Insalubrité, promiscuité, désorganisation du secteur académique, monnayage des attestations de recherche, gestion opaque… la liste des maux que connaît l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) n’en finit pas. Au grand dam des ressortissants de cette institution qui assistent impuissants à la destruction de leur outil de travail par des allochtones.
Comme un démon qui hante l’IFASIC, tout est devenu compliqué pour tout le monde. Aux plaintes sur l’insalubrité de la cour de l’IFASIC de la part du personnel s’ajoutent celles des étudiants qui ne comprennent pas comment, en moins de deux ans, le nombre et les prix des documents préalables à la défense des TFC et mémoires est passé du simple au quadruple, même plus.
Tenez, au départ du Recteur Munkeni, il fallait ne présenter que deux documents pour défendre: la fiche de suivi et l’imprimatur. Et ces documents coûtaient 1.000 Fc chacun. Depuis l’année dernière, ces attestations sont passées de 3.000 Fc à 10.000 cette année sans aucune explication. Bien plus, l’attestation de recherche, devenue obligatoire au moment du dépôt du travail à défendre, plus une autre fiche non autrement identifiée complètent l’arsenal des documents à 10.000 Fc qu’il faut brandir. La situation est devenue explosive au point que les étudiants ont lancé un préavis de marche dès ce jeudi 16 novembre.
Le clientélisme, le mal le plus en vogue dans cette ancienne école de référence dans la formation de journalisme en Afrique noire dans les années 1970 et 2000, se porte plutôt à merveille. Tout, alors tout, passe un certain Tony Kanyinda, professeur venu de l’UPN et imposé comme Directeur de cabinet du Recteur Jean-Richard Kambayi Bwatshia. Tony est tout, contrôle tout, fait signer tout et rien au vieux Recteur (80 ans et plus) dont les activités se limitent à inaugurer les chrysanthèmes !
Compositions des jurys, commissions, décisions, engagements abusifs… Tout, alors tout, passe par Tony qui change même les propositions des doyens sans que ces derniers n’osent lever un petit bout de doigts. Tony lui-même se retrouve sur toutes les listes qui doivent aller à la caisse. Même le Secrétaire Général académique qui, lui aussi, dirige son secteur comme un chef rebelle, même lui ne peut rien devant le recteur réel Tony Kanyinda.
Et tout cela se passe dans une certaine insouciance du ministre de tutelle. Il semblerait que Mohindo Nzangi hésiterait à agir pour des raisons politico-familiales. C’est à se demander où allons-nous dans ce pays si le secteur éducatif devient aussi poreux.