organisateurs.
Le Policy Center for the New South (PCNS) vient de publier la 10ème édition de son rapport annuel “Atlantic Currents” qui traite des menaces, défis et opportunités dans l’espace atlantique.
Modérant la séance inaugurale de cette conférence, l’ancien diplomate et actuel Senior Fellow chez PCNS, Mohammed Loulichki, a ouvert les débats en posant la question sur les moyens d’assurer un équilibre aujourd’hui entre les pays de l’Atlantique et également de permettre une convergence entre les différentes initiatives émergentes en faveur de cette région.
Pour répondre aux questionnements de lancement de cette conférence, le vice-président du German Marshall Fund of the United States, Ian Lesser, a assuré qu’on était aujourd’hui en train de revenir à plus d’équilibre dans l’Atlantique. «On ne peut pas parler de l’Atlantique aujourd’hui sans évoquer les relations Nord-Sud», a-t-il affirmé en définissant plusieurs axes de ces relations. Il s’agit notamment des questions sécuritaires, de la connectivité numérique et des énergies renouvelables. Ces relations ne concernent pas que les États, a assuré le responsable de l’Institut visant la promotion des relations transatlantiques. En effet, plusieurs autres acteurs entrent en jeu. Il a cité, dans ce sens, les villes, les régions, le secteur privé ainsi que la société civile.
C’est ce jeudi que démarrent les travaux de la 12ème édition de la conférence internationale annuelle ‘’The Atlantic Dialogues’’ de Policy Center for the New South (PCNS). Ce rendez-vous réunit plus de 400 participants et se prolonge jusqu’au 16 décembre 2023 à Marrakech.
De son côté, la professeure à l’Université autonome de Nuevo Leon à Mexico, Jessica De Alba-Ulloa, a assuré que beaucoup restait encore à faire pour de meilleures relations entre les pays de l’Atlantique. «On doit regarder davantage vers l’Afrique qui est en pleine croissance avec une population jeune et des atouts importants tels que les terres arables», a assuré l’universitaire qui a plaidé pour la conclusion d’accords de libre-échange entre les pays du bassin atlantique.
Même son de cloche auprès du coordinateur du centre Atlantic basé au Portugal, Nuno António de Noronha Bragança, qui a insisté sur l’importance de la coopération sécuritaire dans sa dimension globale, à savoir la sécurité humaine, alimentaire et sanitaire. « Nous avons mis en exergue l’importance de l’Atlantique et nous savons pertinemment que dans cet espace dynamique et complexe, nous avons des défis et des menaces sécuritaires qui ne sont pas isolés», a-t-il relevé. Il a par ailleurs insisté sur la convergence des différentes initiatives lancées en faveur de la promotion de la coopération dans l’espace atlantique, dont les initiatives marocaines et américaines.
Intervenant également lors de ce panel d’ouverture, la Senior Economist chez Policy Center for the New South, Afaf Zarkik, a insisté sur l’importance de l’adoption de solutions innovantes afin de faire face aux problèmes dont souffrent certains pays de l’Atlantique, notamment en Afrique subsaharienne. L’économiste, qui a contribué aux travaux d’élaboration de la 10e édition du Rapport «Atlantic Currents», a mis en avant l’exemple d’une entité créée au niveau de ces pays pour servir d’intermédiaire entre le secteur public et le privé.
À rappeler que cette édition, qui se tient du 14 au 16 décembre 2023 à Marrakech, est placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Axée sur le thème «A More Assertive Atlantic: Its Meaning for the World» (Un Atlantique plus affirmé : sa signification pour le monde), elle devrait rassembler plus de 400 invités de 80 nationalités différentes du bassin atlantique, a indiqué le PCNS dans un communiqué.
Nouvelles mesures
L’autre secteur polluant, à savoir les transports, avec une part de 29% des émissions enregistrées au Maroc, est concerné par les mesures publiques. Outre l’encouragement de la mobilité verte à travers les projets de tramway et de transports en commun de manière générale, les départements concernés s’attèlent sur l’élaboration de nouvelles mesures notamment fiscales et réglementaires susceptibles d’améliorer l’efficacité énergétique du parc automobile, et de promouvoir les véhicules électriques et hybrides. Toutefois, cet engouement est loin de faire l’unanimité aussi bien à l’international qu’au Maroc.
Un constat relevé par l’expert en intelligence économique, Oussama Ouassini. Pour lui, le Maroc s’érige depuis quelques années comme le “bon élève” des instances internationales dans les questions de la transition énergétique et du développement durable, sans pour autant qu’il prenne en considération les enjeux économiques et géopolitiques. “Le PIB (produit intérieur brut) mondial passera de 90.000 milliards de dollars en 2020 à 135.000 milliards en 2030, et ce second chiffre sera composé à hauteur de 50% des secteurs de l’intelligence artificielle et de l’économie 4.0 qui nécessitent énormément d’énergie”, souligne Oussama Ouassini. Et d’ajouter que “les pays développés qui manquent de ressources en énergies fossiles forcent le passage aux énergies renouvelables et l’abandon du pétrole et du charbon qui sont essentiellement entre les mains d’autres pays, en imposant des mesures comme la taxe carbone dont l’objectif n’est autre que de combler l’écart en matière de compétitivité économique entre le thermique et le renouvelable”.
Mais pour sortir de ce dilemme, notre interlocuteur affirme que le Maroc doit opter pour l’énergie nucléaire, hautement compétitive et qui pourrait répondre aux urgences en termes d’émission à effet de serre tout en soulageant la facture énergétique du Royaume.
Taxe carbone
D’autant plus que Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Association internationale de l’énergie atomique (AIEA), a déclaré, le 28 novembre 2023, que le Maroc fait partie des pays qui commenceront à produire de l’énergie nucléaire d’ici quelques années. Une piste qui pourrait s’avérer intéressante sur le plan financier pour le Royaume, notamment pour alimenter les très énergivores stations de dessalement d’eau sur lesquelles ils comptent beaucoup pour faire face aux récurrentes sécheresses et le manque d’eau qui en résulte, étant donné la productivité supérieure d’une station nucléaire comparativement aux autres sources d’énergie qu’elles soient fossiles ou vertes.
Par Louay Kerdouss