Procès des présumés kidnappeurs à Kinshasa : Magistrature et chirurgie de pointe indexées

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Après l’identification mardi des présumés kidnappeurs, le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe a tenu l’audience publique ce mercredi 05 juillet 2023 à l’esplanade du bâtiment de la Territoriale, abritant le ministère de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières. Les présumés criminels sont jugés en procédure de flagrance. Ces présumés auteurs de kidnapping dans la capitale de la RDC, Kinshasa, ont été présentés publiquement lundi par le VPM de l’Intérieur et sécurité après un réquisitoire sévère de la police nationale qui avait procédé à leurs attestations. L’Organe de la loi (Ministère public)  en avait ainsi décidé pour permettre aux prévenus d’être assistés par leur défense. Ces présumé kidnappeurs doivent répondre des quatre griefs retenus contre eux, à savoir : Association des malfaiteurs, enlèvement des personnes, assassinats et vols avec violences et risquent la peine maximale, la perpétuité.

A en croire la cellule de communication de la Vice Primature, ministère de l’Intérieur, à l’instar des avocats de la partie civile, « toute l’opinion nationale  attend des sanctions exemplaires contre toutes ces personnes », et surtout qu’ils purgent effectivement leurs peines. Pour cela, la population a massivement ‘investi le Bâtiment de la Territoriale pour assister à l’audience où les victimes des actes de ces malfrats ont été invité à témoigner devant le Tribunal.

« Le problème est assez profond que l’on ne pense! C’est un réseau hautement sécurisé qui doit bénéficier de la complicité possible  des policiers et militaires haut gradés, des dirigeants  politiques et des magistrats cupides  », soupçonne un observateur qui n’a pas manqué de  rappeler qu’un de ces kidnappeurs a affirmé qu’il a fait 7 fois la prison, mais a toujours été relâché. Il est donc logique de se  demander s’il n’y a pas une puissante main à la manœuvre pour faciliter ainsi  la libération de ce kidnappeur.

« Sûrement un groupe d’officiers hautement élevés en grade qui font en sorte de libérer tous leurs complices pour justement effacer les traces pour qu’ils ne soient pas poursuivis.  Il faut donc remonter au sommet, au cerveau pour détruire le réseau»», présume un témoin sur les lieux de l’audience.

Sur les réseaux sociaux circule un autre cas d’un soit disant ex kidnappeur en liberté après arrestation. Il s’agit d’une fille qui aurait été arrêté en 2020  pour de faits d’enlèvements et qui circulerait librement dans les rues de Kinshasa qu’on aurait même aperçue dans une grande production musicale.

Quid du trafic d’organes humains à Kinshasa ?

Généralement à Kinshasa, pour ne pas parler de la RDC en général, à chaque fois qu’il y a des événements comme celui de la présentation  des présumés  kidnappeurs ce mardi 04 juillet 2023, on insiste sur le trafic d’organes qui, selon les spéculations,  serait la motivation des cas d’enlèvements ces derniers temps. Ce possible piste soulève toutefois des interrogations.

Tenez,  « pour enlever un rein qui soit fonctionnel, il faut un neurochirurgien, espèce rare en RDC. Pour transplanter, il faut en plus d’un neurochirurgien, un neurologue et le rein meurt en moins de 3 heures, donc il faut que la personne réceptrice soit en moins de trois heures de l’endroit », éclaire un médecin.

En se renseignant sur le trafic  d’organes,  on s’apercevra  que pour prélever un organe dans un corps, le conserver pour une transplantation, il faut de l’expérience en chirurgie. C’est un processus extrêmement compliqué qui exige d’un chirurgien au moins 15 ans d’expérience et un plateau médical ne des plus grands hôpitaux. Souvent l’intervention se fait sur la même table pour le donneur et le récepteur, pour une  transplantation quasi instantanée.

A en croire certains médecins, à moins que l’opération soit pour des fins mystiques ou pour l’alimentation, mais en aucun cas pour des fins médicales. Si ce sont des enlèvements pour trafics d’organes humains, à moins d’autres mécanismes, cette opération chirurgicale est compliquée. L’hypothèse probable serait donc celle des opérations sur place, ici à Kinshasa.

Il est vrai que le prélèvement et la transplantation des organes sont une opération compliquée, car il faut maintenir ces organes en vie et intervenir le plus rapidement possible.  En cas d’expatriation,  faire sortir du pays, il est quasi impossible de les envoyer par avions cargo.

Alors, soit il y a une vraie industrie à Kinshasa avec des potentiels commanditaires extrêmement puissants, des médecins chevronnés dont un urologue et un  néphrologue ainsi qu’un centre hospitalier moderne très performant. « Les véritables trafiquant d’organes dans le monde, enlève des enfants, souvent, les élèves en fait de manière saine pour qu’ils puissent être compatibles et potentiel donneur », renseigne un ancien habitant de Bombay en Inde, en séjour à Kinshasa.

Sinon, on « peut tomber sur un alcoolique, un fumeur de tabac à hygiène de vie incertaine pour prendre son rein ou son foi. Ou bien sur quelqu’un qui  a  déjà lui-même un problème de santé comme une cirrhose ou quelque insuffisance rénale ou je ne sais pas moi hépatite de de quelque lettre », renchérit un autre observateur.

Ceux qui sont donc dans ce business doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour que le business marche. Avoir une logistique médicale conséquente derrière et c’est vers elle que la justice et la police doivent s’orienter pour mettre un terme au phénomène. On peut donc soupçonner  l’implication des certains chirurgiens expatriés et certains centres hospitaliers ultra-modernes de la capitale qui accueillent des patients qui viennent de l’étranger pour la transplantation, et que tout se passerait  sur place à Kinshasa… Wait and see.

                                                           Willy Makumi Motosia

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