Avant avril 1990, le Zaïre de Mobutu ne comptait qu’un seul parti politique : Le Mouvement Populaire de la Révolution ( MPR) parti-Etat. Tous les Zaïrois y étaient membres d’office. Vouloir ou pas. Et cela jusqu’à ce fameux 24 avril 1990. Ce jour qui a vu le pays s’ouvrir au multipartisme d’abord à trois puis intégral. Les femmes pouvaient à nouveau porter les pantalons et les hommes ont recouvré le droit de porter la cravate. Ce jour-là que certains ont surnommé : comprenez mon émotion, restera à jamais gravé dans l’histoire politique de ce grand et beau pays devenu la République Démocratique du Congo. Et de fil en aiguille, les partis politiques se sont mis à se multiplier. Mais personne alors personne ne pouvait prophétiser sur le fait qu’ils atteindraient ce chiffre vertigineux de 900 aujourd’hui. Dans les années passées, tout le monde connaissait l’existence du MNC de Lumumba, MPR, UDPS, PALU, IDI,….et autres grands partis qui symbolisaient des idéologies bien distinctes.
La nouvelle vague.
Depuis 20 ans, le peuple congolais assiste à une production effrénée et sans justification des partis politiques, les uns plus confus que les autres. Ils naissent et parfois disparaissent sans crier gare. Sans idéologie, sans siège, sans assise sociale, sans projet de société, ….seuls les documents du ministère de l’Intérieur justifient leur existence. Ces petits partis de malette qui ne sont composés que du père, de la mère et des enfants viennent fausser le jeu démocratique. Ils se mêlent au partage du pouvoir et parfois gagnent des gros morceaux du bifteck. Tout le monde en RDC veut avoir son parti politique, se faire appeler président et se mêler à la lutte pour la conquête du pouvoir. L’égoïsme est simplement à la base de ce désordre.
Pourquoi la classe dirigeante à travers l’Assemblée ou le ministère de l’Intérieur n’a pas le courage d’arrêter cette multiplicité éhontée de partis politiques ? Si les entreprises étaient créées en RDC avec le même zèle, le chômage n’y existerait plus. Y a plus un autre travail que la création des partis politiques. La jeunesse sans emplois passe le plus clair de son temps à suivre « les leaders « qui lui fait miroiter toute sorte de promesses. Personne ne veut travailler avec personne ! Il suffit de donner un petit poste à quelqu’un dans un cabinet ministériel et il se croit arrivé et s’en va créer son parti politique. Quelques T-shirt achetés à Zando et drapelets suffisent à mobiliser les jeunes chômeurs à qui l’on offre des miettes pour leurs frais de transport. La base est fatiguée d’entendre les mêmes faux discours. Elle est ballottée au gré de vagues politiques et ne sait quoi dire.
La Rdc gagnerait en ayant des grands blocs politiques autour des idéologies bien précises et expliquées à toute la base. Combien de membres de ces partis connaissent la différence idéologique entre le Pprd et l’Udps, entre le MLC et le Palu, entre le Burec et l’Anader ? Trop peu. Aucun travail de fonds n’est entrepris au quotidien. On veut simplement gagner aux élections. Avoir le plus grand nombre de députés provinciaux et nationaux. Après autant de cycles électoraux, la RDC peut-elle réellement démontrer que la démocratie l’a conduite au développement au travers des partis politiques ?
Ayons le courage de changer le disque.
SK