Elle était si nombreuse, la communauté qui a fait le déplacement du funérarium de l’hôpital du Cinquantenaire pour te rendre les derniers hommages : membres de famille, collègues du Csac, camarades de l’Isti-Ifasic, confrères, connaissances, relations…
Du Révérend-Apôtre Monse Monga Nsenga Ekiakim du CIE-RAMA au Patriarche Robert Aaron Monga de ” Source de Guihon”, en passant par Chantal Kanyimbo et Bruno Mbolison pour le CSAC ainsi que Tito Ndombi pour la confrérie, de même que tes deux filles en plus de Mande ton cousin, que de bonnes choses dites de toi.
Pas de doute : tu as été un grand, que dis-je, un géant !
Depuis l’annonce de ta mort le dimanche 18 août 2024, je voulais ouvrir une page peu connue de ta carrière dans la régulation des médias : celle du travail de fourmi effectué à la Monusco (Monuc à l’époque) en 2006 pour calmer les confrères va-t-en-guerre, les uns rangés du côté de Joseph Kabila, les autres de Jean-Pierre Bemba, deux candidats retenus pour le second tour.
Entre la clôture de la campagne du premier tour le 28 juillet et l’organisation du second tour en octobre, déjà rendue inflammable, la tension politique devenait infernale.
Pour gérer la situation, les deux familles politiques avaient convenu de la mise sur pied d’un comité ad hoc chargé des Questions politiques et sécuritaires et d’un comité ad hoc chargé du Monitoring Médias.
Nous nous étions retrouvés avec Bononge, Musangana, Ngwej Katot, toi et moi dans la deuxième structure.
Pendant un mois, nous nous retrouvions au siège de la Monuc pour échanger sur les propos des journalistes, des communicateurs et des acteurs politiques pro-Kabila et pro-Bemba.
Plus nous nous approchions de la date du second tour, plus la tension commençait à baisser, si bien que la présidentielle 2 doublée des provinciales s’étaient déroulées presque sans casse.
Cette page, au moment où se consomment les adieux, je me sens le devoir de la rappeler à la mémoire collective. Car, combien sont-ils à savoir que le travail de “tranquillisation” des esprits entrepris discrètement avait permis à ce pays de survivre aux affrontements que tout le monde redoutait !
Pour la petite histoire, certains pays occidentaux avaient pré-positionné leurs troupes à Brazzaville, à Libreville et à Luanda pour des opérations d’exfiltration de leurs ressortissants au cas où la situation devenait incontrôlable.
C’est vrai que la Nation ne nous l’a jamais rendu.
Le peu que je puisse faire pour toi, Gaudens, c’est de te dire 18 ans après : merci !*
Va en paix, soldat des médias !
Omer