Barrage de Busanga : Le réseau Mwangaza craint une certaine opacité dans la cogestion entre SICOHYDRO et la Rdc  

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En dépit de l’inauguration de la Centrale de Busanga en octobre 2023, sans oublier la renégociation de la convention sino-congolaise, les organisations membres du Réseau Mwangaza ne sont pas du tout contentes. Dans un point de presse organisé à cet effet à Kinshasa, ces organisations, à travers Me Jimmy Munguriek Ufoy, Coordonnateur du Réseau fustige l’opacité qui semble caractériser les parties prenantes : la présidence de la République, le Gouvernement congolais et l’Inspection générale des finances (IGF). Raison pour laquelle il exige plus de transparence par devoir de redevabilité vis-à-vis du peuple congolais.

C’est dans ce contexte que le Réseau Mwangaza se pose plusieurs questions, notamment celles de savoir ce qui a réellement changé dans l’actionnariat de l’entreprise SICOHYDRO, sachant que l’IGF a mentionné la revue à la hausse des parts sociales à raison de 40% pour la partie congolaise contre 60% pour le consortium chinois ? Est-il possible de savoir quelle entreprise ou entité va représenter les parts de l’Etat congolais ? Pourquoi la SICOMINES intervenait dans le projet Busanga comme actionnaire sans la GECAMINES dont elle est filiale à 25 ? Est-il possible que la GECAMINES ait été privée des dividendes de la SICOMINES dans SICOHYDRO alors qu’elle y détient des actions ? Pourquoi SICOHYDRO jouirait des exonérations et exemptions alors qu’il s’agit d’un opérateur électrique comme tout autre ?

Dans ce point de presse, le Réseau Mwangaza à travers son Coordonnateur Me Jimmy Munguriek Ufoy constate que jusqu’à son inauguration par le chef de l’Etat, il n’existe aucun plan ni programme qui démontre comment le projet hydroélectrique pourrait contribuer à l’électrification des populations environnantes, ni à la province de Lualaba, alors que plus de 90% de la population congolaise n’a pas accès à l’électricité.

Par contre, à cause des travaux liés au remplissage du bassin de retenus de la centrale de Busanga, les villages Monga Lubuzu, Kamalenge et 48 heures ont été ravagées et détruites par SICOHYDRO et le Gouvernement provincial, alors qu’en 2022, les populations des villages Wata-Malonda, Wafinya, Kabese, avaient perdu des espaces champêtres.

Des recommandations

Au regard de tout ce qui précède, le Réseau Mwangaza recommande à la présidence de la République de veiller à la publication des conventions renégociées avec le consortium des Entreprises chinoises ; d’encourager la définition d’un quota de distribution de l’énergie électrique produite par Busanga pour assurer le développement local et l’électrification locale de la province en vue de résorber les déficits en desserte électrique ; d’ordonner l’indemnisation et la réparation en faveur des victimes qui ont perdu des logements et des champs à cause du projet de Busanga.

Pour sa part, le Gouvernement congolais doit s’approprier l’initiative de la présidence et jouer son rôle d’exécutif ; définir le quota de la puissance électrique que chaque nouvelle entreprise d’électricité doit réserver pour la consommation, … le Gouverneur de la province de Lualaba doit organiser le processus d’indemnisation juste et équitable des victimes du projet Busanga dont les habitants des villages 48 heures, Mongaluboza, Kamalenge, … et des cultivateurs ; de publier tous les contrats de partenariat conclus entre la province et des opérateurs privés pour le développement du secteur de l’électricité en province.

De son côté, la Cellule de coordination et de suivi du contrat Sino-Congolais est appelé à s’approprier toutes les recommandations du réseau Mwangaza et d’en faire le suivi. Au consortium des entreprises chinoises de publier les conventions négociées et leurs avenants comme l’exige la loi ; clarifier l’actionnariat de SICOMINES et du Congo Menagement dans le projet Busanga. Quant à SICOHYDRO, elle doit publier les statuts sociaux de l’entreprise comme l’exige la loi ; définir un cahier des charges des responsabilités sociétales pour contribuer au développement durable au niveau local, et mettre en place un cadre de concertation avec les parties prenantes en vue de garantir leur participation à la mise en œuvre du projet.

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