Après avoir fumé le calumet de paix avec Félix Tshisekedi, le Cardinal Fridolin Ambongo réapparaît dans son ancien visage. Ce dimanche face à la jeunesse de l’église catholique, le prélat s’est montré trop critique contre le régime en place. Il constate donc que des énergies et de l’argent sont dépensés pour le changement de la Constitution, alors que les jeunes du pays sont abandonnés. Un autre détour dans la scène politique. Le ciel se noircit et le régime Tshisekedi ne veut pas reculer.
Le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu était ce dimanche 24 novembre 2024, devant tous les jeunes de l’Archidiocèse de Kinshasa, au terrain du collège Saint Raphaël.
C’était dans le cadre de la célébration du dimanche de Christ Roi de l’Univers, marquant ainsi la fin de l’année liturgique pour en ouvrir une nouvelle. Thème choisi pour cette célébration eucharistique : “ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur marchent sans se fatiguer”.
Dans son homélie, l’homme habillé en toge teintée de couleur dorée est revenu sur le débat sur la révision constitutionnelle en République Démocratique du Congo par le régime en place. L’archevêque de Kinshasa a, d’un ton ferme, critiqué cette démarche, car pour lui, les priorités de la société congolaise sont pour le moment ailleurs.
« Au lieu de s’occuper de la jeunesse abandonnée et se soucier d’elle ainsi que son avenir par des actions et des initiatives concrètes, bien réfléchies et planifiées, on nous parle de changement constitutionnel », a déclaré le Cardinal Fridolin Ambongo.
Et de s’interroger : « est-ce que c’est le changement constitutionnel qui va nous donner un avenir ou du travail après nos études ? C’est ce changement qui nous permettra de quitter Masina et d’arriver à Gombe à temps sans embouteillages de la ville ? ».
Aussi, Fridolin Ambongo qui est resté droit dans ses bottes, a déploré “une jeunesse de plus en abandonnée à son triste sort, sans perspectives et qui voit son avenir bouger”. « Tout ce temps qu’on perd, toute cette énergie autour de changement constitutionnel, n’est qu’une distraction », a lancé le Cardinal.
Ces déclarations du prélat catholique viennent donner des ailes à l’opposition politique qui retrouve l’église catholique à ses côtés dans cette lutte contre la révision ou changement de la Constitution. Si les militants de l’opposition pourront craindre la rue, les fidèles de l’église eux sont “jusqu’auboutistes”. Ils ont inquiété Joseph Kabila, et peuvent faire de même contre Félix Tshisekedi. Wait and see !
Bernetel Makambo