Alors que la communauté internationale condamne ses attaques : Le M23 fait pression sur la ville de Goma

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Située à 27 Km de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord -Kivu, la cité de Sake a été secouée, hier mardi par les affrontements entre la coalition RDF- M23 et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo soutenus par les groupes de volontaires pour la défense de la patrie, communément appelés « Wazalendu ». Ces violents combats se sont déroulés dans les collines surplombant cette cité du territoire de Masisi situé à l’entrée de la ville de Goma.

A travers ces attaques, la coalition RDF-M23, tiennent coûte que coûte à marcher sur la ville de Goma après la conquête de Masisi centre le week-end dernier. Cette agglomération est très stratégique tombée sous le contrôle de M23 et ses allies le week-end dernier car elle se trouve au carrefour des routes qui mènent vers les provinces du Sud Kivu, Maniema et de la Tshopo.

Selon la société civile, ce sont les rebelles du M23 qui ont qui ont attaqué les positions des forces loyalistes dans l’objectif de s’emparer de Sake. Toutefois, ils ont été repoussés par les forces loyalistes. Le bilan fait état de 4 morts dont une femme et son enfant tués par des bombes larguées par le M23 et leurs alliés, sans compter le déplacement massif de la population civile qui afflue à Sake et d’autres ont pris la direction de la ville de Goma.

Cette dernière fait déjà face à de nombreux déplacés de guerre ayant fui les combats entre les belligérants avec comme conséquence la crise humanitaire.

 

Des morts parmi les civils

Ces nouvelles explosions rappellent celle intervenues le 3 mai dernier dans un site des déplacés dans la périphérie de Goma et qui avait fait une trentaine de morts de morts. Et le week-end dernier, des bombes larguées par les éléments du M23 sur la cité de Bweremana toujours dans le territoire de Masisi, ont causé au moins trois morts et des blessés.

 

L’union européenne et les Usa et la Monusco condamnent…

Dans une déclaration publiée le 6 janvier 2025, Matthew Muller, porte-parole du Département d’État américain, a dénoncé les « flagrantes violations du cessez-le-feu » par le M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda et sanctionné par Washington et les Nations Unies. Selon le diplomate américain, l’avancée du M23, marquée par la conquête de la ville stratégique de Masisi le week-end, compromet gravement les efforts pour parvenir à une paix négociée, tout en aggravant des souffrances et des déplacements massifs de civils.

« Le M23 doit immédiatement cesser les hostilités et respecter le cessez-le-feu », a déclaré Matthew Miller, avant dap également le Rwanda à retirer immédiatement ses troupes et son équipement militaire de la RDC. Les États-Unis ont donc insisté sur la nécessité pour la RDC et le Rwanda de respecter leurs engagements dans le cadre du processus de Luanda et d’activer pleinement le mécanisme de vérification renforcé. « Il est essentiel que les deux pays prennent leurs responsabilités pour mettre fin à ce conflit dévastateur », a conclu Matthew Miller.

Bien avant, c’est l’Union européenne qui a condamné le lundi dernier avec fermeté l’occupation récente de la cité de Masisi et des zones environnantes dans le Nord-Kivu par les rebelles du M23, tout en qualifiant cette avancée « d’atteinte flagrante au cessez-le-feu établi dans le cadre du processus de Luanda ».

« L’avancée continue du M23 constitue une violation flagrante du cessez-le-feu convenu (…) Ces derniers développements compromettent gravement les efforts pour parvenir à une résolution pacifique du conflit », a déclaré l’UE dans son communiqué. L’organisation européenne appelle ainsi le M23 à un retrait immédiat et exhorte le Rwanda à cesser toute coopération avec ce groupe armé, tout en demandant le retrait de ses forces militaires du territoire congolais.

Elle appelle également la RDC à mettre fin à toute collaboration avec les FDLR et autres groupes armés. Face à la détérioration de la situation humanitaire, l’UE a souligné l’importance de la mise en œuvre rapide des engagements pris dans le cadre du processus de Luanda et s’est dite prête à envisager de nouvelles sanctions contre les responsables de la perpétuation du conflit et des violations des droits humains.

Quant à la Monusco, la représentante spéciale du secrétaire général des nations unies en Rdc, Bintou Keita a condamné avec fermeté la récente offensive lancée par le M23 le 2 janvier dernier qui a coûté la vie à 7 civils et entraînant le déplacement des dizaines des milliers des personnes et exacerbant la crise humanitaire dans l’Est de la RDC. Bintou Keita a insisté sur le respect de l’intégrité territoriale de la RDC avant de réitérer l’engagement de son organisation à soutenir ce principe fondamental.

« Cette escalade de violence qui affecte cruellement les populations civiles, constitue un tournant tragique en ce début de l’année 2025 et doit cesser immédiatement », a déclaré Bintou Keita dans son communiqué publié hier mardi 7 janvier 2025. Elle appelle toutes les parties à soutenir pleinement le processus de Luanda, en cours, sous l’égide du Président angolais, Joao Lourenço.

 

L’Angola qualifie les avancées de M23 d’irresponsables

Les récentes offensives lancées par le M23 avec la conquête de certaines agglomérations n’ont pas laissé indifférent l’Angola dont le chef de l’Etat est le facilitateur désigné par l’union Africaine dans la crise sécuritaire dans l’Est de le RDC.

Ainsi dans un communiqué, Luanda a qualifié cette action d’« irresponsable » et d’atteinte grave à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la République démocratique du Congo.

« Le Gouvernement de la République d’Angola, au nom de Son Excellence João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de la République d’Angola et Facilitateur de la Normalisation des Relations Politiques et Diplomatiques, de la Coopération et des Tensions entre la RDC et le Rwanda, condamne vigoureusement la prise de contrôle de la cité de Masisi-centre, dans la province du Nord-Kivu, par le groupe Mouvement du 23 mars (M23), survenue le 4 janvier 2025. Cette action irresponsable compromet gravement les efforts de pacification en cours dans la région de l’Est de la RDC et constitue une violation flagrante et inacceptable du cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août 2024 », indique le communiqué.

Par ailleurs, Luanda a exprimé sa « profonde préoccupation » face à l’escalade du conflit et dénoncé la « conquête illégale de territoire », qui viole les engagements pris dans le cadre du processus de Luanda, ainsi que les principes de l’Acte constitutif de l’Union africaine et de la Charte des Nations Unies.

RSK

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