La campagne électorale va démarrer le 19 novembre et prendra un mois jusqu’au 19 décembre 2023 à minuit.
A l’approche des élections de 20 décembre 2023, la tension monte chaque jour dans les états-majors des partis politiques rangés en ordre de bataille pour acquérir le pouvoir politique et la liste des candidats présidents s’allonge. Certains candidats vont certainement désister au profit des poids lourds pour se faire une bonne santé financière avec promesse d’un poste politique.
Qui va gagner et qui va perdre ? En Afrique noire, la démographique linguistique joue beaucoup dans les intentions de vote. La langue parlée reste encore un facteur d’affinité entre les peuples.
Selon les statistiques du programme des Nations unies pour le développement (PNUD), 40 % de la population de la RDCongo parlent Swahili, 27.5 % des Congolais parlent le Lingala, 17,5 % parlent Kikongo, les 15 qui restent parlent les langues du Kasaï à savoir le Tshiluba, le Tetela, le Songye, le Kanyok, le Kete, le Kuba, le Shilele, le Bindji, le Basalampasu, le Kanitshin et le Katshisung. Il faut dire aussi que le Tshiluba est parlé dans trois provinces à savoir le Kasaï, le Kasaï Central, le Kasaï-Oriental, et une grande partie de la population de Lomami parle Tshiluba. Dans le Katanga, il y a aussi une grande population d’origine kazanienne qui parle Tshiluba et le Swahili. Dans la ville de Kinshasa, la population Lubaphone peut atteindre 25% des Kinois. Sur Cent millions d’habitants que compterait la RDCongo, les lubaphones peuvent dépasser 40 millions d’habitants.
Le Lingala est parlé à Kinshasa, dans le Grand Equateur, et la Province Orientale. Le Swahili est parlé dans le grand Katanga, le Maniema, le Nord et le Sud-Kivu, et la province Orientale.
Le Kikongo est parlé dans le Kongo Central et le Grand Bandundu.
Selon les statistiques de la CENI, 42 millions de personnes adultes ont été inscrites pour prendre part au quatre cycle électoraux en RDCongo. Dans cette situation, celui qui va faire alliance avec plus de notables ethniques ou responsables des partis les plus représentatifs au parlement et qui ont un électorat, pourrait l’emporter. Avec sa plateforme électorale Union sacrée de la nation, le candidat à sa propre succession Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a les faveurs des pronostics. Au finish, beaucoup de candidats de l’opposition vont reporter leur électorat sur le candidat à sa propre succession.
La grande bataille se situe au niveau des législatives pour le repositionnement dans les bureaux du parlement. Les candidats qui ont des moyens vont battre campagne à l’américaine pour gagner les électeurs indécis, parce que beaucoup de Congolais sont fatigués de voir les mêmes figures revenir au Palais du peuple. On va certainement assister à un vote sanction, d’autant plus que les noirs ne votent pas le programme. Il y a à la base, un sentiment d’appartenance, une fibre tribale difficile à supprimer.
Qui l’emportera ? Généralement en Afrique noire, celui qui organise les élections a beaucoup de chance de l’emporter. La campagne sera dans une certaine mesure émaillée de beaucoup d’affrontements parfois sanglants dans certaines zones linguistes, comme le lubaphone et le swahiliphone pour les non originaires.
Alex Tutukala Kibambe