L’Inspection générale des finances (IGF), par son communiqué de pPresse signé le jeudi 27 avril 2023 de mains de son chargé de communication, Dieunit Kanyinda Mampinda, vient de rendre public la liste de 961 agents chargés du traitement de paie impliqués dans le réseau maffieux qui subtilise chaque mois 148 999 440,95 FC. C’était devant les responsables de la paie des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), de la Police nationale congolaise (PNC), du Service de Contrôle et de la Paie des Enseignants (SECOPE) ainsi que des Secrétaires généraux de l’administration publique.
Depuis la nuit de temps, le fonctionnaire de l’Etat en République démocratique du Congo, a la réputation de chômeur déguisé au point que certains appellent de manière sarcastique leur salaire ‘SIDA’, Salaire insuffisant difficilement acquis. Particulièrement les enseignants, les policiers et les militaires. Malgré la bancarisation de la paie des agents de l’Etat, des magouilles montées par des réseaux maffieux, le coulage de paie des fonctionnaires se multiplient. Et le dernier en date, est celui mis en nue par la mission d’audit du fichier de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, impliquant 961 agents et faisant perdre au trésor public mensuellement 148 999 440,95 FC.
Face à cette situation et sur instruction du Vice-Premier ministre, ministre en charge de la Fonction publique Jean-Pierre Lihau, l’Inspection générale des finances va poursuivre avec l’Inspection Générale de l’Administration Publique le travail de nettoyage du fichier des effectifs des agents de l’Etat.
En effet, il a été déniché 145 604 agents ayant des numéros incorrects, fantaisistes et fabriqués; 53 328 agents disposant à eux seuls plus d’un numéro matricule ; 93 356 agents partageant un même numéro avec d’autres agents également payés; 43 725 agents payés sans que leurs noms figurent sur la liste de paie; et 961 agents chargés du traitement de la liste de paie de plusieurs ministères. Plusieurs d’entre eux sur plus de 15 listes de paie. Selon le communiqué de presse de l’IGF, ce réseau maffieux fait subir au trésor public un manque à gagner estimé à 148 999 440,95FC.
Des missions de l’IGF
Il sied de rappeler que l’IGF a été créé, par l’ordonnance n° 87-323 du 15 septembre 1987 portant création de l’Inspection générale des finances, en abrégé «I.G.F.». Dans le chapitre premier sur les dispositions générales il est stipulé dans:
Art. 1er. — Il est créé un service de contrôle dénommé «Inspection générale des finances», en abrégé «I.G.F». Art. 2. —L’Inspection générale des finances dispose d’une compétence générale en matière de contrôle des finances et des biens publics.
À ce titre, elle vérifie et contrôle toutes les opérations financières de l’État, des entités administratives décentralisées, des établissements publics et organismes paraétatiques ainsi que des organismes ou entreprises de toute nature bénéficiant du concours financier de l’État, des entités administratives décentralisées et des établissements publics ou organismes paraétatiques sous une forme de participation en capital, de subvention, de prêt, d’avance ou de garantie.
Art. 2bis. – L’Inspection générale des finances, en tant que service d’audit supérieur du gouvernement, peut procéder à toute mission de contre-vérification, au second degré, de toutes les situations douanières, fiscales ou parafiscales des contribuables ou redevables d’impôts, droits, taxes ou redevances, soit en cas de découverte d’une fraude lors de l’exécution normale d’une mission de contrôle ou de vérification, soit sur réquisition des autorités politiques et administratives, soit sur réquisition des autorités judiciaires, soit, enfin, sur dénonciation des tiers.
C’est fort de ses prérogatives que l’IGF avait initié la mission d’audit du fichier de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat qui a donné ce résultat.
Willy Makumi Motosia