Décision de l’UE sur le café et le caco: Plus de peur que de mal     

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Ce lundi devant la presse tant nationale qu’internationale, le Gouvernement congolais par le bien du Ministre du Commerce Extérieur a indiqué que la décision de l’Union Européenne ne se justifie pas, car le café et le cacao congolais ne sont pas produits dans les zones victimes de la déforestation, plutôt dans le zones de ses terres arabes; par conséquent elle ne doit pas être sanctionnée en décembre 2025 par le motif de la déforestation a insisté Julien Paluku Kahongya

Face à cette guerre économique que l’on veut imposer à la RDC, le Gouvernement congolais ne tardera pas d’appliquer la réciprocité en diplomatie commerciale et économique au cas où l’Union Européenne mettrait en application sa décision en menaçant ainsi ses intérêts a ajouté le Ministre Commerce Extérieur au cours de ce briefing-presse co-animé avec son collègue de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya.

Le Gouvernement qui rassure les opérateurs économiques et cultivateurs congolais de ne pas paniquer vient de prendre une série de mesures dont la tripartite RDC-UE-MONUSCO pour renforcer le dialogue entre partenaires, renforcer l’Agence Nationale pour la Promotion des Exportations-

ANAPEX, l’Office National des Produits Agricoles du Congo (ONAPAC) et l’Office Congolais de Contrôle (OCC) pour la certification des produits made in Congo, créer le couloir vert Kivu Kinshasa, délimiter ses 3 types de zones notamment les zones agricoles, zones forestières et zones urbanistiques, créer la bourse congolaise pour permettre au pays de participer à la fixation des prix de ses matières premières stratégiques , intensifier le développement des Zones Économiques Spéciales pour la promotion de la transformation locale des ressources naturelles et la diversification des marchés en tirant profit des opportunités qu’offre l’AGOA aux États-Unis d’Amérique et le contrat signé avec la Chine mais aussi le marché indien, africain et européen a annoncé Julien Paluku Kahongya.

« C’est en fait l’Agence Nationale de Promotion des Exportations (l’ANAPEX), l’ONAPAC et l’OCC, pour que désormais nous puissions avoir une certification nationale. Parce que le fait d’avoir toujours des certifications qui viennent d’ailleurs, les gens viennent du Kenya, du Rwanda, de l’Ouganda, et qui viennent certifier que nos champs sont bons ou mauvais, on peut leur prêter des intentions. Parce que vous savez, les mêmes experts sont arrivés à faire signer l’Union Européenne et MOU avec le Rwanda pour les matières stratégiques. Alors qu’on sait pertinemment bien qu’il n’y a ni cobalt, ni lithium, ni manganèse, ni nickel qui entrent dans la transition énergétique au Rwanda. Alors est-ce que ce ne sont pas les mêmes experts qui vont ramener encore à piéger l’Union Européenne à prendre des mesures, alors que dans les fonds, il n’y a pas un élément convaincant qui peut amener tout un Parlement européen à prendre une telle résolution vis-à-vis de la RDC ? », se demande-t-il.

Comme troisième mesure, nous allons renforcer, comme le Président l’a dit, l’initiative du couloir vert Kivu-Kinshasa. Le Président a estimé qu’il faut créer un couloir qui démontre que la RDC est de plein pied dans la protection de l’environnement. Et que ce couloir vert Kivu-Kinshasa va permettre de démontrer effectivement quelles sont les zones, et là je reviens à l’autre mesure, de délimiter, définir et circonscrire trois types de zones. Les zones agricoles, les zones forestières et les zones urbanistiques.

Et d’ajouter, quand nous allons établir cette démarcation, nous allons dire par exemple à l’Union Européenne, voici les zones agricoles, voici les zones forestières et voici les zones urbanistiques. Cette typologie et ce zonage vont nous permettre de démontrer à la face du monde, que quand nous touchons aux zones agricoles, nous n’avons pas fait la déforestation parce que ces zones sont destinées à l’agriculture.

Fixer les prix de nos matières premières

L’autre mesure, c’est que le gouvernement, par le biais du président de la République, a annoncé, je crois que c’était à Kalemie, au 24e conseil des ministres, la création de Kinshasa Mercantile Exchange. Désormais, nous allons avoir une bourse. Une bourse congolaise qui va nous permettre de participer à la fixation des prix. Parce que tous les prix sont fixés par les acheteurs et quand ils veulent, ils baissent, quand ils veulent, ils haussent les prix. Et donc le KME, Kinshasa Mercantile Exchange, dont la première réunion a été organisée à la présidence et à laquelle j’ai participé, va permettre effectivement à la RDC d’avoir sa propre bourse pour ses matières premières et de commencer à opposer ce qu’il doit opposer à la face du monde.

