Dakar, capitale de la République du Sénégal abrite depuis le mercredi 04 octobre 2024, le Forum des médias sur l’élimination des violences sexuelles à l’égard des femmes et des filles en Afrique sous le thème : « Respect des droits humains et autonomisation des femmes ».
Ce Forum est organisé par le Réseau des Médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) avec l’appui de l’ONU Femmes et du Fonds français Muskoka. Il vise à renforcer les capacités de professionnels des médias mais aussi le partage d’expériences pour l’élimination de ce fléau, qui malheureusement retarde l’épanouissement et le développement du continent.
Ainsi, pendant trois jours, soit du 4 au 6 décembre, les 75 journalistes, membres du REMAPSEN, venus de 36 pays africains seront suffisamment outillés avant de s’engager afin de contribuer efficacement à cet idéal.
S’exprimant à cet effet, le président de cette structure des médias, Bamba Youssouf, a fait savoir que les médias ont un rôle crucial à jouer. Et donc, en tant que vecteurs d’information et d’opinion, a-t-il dit : « Les médias peuvent contribuer à sensibiliser l’opinion publique, à déconstruire les stéréotypes et à promouvoir une culture de l’égalité ».
« Enorganisant ce forum, les médias africains souhaitent prendre leur place dans cette lutte noble contre les violences faites aux femmes et aux filles, et promouvoir leur autonomisation », a le président du REMAPSE dans son mot de bienvenue.
Très émue de réussir ce pari avec le REMAPSEN, Madame Arlette Mvondo, Directrice pays, et représentante du Directeur régional de l’ONU-Femmes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a dit dédier ce forum à un enjeu crucial, qui est l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles. Un défi possible à relever, même si aucun pays n’a encore éliminé le fléau de la violence contre les femmes et les filles.
Cependant, elle y croit, et prône une action audacieuse et transformatrice pour y arriver. « Nous avons besoin d’investissements plus importants, d’une plus grande innovation et d’une plus grande volonté politique pour combler les lacunes très réelles qui subsistent dans l’autonomisation et le leadership des femmes, dans la législation, dans les services et dans les systèmes qui garantissent la justice, la responsabilité et la fin de l’impunité », a plaidé la Directrice-Pays de l’ONU- FEMME.
Protection et la sécurité de chaque femme
Malgré les efforts des Gouvernements, des partenaires, des OSC, le constat est amer. L’humanité est loin des objectifs fixés à Beijing, des ODD et des normes des droits de l’homme qui devraient garantir la protection et la sécurité de chaque femme et de chaque fille.
Aussi, le rapport d’ONU Femmes et de l’ONUDC sur les fémicides, publié récemment, révèle que toutes les 10 minutes, une femme est tuée par un partenaire intime ou un membre de sa famille. Une situation atroce que vivent la femme et la jeune fille, et oblige un changement durable.
Un tableau sombre, qui nécessite à s’unir pour agir, pour s’attaquer aux inégalités structurelles qui normalisent la violence et affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles.
« Dans ce combat, les médias ont un rôle central de par vos fonctions d’information et d’éducation Vous êtes des acteurs essentiels Et incontournables. En effet, vos capacités à influencer les attitudes et comportements sociaux sont un levier puissant pour transformer les normes sociales et promouvoir une culture de respect, d’égalité et de justice sociale », a-t-elle appelé de tous ses vœux. C’était avant d’ajouter ceci : « (…) ce forum régional constitue une opportunité unique pour renforcer les capacités des journalistes à couvrir ces enjeux complexes et élaborer ensemble des stratégies de communication qui placent la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes, le respect des droits des femmes et des filles et leur autonomisation au cœur de l’agenda médiatique ».
Même son de cloche pour le représentant de la ministre sénégalaise de Famille et de Solidarité, le Conseiller technique Oumar Samb. Il l’a dit en ces termes : « Les violences basées sur le genre affectent la dignité, la santé et le bien-être des victimes. (…) Ces inégalités, exacerbées par des normes socioculturelles et des préjugés, très souvent patriarcales, freinent non seulement la participation des femmes et des jeunes filles au développement de nos différents pays mais aussi leur aspiration à des sociétés solidaires sans discrimination. En ce sens, les médias sont les alliés actifs pour conscientiser les esprits et faire la promotion d’un environnement social qui met la femme et la fille au cœur de la lutte », a-t-il déclaré à l’ouverture de ce forum, organisé dans le cadre de 16 jours d’activisme de lutte contre les violences sexuelles, débuté le 25 novembre et se termine le 10 décembre, qui marque la Journée des droits humains.
Prince Yassa depuis Dakar