Trois ans de prison ferme requis contre Seth Kikuni

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L’on s’achemine vers la fin du procès contre l’opposant Seth Kikuni et président national de Piste pour l’Emergence accusé. Il est accusé de propagation de faux bruits et d’incitation à la désobéissance civile. Cela, dans les propos tenus à Lubumbashi, dans la province du Haut Katanga. Dans son réquisitoire de mercredi 20 novembre 2024, le Ministère public a requis trois ans de prison ferme et le payement d’une amende de 950 000 FC.

C’était au tribunal de Kinshasa-Gombe siégeant en chambre foraine dans la prison centrale de Makala où le tribunal a siégé sur l’infraction des « faux bruits ». Pour le conseil de l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 et 2023, le ministère public a été incapable de démontrer le caractère infractionnel reproché à son client.

« Le Ministère public a été en difficulté de démontrer en quoi les propos ou le discours de notre client, Monsieur Seth Kikuni, pouvaient se transformer aux faux bruits. Curieusement et contre toute attente, il a requis trois ans pour chacune de ses infractions », a-t-il fait savoir. L’affaire a été prise en délibérée et la Cour va se prononcer dans le délai de la loi.

Après le prononcé du réquisitoire de l’Organe de la Loi, la parole a été donnée à l’accusé qui a déclaré : « Je n’ai aucun doute sur le fait que vous allez acquitter Seth Kikuni dans ce contexte difficile. Parce que si vous choisissez de me condamner, c’est la liberté d’expression, la démocratie et l’opposition que vous allez condamner ».

 

Le cadre de concertation des forces politiques et sociales crie à un procès politique

Le réquisitoire de ministère public n’a pas laissé indifférent le Cadre de concertation des forces politiques et sociales, cette structure à laquelle appartient Seth Kikuni. Ainsi, il a vivement dénoncé ce réquisitoire du ministère public, en le qualifiant d’un procès politique.

Dans sa déclaration, le Cadre de concertation a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice pour faire taire une voix dissidente.  « Tout au long de l’instruction, le ministère public a été incapable de prouver matériellement la culpabilité de Seth Kikuni ni de démontrer que ses propos auraient incité la population à la désobéissance civile », souligne le communiqué. « Le procès contre Seth Kikuni n’est qu’une tentative de réprimer l’opposition politique et de limiter la liberté d’expression en RDC. Nous exigeons sa libération immédiate et sans condition », a ajouté le Cadre de concertation.

Par ailleurs, le Collectif lance un appel à l’ensemble des forces vives de la Nation pour se mobiliser et exiger la fin des poursuites politiques, ainsi que la libération des autres opposants et membres de la société civile détenus arbitrairement.

Pour rappel, Il est reproché à Seth Kikuni d’avoir tenu, le 27 août dernier, à Lubumbashi, des propos incitant la population du Haut-Katanga à désobéir aux lois. « Le Congo va mal parce que le Grand Katanga va mal. « Le Congo va mal parce que vous les Grands Katangais, qui êtes réputés être des résistants, des guerriers, des combattants, des révolutionnaires, vous faites semblant de ne pas voir ni d’entendre ce que même les aveugles et les sourds ont déjà vu et entendu», avait-il déclaré lors d’une conférence à Lubumbashi.

RSK

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