“_Nombreux se posent des questions : pourquoi la deuxième mission qui m’est confiée par le Chef de l’État Félix Tshisekedi ne s’est pas encore terminée ? Je suis encore dans le délai mais il y a un problème qui m’a bloqué. J’étais allé faire rapport au Chef de l’État. Comme vous le savez, le gouvernement est le reflet ou la dérivée de l’assemblée nationale. On fait la formation du gouvernement sur base des poids politiques de chaque formation politique à l’Assemblée nationale. Comme il y a des contentieux à la Cour Constitutionnelle, comme on avait identifié la majorité dans un premier temps, tu dis que tu as 15 députés mais quand la Cour Constitutionnelle va trancher, au lieu d’avoir 15 tu peux te retrouver avec 8. Donc, tu perds des sièges aux contentieux_.
“_Si le Gouvernement sort, on attribue le quota en fonction du poids politique là et après que la Cour Constitutionnelle publie une autre liste définitive, on n’aura pas fait un bon travail. C’est comme ça que j’étais parti voir le Président de la République. On a déjà terminé la partie théorique mais la partie technique qui concerne le seuil des gens, il faut que la Cour Constitutionnelle rende la liste définitive et le Gouvernement va sortir. Quel est le mal que nous avions fait ici ?_”
Tenus par Augustin Kabuya, ces propos sont extraits de l’article de Claude Muamba publié ce lundi 11 mars 2024 dans actualite.cd sous le titre “_Fin de la mission de l’informateur : Augustin Kabuya dit attendre encore les arrêts de la Cour constitutionnelle pour s’assurer du bon partage des responsabilités_”.
Quel mal a-t-il fait ?
C’est à peine croyable que le patron du parti fondé pour la défense de l’Etat de droit et qui a lutté pendant 37 ans avant de conquérir le Pouvoir en 2018 ne puisse reconnaître la caution qu’il a apportée, lui, à la violation délibérée de l’alinéa 2 de l’article 78 de la Constitution au travers de sa nomination au poste d’informateur.
Il n’était tout de même pas sans savoir que la procédure de Déclaration d’appartenance au sein de l’Assemblée nationale n’était pas encore engagée.
Or, c’est cette procédure qui permet aux députés nationaux, dont les mandats sont dûment validés au cours d’une plénière, de se déclarer de la Majorité, de l’Opppsition ou Indépendant.
Ainsi, désigné à ce poste le 7 février 2024, Augustin Kabuya devait admettre qu’on avait placé la charrue avant le bœuf et le faire observer à qui de droit, pour autant qu’il soit le gardien du temple de la Maison Tshisekedi.
Il a accepté de travailler en informel pour une mission qui s’exécute en formel puisque constitutionnelle.
Conséquence : le 15 février, lorsqu’il a commencé les contacts pour l’identification de la Majorité parlementaire, il n’était pas dans le formel.
Le 26 février 2024, lorsqu’il a remis au Président de la République son premier rapport, il n’était pas dans le formel;
Le même jour, lorsque le Chef de l’Etat lui a donné des instructions pour étoffer son rapport, il n’était toujours pas dans le formel.
Et voilà que le 10 mars 2024, soit plus d’un mois après, c’est lui-même qui avoue à la base de l’Udps, au cours d’une matinée politique ayant suscité énormément de polémiques, être allé trop vite en besogne. Il reconnaît publiquement qu’on ne sait pas aujourd’hui identifier la Majorité parlementaire en raison des contentieux électoraux encore pendants au niveau de la Cour constitutionnelle !
En termes clairs : même en validant des mandats des députés nationaux, l’Assemblee nationale est allée également vite en besogne en ce qu’elle ne sait même pas de combien de députés nationaux dispose-t-elle pour la législature 2023-2028 !
Sur ces entrefaites, Augustin Kabuya – qui venait pourtant de s’identifier parmi les candidats aux *sénatoriales* pour la ville de Kinshasa dans un document signé le 4 mars 2024 – se prononce pour la première vice-présidence de la Chambre basse !
En d’autres mots, plus de primature, plus de présidence du Sénat avec l’espoir d’assumer la succession en cas de vacance à la tête du pays.
En d’autres mots encore, en sa qualité de secrétaire général exerçant (*non statutairement*) les fonctions de président national de l’Udps, il doit refaire la liste des candidats aux sénatoriales pour la province de Kinshasa.
Ainsi, déroute-t-il non pas que les combattants qui l’ont soutenu dans sa boulimie du pouvoir, mais aussi les Alliés de l’Union sacrée, tout comme les partenaires extérieurs, et cela, on s’en doute, au grand bonheur des Opposants !
Tous en sont à se demander comment peut-on prétendre être capables de gérer les grandes choses quand on se perd dans la gestion des petites choses comme la simple identification de la Majorité et de l’Opposition issues, toutes les deux, des meilleures élections jamais organisées en RDC depuis l’Indépendance.
On en est peut-être pas conscient, mais c’est tous les acquis des 37 ans de la lutte de l’Udps contre les dictatures de Mobutu, de L-D. Kabila et de Joseph Kabila qui risquent la désintégration et peuvent hypothèquer le second et dernier mandat de Félix Tshisekedi appelé, lui, à en accepter l’évidence.
Faut-il noter que ce désordre n’est pas à imputer à la guerre de l’Est. Il est suscité et entretenu au sein de l’Udps et par l’Udps…
Omer Nsongo die Lema