Dans la ville de Kalemie se clôturent ce vendredi 29 novembre 2024, les travaux de la 11ème Conférence des gouverneurs des provinces dont les travaux ont été ouverts le mercredi 27 novembre 2024 par le Président de la République, Félix Tshisekedi.
Au cours des travaux, l’accent a été mis sur le programme de développement local des 145 territoires, cet ambitieux programme phare pour le deuxième quinquennat de Chef de l’État à la tête du pays pour qui le développement et l’émergence de la République démocratique du Congo devra partir de la base. Chaque gouverneur de province a fait un état de lieu de l’exécution de ce programme en ce qui concerne sa province, sous la supervision du Vice-Premier ministre, Ministre de Plan et de l’Aide au développement, Guylain Nyembo.
Ainsi, il a été décidé d’accélérer les travaux de la construction des différentes infrastructures pour permettre à ces entités territoriales décentralisées de bien fonctionner pour le bien-être de la population. Il s’agit des écoles, des infrastructures hospitalières, des routes, de bâtiments administratifs des territoires, etc.
Préoccupations
Cependant, lors de l’ouverture des travaux, les gouverneurs des provinces ont soumis au Président de la République un certain nombre des préoccupations dont ils attendent des solutions po leur permettre de bien travailler. C’est le cas des pratiques qui déstabilisent le fonctionnement normal des institutions provinciales, œuvre des députés provinciaux.
Ainsi, par exemple, sur le plan politique, les gouverneurs des provinces ont dénoncé les motions de censure ou de défiance abusives et fantaisistes dont ils sont souvent victimes de la part des députés provinciaux, qu’ils considèrent comme des pratiques récurrentes. Et généralement, les tireurs des ficelles de ces pratiques se trouvent à Kinshasa qui utilisent les élus provinciaux pour régler des comptes à un gouverneur de province qu’on accuse abusivement de l’incompétence et de détournement des deniers publics.
Voilà pourquoi, Ils ont demandé au Chef de l’Etat de prolonger les mesures interdisant ces motions fantaisistes et de maintenir un moratoire pour protéger la fonction de gouverneur face au chantage politique exercé par certains élus provinciaux.
Sur le plan financier, les gouverneurs des provinces ont exprimé leurs préoccupations face au non-paiement de leur frais d’installation, ainsi qu’aux retards enregistrés dans le paiement des émoluments des conseillers communaux et des gouverneurs eux-mêmes. Une situation qui remonte à la législature précédente. Ici, il faut relever que dans une circulaire, le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, avait enjoint aux gouverneurs des provinces de s’occuper de la prise en charge matérielle des conseils municipaux, en attendant que le Gouvernement central trouve une solution définitive à leurs desiderata.
Des préoccupations relatives au versement sporadique et politisé des crédits d’investissement et des frais de fonctionnement ont été aussi soulevés par les Gouverneurs des provinces. Ceci appelle à une régularité dans le transfert des fonds et à une opérationnalisation effective de la caisse nationale de péréquation, censée réduire les disparités économiques entre les provinces.
Exonération de la TVA
Les préoccupations économiques ont également occupé une place centrale dans les discussions. Les gouverneurs ont proposé des mesures pour relancer l’économie provinciale, notamment l’exonération de la TVA sur les contrats provinciaux et un régime douanier dérogatoire pour les équipements importés destinés aux projets d’investissement.
Ils ont également demandé à être impliqués directement dans l’octroi des concessions minières, pétrolières et forestières, estimant que leur connaissance des réalités locales leur permettrait de mieux répondre aux besoins des populations.
Au sujet de la situation sécuritaire, les gouverneurs ont insisté sur la nécessité de renforcer les capacités de la Police Nationale Congolaise en dotant ses agents de véhicules et de motos pour améliorer leur mobilité et leur efficacité. De ce fait, ils ont proposé l’octroi d’une allocation spécifique d’un million de dollars par province pour lutter contre le banditisme et la délinquance juvénile, qui représentent des défis croissants dans plusieurs régions.
Les gouverneurs ont enfin suggéré des réformes pour améliorer la gouvernance, notamment la création de comités de pilotage provinciaux pour suivre l’exécution du programme de développement local des 145 territoires. Ils ont également demandé la rétrocession des frais de reboisement collectés par le Fonds Forestier National, une mesure qui pourrait encourager des initiatives locales de protection de l’environnement.
RSK