Election présidentielle 2023: Diongo, Fayulu, Ifoku, Katumbi, Kikuni et Mukwege s’inquiètent de l’opacité du processus électoral

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Six des 26 candidats présidents de la République pour les élections de décembre 2023, à savoir Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege, Franck Diongo, Marie-Josée Ifoku et Seth Kikuni, se sont inquiétés de « l’opacité » dans le processus de financement des élections. Dans une déclaration conjointe publiée mardi le 31 octobre 2023 à Kinshasa, ces six candidats à la présidentielle ont dénoncé ce qu’ils qualifient de «  manque de transparence » dans la conduite des opérations électorales. Selon des sources proches de l’opposition, tout serait partie principalement de la validation des candidatures de Joëlle Bile et Hénoch Ngila dont les noms ne figuraient pas sur la liste de contentieux électoraux traité par la Cour constitutionnelle, mais leurs noms se retrouvent sur la liste définitive des candidats.

 

Ces candidats président de la République invoquent, entre autres raisons, la décision n°116/CENI/AP du 19 octobre 2023 portant publication de la liste provisoire des candidatures déclarées recevables et irrecevables à l’élection du président de la République, particulièrement dans son article 2, où il est stipulé qu’« aucune candidature n’a été déclaré irrecevable » pour justifier leur plainte. C’est-à-dire que toutes les candidatures déposées, sans ces deux noms, étaient retenues, ce qui leur fait croire qu’ils proviendraient d’une source autre que celle de la CENI, ce qui leur pousse à parler de «  manque de transparence ».

Bien que les princes des Eglises Catholique et protestante, au sein de la Mission d’Observation Électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (MOE CENCO-ECC), aient félicité la Cour constitutionnelle et à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) de la République Démocratique du Congo pour leurs efforts visant à renforcer la participation sans exclusive aux élections à venir, ils ont néanmoins souligné l’importance de maintenir l’éthique et l’intégrité dans le processus électoral. Ce que renforcera la légitimité du vainqueur.

Et du côté de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC), Jonas Tshiombela, président de ladite structure, a fait savoir que la Cour constitutionnelle a joué à l’apaisement et à la recherche de la non-exclusivité.

 

 

Quid du « manque de transparence » fustigé par l’opposition ?

 

« La Cour constitutionnelle étant une instance qui statue en premier et dernier ressort dans notre pays, vient là d’administrer à l’opinion tant nationale qu’internationale qu’elle demeure indépendante contrairement à tout ce qu’il y avait eu comme bruits au niveau de l’opinion. Elle a joué à l’apaisement, à la recherche de la [non-exclusivité] qui a fait défaut pendant un moment donné. Elle a ramené tout le monde au consensus pour montrer qu’elle est l’autorité qui statue en dernier. Partant de cette idée, tous les acteurs qui seront en compétition électorale doivent maintenant jouer aux règles du jeu afin que les élections soient inclusives et apaisées. De la même manière qu’on a accepté qu’on entre en compétition, qu’on accepte également lorsque la Cour constitutionnelle va statuer sur le résultat et que tout le monde soit conséquent que c’est la dernière instance qui s’est décidée », a souligné Jonas Tshiombela.

Seulement, cette approche n’est pas vue d’un bon œil par certains observateurs proches des six opposants qui redoutent que cette recherche de la non-exclusivité puisse faire jurisprudence.

La sortie médiatique de ce groupe de candidats à la présidence n’a pas laissé la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). La centrale électorale rassure l’opinion publique que le processus électoral se poursuit sans interruption, dans le respect des lois, du calendrier et des bonnes pratiques électorales.

Et de dénoncer en ces termes : «  certaines parties prenantes, au lieu d’apprécier les efforts fournis pour respecter les délais constitutionnels, tentent de créer des tensions en vue de justifier une contestation future des résultats ». Le Président de la CENI, Denis Kadima de préciser :

 

«  La CENI a multiplié des actions en faveur de la tenue d’élections crédibles, transparentes, pacifiques et inclusives depuis le début du cycle électoral en cours, prouvant à maintes reprises son impartialité et son sens de la justice. Cependant, elle déplore que certaines parties prenantes, au lieu d’apprécier ces efforts déployés pour respecter les délais constitutionnels, tentent de créer des tensions en vue de justifier une contestation future des résultats », souligne la CENI dans un communiqué rendu public le mardi 31 octobre 2023.

 

Des duplicatas des cartes d’électeurs, de la publication des listes provisoires…

 

Quant aux revendications concernant les duplicatas et la publication des listes provisoires des électeurs, la CENI rappelle qu’elle a déjà lancé l’opération de délivrance des duplicatas conformément aux conditions fixées par la loi, dans ses antennes, étendu au niveau des communes, des secteurs et des chefferies..

En outre, « la CENI a déjà mis à disposition la cartographie électorale sur son site (www.ceni.cd) conformément à sa décision n°117/AP/2023 du 28 octobre 2023, en accord avec l’article 47bis de la loi électorale. La CENI rappelle que la publication de la liste provisoire des électeurs a été effectuée conformément à l’article 6, alinéas 1 à 3 de la loi électorale, ainsi qu’aux articles 19 et 20 de ses mesures d’application (cf. Communiqué n° 050 du 05 octobre 2023)”, précise la CENI.

Pour ce qui est de la liste définitive des électeurs, elle sera affichée dans chaque bureau de vote au plus tard 15 jours avant le jour du scrutin, et ces listes resteront en place jusqu’au jour du scrutin, conformément à l’article 8, alinéa 4 de la loi électorale.

Toutefois, pour ce qui concerne la mise en place d’un cadre de concertation CENI-candidats à la présidence, la CENI rappelle qu’elle organise et continuera à organiser des cadres de concertation avec toutes les parties prenantes, y compris les candidats à l’élection présidentielle.

Willy Makumi Motosia

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