Il a fallu une réunion d’entente et de clarification, jeudi 17 octobre 2024, au ministère de l’Economie nationale, autour de Daniel Mukoko Samba, Vice-premier Ministre, ministre de l’Economie nationale et le Groupement Professionnel de Distribution des Produits Pétroliers (GPDPP) que les violons s’accordent finalement. Les échanges ont essentiellement porté sur l’engagement ferme du Gouvernement à répondre positivement aux revendications de la profession pétrolières du secteur pétrolier et, en retour, s’assurer de leur collaboration et leur disponibilité à œuvrer et exercer leurs activités en toute franchise, vis-à-vis du Gouvernement, partant des consommateurs-cibles.
Si du côté Gouvernement, l’on a retrouvé le patron de l’Economie nationale, avec à ses côtés, le secrétaire général à l’Economie nationale, Célestin Twite Yamwembo, du côté des pétroliers, ils étaient tous là représentés : Cobil, Sep Congo, Engen, Socir SA, Total Energy/RDC, Sonahhydroc, Lerexcom, un représentant de la Primature ainsi que celui des Pétroliers nationaux. Une réunion tenue dans un climat de sérénité, de dialogue franc et constructif entre les deux parties.
L’opinion se souvient que depuis un certain temps, il s’observe une rareté dans l’approvisionnement et la distribution du carburant à la pompe. Gouvernement et devraient se mettre alors atours d’une table pour discuter des modalités de collaboration afin de surmonter ce « litige ».
« Je vous ai invités à cette réunion pour une séance d’échanges sur le dernier développement du secteur, les perspectives, et aussi les préoccupations des pétroliers contenues dans votre correspondance adressée au gouvernement. Je voudrai qu’au sortir de cette réunion, que nous partions sur un engagement ferme et que des solutions soient à la portée de mains. Pour ce qui est de la certification, je sais que le T1, T2 2024 ne sont pas encore certifiés. C’est ainsi que j’ai demandé au SG que cette question soit réglée dans le meilleur délai, au plus tard avant la fin de la semaine prochaine », a introduit Daniel Mukoko.
Avec la structure de prix publiée en début octobre, revoyant à la baisse les prix des produits pétroliers, tout en reconnaissant le problème de manque à gagner sur le stock existant, Daniel Mukoka a rassuré que la position qui a été prise par le gouvernement au mois de juillet, tel que dictée par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, qui consistait à lever des fonds dans des banques et assurer le remboursement du manque à gagner afin de procéder à l’accalmie dans le secteur, cet arrangement entre le Gouvernement et les banques est quasi prêt.
« Au moment où je vous parle, les banques sont prêtes et attendent du gouvernement la liste de vos comptes certifiés et l’arrêté interministériel hydrocarbures, finances, économies. Pour ce qui est de la certification, je sais que le T1, T2 2024 ne sont pas encore certifiés, j’ai demandé au SG que cette question soit réglée dans le meilleur délai, au plus tard avant la fin de la semaine prochaine », explique-t-il avant de préciser que le principe est de rembourser la totalité de manque à gagner d’ici décembre 2023. Et en attendant la certification de manque à gagner de T1 et T2 2024, dans les fonds mobilisés, « le Gouvernement va réserver des ressources pour également éponger totalement ce manque à gagner avant fin décembre 2024 ».
Quant au manque à gagner sur le stock existant, ça va dépendre du résultat que les équipes respectives du ministère vont obtenir, « mais moi je prends l’engagement de les éponger le plus rapidement possible », a-t-il rassuré aux pétroliers.
Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie nationale a, enfin, souhaité que le dialogue soit permanent avec les partenaires, secteur public et privé, quelques soit le contexte et circonstances. Échanger autour de dernier développement de secteur et les perspectives. Répondre aux préoccupations des pétroliers.
Les préoccupations des pétroliers
L’occasion faisant le larron, Frank Beaussart, Directeur général de SOCIR SA président du Groupement Professionnel des Distributeurs des Produits Pétroliers (GPDPP), a révélé que le manque à gagner du secteur est de 123 millions USD pour 2023. En 2024, le manque à gagner n’a pas été payé. Il s’élève à 217 millions. Avec la nouvelle structure du prix, autant nous saluons cette mesure pour alléger le panier de la ménagère, autant le gouvernement doit regarder à leur niveau. Le futur est lourd. Il y a des sociétés qui ne savent plus fonctionner. Mais ils sont prêts à accompagner le Gouvernement pour assurer l’approvisionnement régulier de carburant.
« Nous avons eu un entretien constructif avec le Vice-Premier, Ministre de l’Economie nationale. Nous avons discuté des problèmes qui concernent notre secteur : le problème d’approvisionnement, le problème de prix, mais aussi le problème de manque à gagner qui nous préoccupe profondément. En conclusion, je dirais que cette rencontre a permis de nous éclairer et de nous rassurer, pour que nous puissions continuer à travailler, main dans la main, comme nous l’avons toujours fait, en vue de l’approvisionnement régulier du pays et il n’y aura pas de problème de pénurie, comme d’aucuns ont voulu le dire », a soutenu Franck Baussart.
A propos de longues files observées ces derniers temps devant les stations-services, il a soutenu que le « c’est le principe de l’offre et de la demande. Lorsque nous avions une baisse des prix à la pompe, la demande a fortement augmenté et, donc, aujourd’hui, les logisticiens sont en train de travailler, de manière à ce que cette situation soit vite résorbée. Donc, je pense qu’il n’y a plus de problème, il n’y a jamais eu de problème de pénurie. C’est juste un problème de réorganisation, c’est une conséquence positive à la suite de la baisse des prix ».
Quant à Baba Diallo, vice-président du GPDPP et DG de Total/RDC, il a rassuré que les queues observées devant les stations-services sont liées à l’engouement suite à cette baisse des prix, d’une part, et d’autre part, d’autres stations-services ou points de vente ne vendaient pas.
En clair, a-t-il fait savoir, il y a eu report de consommation sur les stations-services membres du GPDPP. Il y a eu également complexification au niveau de livraison de la SEP/Congo. « Plus qu’il y a beaucoup plus d’afflux, plus d’augmentation de volume, et donc, plus d’opérations au niveau de la SEP. A ce jour, je pense qu’il y a beaucoup moins de files, sinon, il y en a plus », a expliqué le représentant de Total/RDC.
Quant à la représentante de COBIL, elle a plaidé pour le paiement en souffrance que détendrait la société Transco qui n’arrive pas à honorer ses engagements vis-à-vis de son entreprise. C’est pourquoi, elle a sollicité que ce paiement soit orienté vers le Ministère de l’Economie nationale pour que les engagements soient respecter entre les parties.
Willy Kilapi