Révision de la Constitution : Augustin Kabuya doublement désavoué !

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« J’ai vu quelqu’un qui n’a pas qualité publier une note ; l’UDPS va se prononcer sur ce dossier», a déclaré Deo Bizibu, clouant au pilori Augustin Kabuya… Pour Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, le Gouvernement a d’autres priorités que la révision de la Constitution !

Sale dimanche 13 octobre 2024 pour le secrétaire général statutaire et président national non statutaire de l’Udps, Augustin Kabuya. En quelques heures d’après d’après-midi, tout s’est effondré sous ses pieds. En effet, peu après avoir réuni les présidents fédéraux, sectionnaires et cellulaires avec pour instruction «d’entamer une campagne de conscientisation sur le bien-fondé de la révision constitutionnelle», il a vu deux coups de marteau lui être assénés respectivement par l’autre aile de l’Udps (qui lui conteste le pouvoir d’engager le parti), mais aussi par le Gouvernement. De quoi susciter un ouf de soulagement au sein de l’Union sacrée de la nation…

Au seul congrès la compétence

Le premier marteau est dans le compte X.com de Pascal Mulegwa de Rfi publié le dimanche 13 octobre 2024 à 20h46. En voici le contenu intégral : «Révision constitutionnelle : Le parti présidentiel (UDPS) n’a pas encore levé l’option. Deo Bizibu affirme que ‘la position du parti sera connue après consultation avec toutes les structures’. Il pique : ‘j’ai vu quelqu’un qui n’a pas qualité (Augustin Kabuya) publié une note, l’UDPS va se prononcer sur ce dossier».

Deuxième marteau est dans le compte X.com de Freddy Tshiyoyo à 21h36. «RDC : Pour Patrick Muyaya porte-parole du gouvernement congolais, la réforme constitutionnelle n’est pas encore à l’ordre du jour. ‘Si pareille initiative est prise, nous communiquerons de la manière la plus transparente possible. Pour le moment ce qui nous préoccupe, c’est la mise en œuvre de 6 engagements du Président de la République pour l’amélioration du pouvoir d’achat des Congolais’. Le Ministre de la communication et médias était l’invité de Rfi».

Ce qui est connu de l’opinion avertie, c’est que jusqu’au 1er octobre 2024, date d’annonce de la « prophétie d’Etienne Tshisekedi », rien n’a été dit d’une réunion de l’un des trois organes nationaux du parti identifiés à l’article 15 des statuts en vigueur, en l’occurrence le Congrès, la Présidence et la Convention Démocratique du Parti (CDP).

 

L’aveu d’une fuite en avant !

Comment comprendre alors qu’un parti organisé se réfère non pas aux textes qui le régissent mais à une «prophétie» pour la matière la plus importante qui soit dans la gestion politique, à savoir la Constitution !

Au regard de ce qui précède, la priorité a consisté à identifier la personne morale ou physique ayant largué sur le public cette grenade vraiment mal dégoupillée appelée «révision de la Constitution», et encore à un moment où le pays est fragile aux plans politique, diplomatique, sécuritaire, économique et social !

Il est maintenant clair que c’est Augustin Kabuya qui, malheureusement, a choisi la mauvaise voie pour rebondir : attribuer à feu Etienne Tshisekedi la paternité de l’initiative au lieu de se référer aux statuts du parti.

Déduction à tirer facilement : hier à l’Opposition champion toutes catégories du respect des textes, aujourd’hui au Pouvoir champion toutes catégories du non-respect des textes, l’Udps a ouvert un front que rien ne peut justifier si ce n’est l’aveu d’une fuite en avant!

Et comment !

“Ça aussi, c’est la constitution” !

Comme relevé dans la dernière livraison : sans même toucher à la Constitution, Félix Tshisekedi a aujourd’hui tous les atouts entre ses mains. Il dispose de l’Assemblée nationale, du Sénat, du Gouvernement et des Cours et Tribunaux en plus des organisations d’appui à la Démocratie : Céni, Csac, Cndh. Même l’Administration publique (Territoriale, Diplomatie, Magistrature, Armée, Police, Renseignements, Portefeuille) lui est soumise.

En toute logique, il n’a que faire de la révision de la loi fondamentale, un brûlot pouvant l’amener à subir le sort d’Icare.

Et comme les Congolais sont devenus hypercréatifs, chaque image choquante sur les réseaux sociaux s’accompagne désormais de l’interrogation «Ça aussi, c’est la Constitution ?» ! Ainsi, nids de poule dans les artères de Kinshasa, arriérés des salaires, cohabitation difficile entre policiers et Wewa, embouteillages, écroulement des résidences ou d’un mur de parcelle, évasion en prisons, entassement des bouteilles en plastique dans les caniveaux n’ont plus comme justificatif que «Révision de la Constitution».

De quoi tourner en dérision une initiative pourtant…constitutionnelle.

Premier devoir de redevabilité

Pourtant, la population qui a élu son président de la République à 73 % – score jamais réalisé en RDC en période de démocratie (1960-1965 d’abord et 2006-2023 ensuite) – attend Félix Tshisekedi sur le terrain de ses propres promesses de campagne. Cas, pour le second mandat, de la création de 6,4 millions d’emplois jusqu’en 2028. La jeunesse de l’Udps en général, celle de la RDC en particulier (formule à maintenir), attend de la première année un premier devoir de redevabilité.

Du prochain discours sur l’état de la Nation (au plus tard le 15 décembre prochain, dans deux mois), elle espère apprendre que sur la moyenne de 1,280 million l’an, la première année du second et dernier mandat, plus ou moins 100.000 combattants ont trouvé un job !

Or là, on a l’impression de basculer du slogan «Félix, Papa alobaki le Peuple D’Abord» au slogan «Félix, Papa alobi, Révision de la Constitution D’Abord».

Cette référence systémique à Étienne Tshisekedi, décédé en 2017, finira par suggestionner aux Congolais qu’ils n’ont pas un Chef d’Etat en chair et en os, mais à une réincarnation du père dans le fils, une sorte de «Papa m’a dit !”.

Bien entendu, Augustin Kabuya ne saura jamais saisir cette dimension spirituelle. Il est dans la logique de trouver en Félix Tshisekedi plus le fils de son père que le Président de la République Démocratique du Congo.

Ça enlève au Congo toutes les considérations auxquelles il a droit.

Probablement qu’au sein de l’Udps, de l’Union sacrée de la nation et du Gouvernement, on a vite fait de circonscrire cette évidence, si bien qu’il aura suffi un quart de la journée dominicale du 13 octobre 2024 pour qu’aussitôt lancée, la campagne de sensibilisation la révision constitutionnelle fasse naufrage !

Omer Nsongo die Lema

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