L’autre mesure du gouvernement, explique Julien Paluku, c’est d’intensifier les zones économiques spéciales à travers la République. Et là, comme on parle de cette question de cacao et de café, à l’Est, le gouvernement a installé une zone économique spéciale à Moussienene, c’est au-dessus de la ville de Boutembo, pour effectivement permettre aux opérateurs économiques de commencer la transformation. Parce que notre problème, c’est qu’on nous oppose ce genre de mesures, on nous fait ce genre de chantage, parce que nous ne faisons pas la transformation de nos produits. Et les zones économiques spéciales sont des écosystèmes que le gouvernement a créés.

A Musienene, tout ce qui doit transformer le café, le cacao, doit s’y installer. Et l’avantage d’une zone économique spéciale, c’est quoi ? C’est que quand on y est installé, on exporte sans paiement des frais de douane. Et donc c’est pour rendre nos produits compétitifs sur le marché international. Dans la zone Ouest, il y a une zone qu’on a créée à Miluna, c’est dans le Sud-Ubangi. C’est une zone verte qui doit faire la transformation de tous les produits, parce que le cacao n’est pas que produit à l’Est. Le cacao est aussi produit à l’Equateur, le cacao est déjà produit dans le Kongo Central. Donc quand on nous pose des questions comme l’insécurité, vous dites non, il y a l’insécurité, c’est pourquoi on doit blacklister le cacao. Mais qu’en est-il du cacao qui sera produit à Tshela et celui qui sera produit au Sud-Ubangi?

Alors, dans la partie Ouest, il y a également la zone économique spéciale de Kin Malébo. À côté de Maloukou, il a été monté une autre zone économique spéciale, Kin Malébo, qui est développée par la société Arise. Les opérateurs économiques doivent comprendre que ce n’est pas l’État qui va amener les industries. L’État crée le cadre légal, l’environnement favorable à l’investissement, et c’est aux opérateurs économiques de tirer profit du cadre légal que l’État a mis en place. Mais c’est comme si on attend que l’État lui-même, après avoir créé les zones économiques spéciales, vienne encore installer les usines dans ces zones. Ça, ce n’est pas le travail de l’État. Donc l’appel que j’ai fait aux opérateurs économiques, c’est de profiter de ce cadre qui a été créé, cet environnement favorable à l’investissement, pour devoir investir.

Enfin, la dernière mesure du gouvernement, c’est d’annoncer la diversification des marchés. Comme ministre du Commerce extérieur, je peux vous dire que, sous la coordination du gouvernement, nous avons réintégré la GOA, qui est cette loi américaine qui facilite l’exportation, l’exportation des produits sur le sol américain, sans paiement de frais de douane. C’est un marché de 350 millions de consommateurs. L’Europe, c’est un marché de 742. La population européenne, c’est 742 millions. L’Inde aujourd’hui est le pays le plus peuplé, c’est 1,4 milliard d’habitants. La Chine, c’est 1,4 milliard d’habitants. L’Afrique, c’est 1,4 milliard d’habitants. C’est 1,3 milliard d’habitants. Et la planète, c’est 8 milliards.

Renforcer la collaboration avec l’UE

Donc, la RDC va diversifier les marchés pour dire qu’on saisit les marchés américains, on saisit les marchés indiens, on saisit les marchés chinois et en même temps, on saisit les marchés européens. Comme ça, dans cette compétitivité, la RDC va s’offrir à celui qui va être disposé à pouvoir collaborer avec elle. Et enfin, nous allons renforcer notre collaboration avec l’Union européenne, parce que c’est un partenaire traditionnel avec lequel nous devons avoir des relations solides pour que finalement, avec elle, nous puissions veiller sur la solidarité de l’environnement.

A la question de savoir si le ministre Julien Paluku a discuté de la question avec la Fédération des entreprises du Congo (FEC), il précisé qu’il a été saisi par la FEC. « On a largement parlé avec elle. Il y avait un défaut de compréhension par rapport à la mesure qui a été édictée par l’Union européenne. Mais la plus grande annonce aussi à faire ce soir, c’est que la FEC s’est basée sur l’ancienne mesure qui avait été prise en mai 2023. Mais le 2 octobre 2024, donc il y a deux mois, l’Union européenne a reporté de 12 mois l’exécution de son règlement pour le 30 décembre 2025. Et l’Union européenne a motivé cela par le fait qu’il faut continuer à discuter avec les États, mais également les opérateurs économiques, pour que finalement on soit tous d’accord sur les mécanismes de diligence raisonnée », dit-il.

C’est-à-dire comment on va mettre en place ces mécanismes de contrôle qui permettent de se rassurer que réellement les produits venus de la RDC ne viennent pas des espaces victimes de la déforestation, mais des espaces qui sont destinés à l’agriculture telle que le gouvernement a décidé. Il n’y a pas de raison de paniquer, c’est la raison pour laquelle je suis passé ici.

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