La force régionale a-t-elle reçue une mission non offensive, ne devant s’occuper que de la stabilisation à l’instar de la Monusco? Est-ce vrai que les FARDC sont interdites de fouler les pieds à Bunagana ? Quelles sont les missions du Gouvernement Sama Lukonde 2 ? Qu’est-ce qui justifie l’agression de Christian Bosembe, président du CSAC en France ? Telles sont les questions qui ont été abordées lors du premier briefing presse animé par M. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias.
Au cours de ce face-à-face avec la presse, le ministre de la Communication et médias a été plus que ferme : « personne n’a interdit aux FARDC de se déployer à Bunagana ». Patrick Muyaya réagissait à une information éparpillée dans les réseaux sociaux, selon laquelle, le M23 ne tolèrera pas le redéploiement des FARDC dans les espaces d’où il va se retirer.
” La force régionale est en appui aux forces armées de la RDC et toutes ces troupes qui sont actuellement sur le sol congolais, y sont sur invitation du Gouvernement Congolais dans l’objectif de travailler pour le retour de la paix. Cela ne doit donc pas être interprété comme une quelconque forme de balkanisation, d’autant plus que l’objectif recherché est de parvenir à la fin des hostilités. Le schéma convenu est que le M23 qui a commencé progressivement à se retirer, puisse laisser la place à la force régionale”, a insisté le ministre Muyaya.
La force régionale a-t-elle reçu mandat non offensif à l’instar de la Monusco ? Ici encore, Patrick Muyaya a rappelé le point e de la feuille de route de Luanda, selon lequel, si le M23 refuse de se d’engager, le chef d’état-major demanderont à la force régionale de faire usage de la force. « Lorsque vous recevez les armées étrangères, il existe un document qui résume la mission de la force et la mesure dont elle va se déployer. La mission est déployée pour contenir et éradiquer les forces négatives opérant en Rdc. La force, c’est le recours ultime. Il ne s’agit pas seulement du M23, mais de toutes les forces qui écument la RDC », précise-t-il, avant d’avouer qu’il y a eu des discussions avec les groupes armés locaux qui ont déposé les armes et attendent le processus démobilisation suivie de la réintégration de la communauté. Et Muyaya a prévenu quand même que nous allons constater avec vous si dans les jours qui viennent, le M23 continue à occuper les mêmes positions.
Francs congolais et élections
Le gouvernement reste-t-il impuissant face à la dépréciation du franc congolais ? A cette question, Patrick Muyaya a calmé les ardeurs du journaliste en lui conseillant de situer la marge. « Ce qu’on a observé, on a regardé le tableau et on a observé qu’il n’y a pas eu de grandes fluctuations et que la situation constatée provient d’une spéculation », dit-il, avant d’ajouter qu’il faut considérer que notre économie évolue dans un contexte compliqué de la guerre de l’Ukraine. Il y a des informations qui nous permettent de dire qu’il n’y a pas matière à inquiétude. Nous veillons à préserver le pouvoir d’achat des Congolais, rassure-t-il.
Le Gouvernement va-t-il tenir à l’organisation des élections ? Le ministre de la Communication et médias pense qu’il y a des engagements démocratiques pris et sur lesquels nous tenons à réaliser. Pour nous, informe-t-il, nous travaillons pour que nous puissions faire retourner nos compatriotes dans leurs lieux d’origine pour qu’ils puissent voter. Au-delà des difficultés d’ordre sécuritaire, nous pouvons organiser les élections dans le délai.
Un Gouvernement de missions
Rappelons qu’au cours de ce briefing qui intervient tout juste après le remaniement, le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya est revenu sur le Gouvernement Sama 2, les missions et les défis.
“Il y a eu remaniement depuis la nuit du 23 mars 2023. A l’issue de cette décision du Chef de l’état, le nouveau gouvernement est composé de 16 femmes dont deux nouvelles et quatorze anciennes. Ce qui démontre l’engagement du Président Félix Tshisekedi sur la gente féminine”, a indiqué le ministre de la Communication et Médias.
Il est aussi revenu sur les premières indications du chef du gouvernement, Sama Lukonde. ” En dehors des mots de félicitations aux nouveaux et de remerciement aux anciens, le Président nous a rappelés les missions qui sont les nôtres dans le contexte politique actuel” a indiqué le ministre Muyaya.
Parmi ces missions, il y a notamment le retour de la paix et sécurité dans la partie Est de la RDC ; les efforts continus pour la maîtrise du cadre macroéconomique particulièrement la situation du Franc Congolais (des orientations précises ont été données aux ministres sectoriels pour préserver la stabilité du Franc Congolais); la tenue des élections ; le sport et Jeunesse.
Le Président de la République a rappelé également l’observance stricte de valeurs qui doivent conduire chaque membre du gouvernement à savoir : la solidarité, le respect de secret de délibérés, la subordination hiérarchique et la collégialité.
A ce premier conseil des ministres, a insisté le ministre Patrick Muyaya, le Chef du gouvernement a présenté les nouveaux membres au Président de la République, mais aussi les ajustements opérés dans le cadre de ce gouvernement. Il s’agit exactement de 46 membres qui ont été maintenus, 10 permutés, 6 ont maintenu leurs postes, 6 ont quitté le gouvernement et 12 nouveaux membres ont fait leur entrée; 16 femmes dont deux nouvelles. Le Premier ministre les a appelés à plus d’abnégation.
Bosembe a porté plainte !
Le porte-parole du gouvernement est aussi revenu sur l’attaque qu’a subie le président du CSAC, Christian Bosembe à Paris, où il était en mission officielle.
A ce sujet, il a précisé qu’une plainte a été déposée et le ministre va s’assurer du suivi avec les autorités françaises, pour que ceux qui pensent que par la violence on peut triompher, répondent de leurs actes devant la justice.
Jean-Marie Nkambua