L’épineuse question de financement des disciplines sportives en République Démocratique du Congo ne cessera de sitôt d’alimenter la chronique sportive. Alors qu’une multitude des disciplines sportives sont pratiquées en RDC, curieusement, le football considéré à tort sport roi en RDC, accapare toujours le gros du budget alloué au sport. Or, au terme de la loi O11 ou la loi sportive, toutes les disciplines sportives sont mises au même pied d’égalité. Il serait donc incommode que certaines disciplines ne puissent pas bénéficier des subsides de l’état. Et ici, les sports de combat et particulièrement les arts martiaux sont les plus défavorisés. Raison pour laquelle la Dynamique des Arts Martiaux et Alliés ‘’DAMA’’ menace carrément de quitter et de se désolidariser du ministère des sports et milite vivement de la création d’un ministère pour les arts martiaux.
Ce que doit savoir l’opinion
Actuellement en RDC, il existe 25 fédérations avec agréments et délégations des pouvoirs. Par conséquents, l’Etat congolais a le devoir de subventionner les 25 disciplines sportives. Malheureusement, l’état congolais n’arrive pas à le faire.
Il y a 7 structures sportives avec Agréments et Délégations des pouvoirs. Il s’agit de :
-Comité National Paralympique (Agrément uniquement)
-Comité Olympique Congolais
-Groupement Sportif Particulier ‘’Sports Scolaires’’
-Groupement Sportif Particulier ‘’Sports Universitaires’’
-Groupement Sportif Particulier ‘’Sports Militaires’’
-Groupement Sportif Particulier ‘’Sports de la Police’’
-Groupement Sportif Particulier ‘’Sports Corporatifs’’
Il y a 11 Fédérations avec Agréments
Il y a des Fédérations qui doivent fonctionner normalement comme commissions au Comité Olympique Congolais. Et dans ce lot il y a :
-14 Fédération avec avis favorable accordé par le ministre des sports et Loisirs pour fonctionner à titre provisoire
-23 Fédération fonctionnaient sans titres et documents du ministre des sports et Loisirs. Certaines ont dû régulariser leur situation.
Comme d’aucuns peuvent s’en rendre compte, plusieurs disciplines sont pratiquées en RDC. Et les sportifs congolais excèlent dans bon nombre de ces disciplines dont la plupart sont délaissées par l’état congolais.
Les propos du ministre des Finances Nicolas Kazadi ne nous ont pas convaincus
Au cours d’un briefing devant la presse, Nicolas Kazadi, ministre des finances avait déclaré à propos du financement des sports qu’il arrive que priorité soit accordée à certains sports (NDLR football compris). En effet, le Ministre des finances a démontré s’il en était besoin la primauté de considération qu’il accorde au Football par rapport à d’autres disciplines sportives. Et si l’on se réfère au montant de la prime allouée aux footballeurs, cela nous réconforte une fois de plus sur les privilèges exagérés que bénéficient le football par rapport aux autres disciplines sportives.
Il faut repenser autrement le dispatching de fonds alloués au sport
En termes clairs, résoudre les problèmes des sportifs de manière sélective n’est pas une bonne chose pour le ministère des finances censé être le parent de toutes les disciplines sportives. Nous le répétons une fois de plus qu’au terme de la loi sportive depuis sa promulgation, toutes les disciplines sont mises sur le même pied d’égalité. Normalement, il ne peut plus avoir d’un côté les privilégiés et de l’autre côté, des laisser pour compte. Cette manière de faire du Ministère des finances à dire vrai, consacre la discrimination, le favoritisme et l’injustice. Pourquoi alors le Ministère des finances demeure muet vis-à-vis des autres disciplines sportives qui ont réalisé des exploits dignes d’éloges mais qui curieusement demeurent à ce jour sans prime ? Il y en a d’autres qui ont perçu des primes qui ne représentent presque rien par rapport aux exploits réalisés. Nous pensons ici aux Lutteurs et boxeurs congolais qui ont fait sensation dans toutes les compétitions auxquelles ils ont pris part. Et nous n’oublions pas les judokas qui ont fait de même et bien plus. Deux parmi eux ont arraché la qualification pour les Jeux Olympiques Paris 2024 sans bénéficier d’aucune prime. Ajouter à cela notre compatriote Mputu qui a glané la ceinture de champion du monde en ju-Jitsu mais qui n’a rien reçu.
La gente féminine est négligée et l’on accorde peu d’attention
Le cas des Léopards/cyclistes féminins est plus qu’éloquent. Ces braves filles ont brillé de mille feux à la 1ère et 2è édition du Tour cycliste international féminin du Burundi en 2021 et 2022. Par équipe elles avaient terminé respectivement 4è et 2è. En individuel, Okito Hélène termina 3è et 2è. A la 3è édition en 2023, les congolaises ont moins brillé. Dommage que ces braves filles n’ont rien perçu à ce jour du trésor public pendant les trois éditions précitées. Comment imaginer qu’après ces exploits, elles n’aient reçu aucun franc congolais ? Où est la justice ?
Une question au Ministère des finances. Pourquoi les footballeurs ont toujours une prime faramineuse alors que ceux qui ont réalisé des exploits et hissé haut le drapeau congolais demeurent sans prime ? Et si l’on va plus loin, le football est moins performant que les autres disciplines. Le dernier titre en football remonte à l’édition du Chan 2016 au Rwanda. Pendant ce temps, que des médailles et titres dans les autres disciplines. Si aujourd’hui, 25 disciplines ont la délégation de pouvoir, il faudra que toutes signent des contrats d’objectif. Le financement pourra dépendre des performances. C’est une option que l’on peut prendre. Le sport congolais congolais n’a nullement besoin de la discrimination.
Antoine Bolia