Les défis qui attendent le Lieutenant général Jules Banza, nouveau chef d’état-major général des Fardc 

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Nommé récemment par le Président de la République, Félix Tshisekedi, commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo, le Lieutenant général Jules Banza a pris officiellement ses fonctions le lundi 6 janvier 2025 au cours d’une cérémonie organisée au camp Lieutenant-Colonel Kokolo et présidée par le Président de la République. Le nouveau chef de l’armée de la RDC a à cette occasion reçu du Président de la République l’étendard de commandement, marquant ainsi le début de sa mission avec des objectifs visant à renforcer la capacité opérationnelle des forces armées de la République démocratique du Congo et de défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême comme il l’a juré lors de sa prise de pouvoir.

La nomination de lieutenant général Jules Banza à la tête des armées de la République démocratique du Congo intervient à un moment où le Président de la République s’est engagé à la restructuration en son sein.

Situation sécuritaire très tendue dans l’Est de la RDC

Un des défis à relever par le nouveau patron des Fardc, c’est la gestion de la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo au moment où les troupes congolaises sont engagées au front contre la coalition M23-RDF–AFC. Les dernières avancées de cette dernière sur la ligne de front avec la conquête de certaines agglomérations stratégiques à l’instar de Masisi-centre le week-end dernier est un véritable défi pour le lieutenant général Jules Banza qui est appelé à renverser la tendance pour repousser loin l’armée rwandaise avec leurs supplétifs de M23 et de AFC. Aussi la neutralisation des groupes armés locaux et les différents groupes armés locaux et étrangers comme les Maï-Maï et les ADF dont l’activisme n’est plus à démontrer dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.

Bien que la RDC bénéficie du soutien de la mission des Nations unies (MONUSCO) et d’autres forces armées étrangères telle que l’Updf, armée ougandaise, le rôle des FARDC dans la gestion de cette crise reste important. Les FARDC doivent être, comme toujours, à la première ligne de défense, jusqu’au sacrifice suprême comme l’indique bien leur serment. Tout en améliorant la collaboration avec les forces de l’ONU, les forces étrangères et les autorités locales, le patron de l’armée congolaise devra également renforcer la collaboration avec les jeunes volontaires dits les patriotes, Wazalendo. Un groupe armé qui vient en appui aux FARDC contre le M23, mais parfois des tensions surviennent entre les deux parties.

La modernisation de l’armée congolaise

Un autre défi majeur pour le lieutenant général Jules Banza sera la modernisation des FARDC. L’armée congolaise souffre encore de nombreuses lacunes en matière d’équipement moderne à même de faire face devant l’ennemi. Bien que des efforts aient été faits ces dernières années pour moderniser les infrastructures et les armements, le processus reste insuffisant face aux besoins croissants d’une armée moderne et réactive, surtout en ayant en face des groupes armés très mobiles et qui bénéficient de l’exploitation minière des minerais dans l’Est de la RDC pour se renforcer. Le lieutenant général Banza devra donc convaincre le Gouvernement d’accélérer la modernisation de l’armée, et en optimisant l’utilisation des ressources disponibles pour améliorer les capacités opérationnelles, techniques et stratégiques des FARDC.

Lutte contre la corruption

La corruption est une gangrène au sein de nombreuses institutions congolaises, y compris l’armée. Les FARDC ne font pas exception. Le manque de transparence dans la gestion des fonds, des équipements et des ressources humaines nuit à l’efficacité de ce corps pour la défense de la patrie. Ainsi, Jules Banza devra aussi lutter contre cette corruption endémique, en mettant en place des mécanismes de contrôle rigoureux et en assurant une gestion plus transparente des ressources de l’armée. L’amélioration des conditions de vie des militaires engagés au front, en supplément de ce qui est déjà fait figure aussi parmi les défis qui attendent le lieutenant général Jules Banza.

Si les défis sont nombreux et complexes, les atouts de Banza, notamment son expertise en gestion des ressources humaines et sa vision pragmatique, pourraient jouer un rôle déterminant dans l’évolution de l’armée congolaise. Au regard de tous ces défis, seul un leadership éclairé, une gestion efficace des ressources et une coordination renforcée avec les acteurs permettront de relever les défis sécuritaires et institutionnels qui attendent la RDC.

RS

K

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