Information judiciaire à charge du cardinal Fridolin Ambongo : silence sage de l’Udps et de l’Usn… 

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D’habitude super-réactifs quand on touche à Félix Tshisekedi, Chef d’Etat ou Autorité morale, les dirigeants du parti et de la plateforme présidentiels ont vraisemblablement reçu consigne de ne pas commenter l’initiative du PG près la Cour de cassation Firmin Mvonde d’ouvrir une information judiciaire à charge du prélat catholique. Question d’éviter tout débordement dans le langage et dans l’action. Les rares, mais alors très rares soutiens exprimés via les réseaux sociaux sont l’œuvre des compatriotes zélés…

Injonction donnée au destinataire

Dans plusieurs réactions suscitées par la dernière livraison intitulée ” Et si le Cardinal Fridolin Ambongo s’offrait en prisonnier_”, il y a eu des observations complémentaires que nous nous faisons le devoir de partager.

La première est en rapport avec le paragraphe 4 de la lettre du 27 avril 2024 du PG près la Cour d’appel de Matete, lettre affirmant la convocation du prélat deux jours plus tôt et justifiant cette initiative.

En voici le contenu : “Agir autrement s’analysera en déni de justice de votre part et votre inactivisme sera considéré un fait de complicité avec les faits répréhensibles évoqués ci-avant”.

Il apparaît de façon claire et nette une injonction donnée au destinataire, désormais averti des conséquences de toute manœuvre, de sa part, susceptible d’être qualifiée de dilatoire.

A partir de cet instant, on peut déduire le soupçon d’une action préméditée visant l’arrestation et la mise en procès du cardinal privé alors de tout droit à la présomption d’innocence. Il y a début manifeste de violation de la Constitution.

La deuxième observation est en rapport avec la procédure judiciaire qui présente deux possibilités.

La première possibilité avec un non-lieu ! C’est-à-dire cessation des poursuites judiciaires.

Ce sera un précédent fâcheux la mesure où on ne saura plus appréhender les personnes qui auront commis les mêmes infractions mises à charge du prélat.

La deuxième possibilité avec un procès en bonne et due forme dont l’issue peut être un acquittement ou une condamnation.

Évidemment, en cas d’acquittement, le Cardinal sort vainqueur. L’effet sera le même que le non-lieu : un précédent fâcheux qui empêchera l’organe de loi d’appréhender tout auteur des mêmes infractions.

En cas de condamnation, le Cardinal sort vaincu. A partir de cet instant, il va falloir gérer la suite, à savoir l’envoyer en prison. Et comme le dit un tshisekediste : “Ce sont les catholiques de Makala qui vont s’en réjouir !”.

 

Devant l’ouragan de l’histoire

C’est à ce stade que les enjeux politiques entre en jeu. C’est la troisième observation.

En effet, Fridolin Ambongo en prison aujourd’hui, on verrait bien ce qui adviendrait de l’Usn à défaut de l’Udps. On verrait bien si Jean-Pierre Bemba rester fidèle à l’Union sacrée de la nation.

Pour ceux qui ne le savent pas, Ambongo a grandi dans la maison de Jeannot Bemba Saolona.

Ce n’est pas. Tous les leaders catholiques de l’Union sacrée de la nation, dont Vital Kamerhe, Christophe Mboso et Modeste Bahati (pour ne citer que les trois) ne resteraient pas bras croisés. Avec des institutions légalement non encore établies (Assemblée nationale, Sénat et Gouvernement), les démissions en cascade sont prévisibles.

Normalement, avant même d’entreprendre cette initiative, les décideurs auraient dû en étudier et circonscrire les risques.

A notre humble avis, il y a deux voies qu’on aurait dû exploiter en priorité. La première est la voie diplomatique consistant à approcher Vatican. La seconde est la voie familiale consistant à approcher les Bemba.

C’est vrai que d’autres voies non judiciaires existent. Quelques tshisekedistes ont balancé la vidéo de la visite du nouveau Président de la République du Sénégal à l’archevêque de Dakar. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que Mgr Benjamin Ndiaye n’a pas été tendre à l’égard de Macky Sall dans sa tentative de court-circuiter les dernières élections.

Bref, bien qu’ils répètent l’adage “La loi est dure, vive la loi”, les organes et les hommes de loi ne s’empêchent jamais de faire valoir l’adage ” Mieux vaut un mauvais arrangement qu’un bon procès ” !

Quatrième observation, et là c’est vraiment la prise de finition comme on le dit en catch: on n’offre pas une tribune judiciaire à un religieux soupçonné d’avoir des penchants politiques.

La bavure à ne pas commettre est d’organiser un procès avec pour accusé un homme de Dieu de la trempe de Fridolin Ambongo.

Si, lors de son procès, Simon Kimbangu avait d’Internet comme maintenant, le pouvoir colonial – comme fruit mûr ou pas mûr – serait tombé quand même devant l’ouragan de l’Histoire.

On ne dira pas que le Congo n’est pas sous menace d’ouragan, tous domaines confondus…

Omer Nsongo die Lema

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