Cet article n’a rien à voir avec le changement de la loi fondamentale. Dès lors qu’il n’existe et ne s’exécute que pour la révision, le régime Udps/Usn ne peut s’y référer ni pour une pétition, ni pour un référendum. Est pris qui croyait prendre…
Il n’y a pas matière à débat
En effet, l’alinéa 1 de l’article est clair dans son libellé, à savoir _”L’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment 1. au Président de la République, au Gouvernement après délibération en Conseil des ministres, 3. à chacune des Chambres du Parlement à l’initiative de la moitié de ses membres ; 4. à une fraction du peuple congolais, en l’occurrence 100.000 personnes, s’exprimant par une pétition adressée à l’une des deux chambres…_”
Au demeurant, tous les trois alinéas suivants s’appliquent à la révision et non au changement de la Constitution.
En voici les énoncés respectifs :
-Alinéa 2 : _”Chacune de ces initiatives est soumise à l’Assemblée nationale et au Sénat qui décident, à la majorité absolue de chaque Chambre, du bien-fondé du projet, de la proposition ou de la pétition de révision_” ;
-Alinéa 3 : _”La révision n’est définitive que si le projet, la proposition ou la pétition est approuvée_” ;
-Alinéa 4 : _”Toutefois, le projet, la proposition ou la pétition n’est pas soumis au référendum lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès l’approuvent à la majorité des trois cinquième des membres les composant_”.
Comme on doit s’en rendre compte, il n’y a pas matière à débat : l’article 218 ne peut nullement être évoqué lorsqu’on s’inscrit dans la logique du changement de la Constitution. On n’y fait référence que dans la logique de la révision de la Constitution.
Révision de la Constitution d’abord, changement ensuite
Agir comme l’Udps et certains de ses alliés s’y emploient relève ni plus, ni moins que d’un passage en force assimilable, on s’en doute, à un coup d’Etat.
Leur Communication doit se limiter à promouvoir la thèse de la révision constitutionnelle. C’est tout.
Aller au-delà, c’est une violation délibérée de la loi fondamentale.
Qu’elle soit saisie ou qu’elle se saisisse elle-même de la question, la Cour constitutionnelle ne dira pas le contraire. Elle affirmera la violation délibérée de la loi fondamentale.
Dans tous les cas, aucun des Constitutionnalistes pro ou anti révision ou encore pro ou anti changement de la Constitution ne dira le contraire, qu’il se nomme Evariste Boshab ou André Mbata, Jacques Djoli ou Théodore Ngoyi, Néhémie Mwilanya ou Dieudonné Kaluba, Jean-Louis Essambo ou Bob Kabamba, Félix Vunduawe ou Alphonse Makengo.
Bien entendu, tel qu’on connaît son modus operandi, l’Udps ira jusqu’au bout de la logique. La sienne. Celle que l’Histoire retiendra : le double langage.
En 37 ans d’opposition, ce parti s’est affiché en défenseur invétéré du respect des textes, alias État de droit, Droits de l’homme et Démocratie”, pour, disait-il, lutter contre la dictature reprochée à Mobutu, à Laurent-Désiré Kabila et à Joseph Kabila.
En 6 ans de pouvoir, c’est l’inverse qu’il produit, pardon qui se reproduit !
Sous son règne, la dictature a d’ailleurs changé de camp : c’est l’Opposition ya pete, Opposition ya nzala, Opposition wana !
Seulement voilà : à l’image des embouteillages que vivent les Kinois, le régime Udps/Usn est coincé dans les siens faits des promesses non tenues confrontées aux réalités du pays, réalités justifiant à ses yeux la re-visitation de la Constitution.
Pourtant, aucun des articles évoqués jusque-là pour justifier cette re-visitation ne tient la route.
Résultat : l’article 218 qu’il veut contourner le rattrape : révision ? Oui. Changement ? Non !
Que faire alors ? Il ne lui reste qu’à commencer par obtenir la révision de la Constitution avant d’en envisager le changement…
On finira bien par l’admettre : cette initiative de re-visiter la loi fondamentale à ce moment précis a tout d’une diversion.
Reste à savoir pourquoi…
PROCHAINEMENT : _”Si on déverrouille ce qui est verrouillé, quelle disposition verrouillée contiendra la Constitution made in Udps ?_”
Omer Nsongo die Lema