La Représentante résidente de l’ONU Femmes au Sénégal, Arlette Mvondo, appelle les médias africains à renforcer leurs rôles dans l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles. Ce pressant appel a été lancé le vendredi 06 décembre lors de la clôture du Forum des médias, organisé par le Réseau des Médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) sous le thème : « Respect des droits humains et autonomisation des femmes et des jeunes filles »
D’un ton monté, Arlette Mvondo a souligné le rôle important que les médias doivent jouer dans la transformation des normes sociales et la dénonciation des violences faites à la femme et à la jeune fille.
A cet effet, elle a attiré l’attention de l’assistance dans l’accomplissement de cette transformation à laquelle les professionnels des médias sont désormais des acteurs et partenaires. « Vous êtes des acteurs essentiels et incontournables. Vos capacités à influencer les attitudes et comportements sociaux sont un levier puissant pour transformer les normes sociales et promouvoir une culture de respect, d’égalité et de justice sociale ».
Pour leur permettre de jouer réellement ce rôle de levier puissant, la Représentante résidente de l’ONU-Femmes a invité les participants à élaborer des stratégies de communication qui placent la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, le respect des droits des femmes et des filles et leur autonomisation au cœur de l’agenda médiatique. Parce que, a-t-elle souligné : « (…) chaque reportage, chaque article, chaque image peut contribuer à bâtir un monde où les femmes et les filles ne sont plus réduites au silence par la peur et la violence, mais où leurs droits et leurs dignités sont protégés et respectés ».
Le chemin à parcourir est encore long
Selon un rapport de l’ONU Femmes, toutes les dix minutes, une femme est tuée par un partenaire intime ou un membre de sa famille dans le monde. En Afrique de l’Ouest et du Centre, une femme sur trois subit des violences basées sur le genre. Les mutilations génitales féminines, les mariages précoces, les violences sexuelles et domestiques continuent de priver des millions de femmes et des filles de leurs droits fondamentaux.
Malgré les progrès réalisés, les défis, mieux, le chemin à parcourir est encore long. Les défis sont encore énormes mais pas impossibles à être relevés, particulièrement en ce qui concerne les normes sociales qui continuent de perpétuer les violences à l’encontre des femmes et des filles.
« Nous avons besoin de vous les médias pour amplifier la lutte et pour faire en sorte que les violences faites aux femmes ne soient plus tolérées », a-t-elle déclaré, avant de plaider pour un financement accru afin de prévenir les violences et assurer la prise en charge des victimes ».
Profitant de cette tribune, la Représentante résidente de l’ONU Femmes a dénoncé l’insuffisance des budgets nationaux alloués à l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles soulignant que la question des violences basées sur le genre devrait être une priorité politique.
Enfin, Arlette Mvonde est convaincue que ce Forum marque le début d’une collaboration renforcée entre les médias et les organisations de défense des droits des femmes.
« Le chemin est encore long mais ensemble, nous pouvons changer les choses ». C’était sur cette exhortation pleine de sens qu’elle a fini son adresse.
Ce Forum des médias a été organisé avec l’appui de l’ONU Femmes et du Fonds français Muskoka du 04 au 06 décembre. Au total 64 journalistes venus de 36 pays africains y avaient pris part.
Prince Yassa