La République démocratique du Congo était à l’honneur hier mardi 5 novembre 2024 au conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève lors de sa 47ème session de l’examen périodique universel. En effet, à la tête d’une forte délégation, la RDC à travers la ministre des droits humains, Chantal Shambu a présenté, pour la 4ème fois les grandes lignes de son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme. Il s’agit de l’exécution des recommandations lui faites lors de 3ème cycle de l’examen périodique universel tenu en 2019 au cours duquel 267 recommandations étaient adressées à la Rdc au nombre desquelles 239 ont été acceptées par le Gouvernement congolais.
Dans son exposé, la ministre des Droits humains, Chantal Shambu a présenté plusieurs les nombreuses réalisations effectuées par la RDC dans le sens de l’amélioration des droits de l’homme aussi bien dans les droits socio-économiques politique- économiques et culturels que les droits collectifs tant sur le plan normatif qu’institutionnel. Ce sont des lois votées et promulguées en mettant un accent particulier sur la mise en place d’un fonds destiné à la prise en charge des victimes des violences sexuelles, Fonarev et d’un fonds pour la prise en charge des victimes des atrocités commises par les armées étrangers en terre congolaise, notamment l’armée ougandaise, le Frivao.
S’agissant des recommandations faites à la RDC en 2019, en ce qui concerne les droits économiques, sociaux et culturels, la ministre congolaise des Droits humains a insisté sur l’éducation et la santé avec la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire et de la gratuité de la maternité à travers la couverture de la santé universitaire.
En ce qui concerne les droits politiques, Chantal Shambu a informé l’assistance de la nomination à la tête du Gouvernement d’une femme, une première dans l’histoire de la RDC. Ce qui constitue une étape significative et importante de l’engagement du Président de la République, Félix Tshisekedi, champion de la masculinité positive, de lutter contre la discrimination basée sur le genre et la promotion de l’égalité de chance entre les hommes et les femmes.
Cependant, la délégation congolaise a fait part à l’assistance des obstacles qui freinent cet élan de promouvoir les droits de l’homme au pays, lesquels obstacles qu’il faut décourager. Il s’agit par exemple de la recrudescence des conflits armés par les groupes terroristes appuyés par certains pays dont le Rwanda, le pillage des ressources naturelles de la RDC en complicité avec certaines multinationales. Qu’à cela ne tienne, la République démocratique du Congo réaffirme sa ferme détermination à promouvoir et à améliorer les droits de l’homme.
Des recommandations à la République démocratique du Congo
Lors du dialogue interactif qui a suivi l’exposé de la ministre congolaise des Droits humains, les différents membres de conseil des Nations unies aux droits de l’homme ont formulé plusieurs recommandations à la République démocratique du Congo tout en saluant certaines avancées réalisées. Il s’agit de l’abolition de la peine de mort, la promotion de la liberté d’opinion , d’expression et de la presse, le respect des droits des enfants et des femmes dans les zones de conflits, la lutte contre le recrutement des enfants au sein des groupes armés, la protection des défenseurs des droits de l’homme, la protection et la lutte contre les personnes LGBT , l’extension de fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles, l’autorisation de l’avortement dans des cas spécifiques.
La réplique de la Rdc aux recommandations
A toutes ces recommandations, la République démocratique du Congo qui les a accueillies favorablement, s’est fait le devoir d’apporter des éclaircissements à ce sujet. Pour le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya qui réagissait en ce qui concerne la liberté d’opinion et de la presse, sous le leadership de Félix Tshisekedi, le pays s’est doté d’une nouvelle loi qui a remplacé une loi vielle de 27 ans, une loi qui est plus protectrice des journalistes et qui constitue un pas vers la dépénalisation de délit de presse. Il en est de même pour la liberté d’opinion, des manifestations, des réunions qui sont des droits consacrés par la constitution congolaise.
Concernant l’orientation sexuelle, la protection des communautés LGBT en Rdc, la vice-ministre des Affaires étrangères, Gracia Yamba a indiqué que cette pratique ne fait pas partie des valeurs congolaises. Toutefois, le noyau intangible des droits de l’homme est toujours observable à l’égard des personnes LGBT au nom des principes de non-discrimination et des droits à la vie.
Pour sa part, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Claude Tshilumbayi, a rappelé que la RDC est un pays abolitionniste de la peine de mort et que depuis plus de 50 ans, elle n’a pas exécuté la peine de mort bien que consacrée par sa législation pénales à l’exception de quelques de quelques cas perpétrés sous la coupe des troupes rwandaises.
Selon lui, la levée de la peine de mort est une mesure administrative qui n’a pas changé cette vocation. Cette décision a était prise dans un contexte de criminalité impliquée plus précisément d’une impunité caractérisée dans les zones de conflits et de violences. Il a ajouté que depuis la levée de moratoire sur la peine de mort, aucune exécution n’a été faite et le parlement travaille sur les mesures permettant d’éviter toute sorte d’abus en cette matière.
RSK