La République de Corée se prépare activement pour la première édition de son sommet avec les États africains, prévu les 4 et 5 juin à Séoul. Le Maroc y occupe une place de choix parmi les convives de marque. En effet, le Royaume est reconnu comme le premier pays africain à avoir entretenu des relations diplomatiques et économiques avec la Corée. Ce qui témoigne d’une relation solide et de longue date entre les deux nations. Cette relation bilatérale a été renforcée au fil des années par des échanges réguliers et des collaborations dans divers secteurs.
La Corée s’apprête donc, à accueillir, en juin prochain, une rencontre historique avec les nations africaines, dont le Maroc figure parmi les convives de marque. Ce Sommet entre la Corée et l’Afrique abordera divers sujets, tels que la coopération économique, politique et sociale, ainsi que des initiatives visant à renforcer les relations entre la Corée et les pays africains. L’évènement revêt une importance d’autant plus capitale puisqu’il devrait servir d’opportunité significative pour façonner de nouvelles initiatives de coopération entre l’Afrique et la Corée.
Cette initiative, exclusive aux pays africains reconnus par l’ONU, exclut explicitement la participation des milices séparatistes du polisario, qui ne remplissent guère les critères étatiques requis, nécessaires à une participation à ce type d’événements internationaux. Et pourtant, pour l’Algérie, ce n’est pas faute d’avoir essayé pour faire venir son chérubin à pareille fête.
C’est ainsi que de manigances en manigances, Alger, n’a de cesse de poursuivre sa stratégie de haine à l’encontre du Royaume. En novembre dernier, le président de la Chambre des représentants, Brahim Boughali, avait accueilli l’ambassadeur de la République de Corée, You Ki-jun afin de le persuader d’accueillir les milices séparatistes du polisario, à l’événement. Ne lui en déplaise la réponse aujourd’hui est claire et sans bavure. Point d’entité fantoche dans la liste des invités à Séoul.
Mais la question du Sahara marocain avait déjà été abordée à Alger lors d’une réunion entre l’ambassadeur coréen et le ministre algérien de la Communication. La Corée qui occupe désormais un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour un mandat de deux ans soutient une solution politique durable et mutuellement acceptable pour le dossier du Sahara, une position exprimée lors de la 7e session de la Commission mixte Maroc-Corée à Séoul en 2018.
Cela étant, Alger s’en est certainement rendu compte, Séoul n’est pas Tunis. On se souvient que lors du 8ème sommet du TI CAD à Tunis, Kaïs Saeid remonté par Alger, avait déroulé le tapis rouge au chef des milices séparatistes en accréditant l’entité fantoche et mettant le Japon devant un fait accompli, regrettable et indigne. Ce qui avait sérieusement ébranlé la solennité et la sérénité de ce rendez-vous du partenariat Japon/Afrique.
Le Royaume qui avait décidé du coup de ne pas participer à ce Sommet de la TICAD avait rappelé immédiatement en consultation l’Ambassadeur du Roi à Tunis et vice-versa. Non ! la Corée n’est pas la porte à côté et plus est, n’est pas sous l’influence de l’Algérie qui, elle, ne cache pas ses sympathies pour le voisin du nord. Alger doit se rendre à l’évidence, la Corée, est une démocratie qui ne s’en laisse pas conter.
Les liens entre le Maroc et la Corée remontent à bien l’indépendance de l’Algérie. Depuis, ces relations ont connu une évolution positive et n’ont cessé de fleurir, témoignant ainsi de l’engagement des deux pays à renforcer leur collaboration au fil du temps. Elles sont également caractérisées en cela par une coopération dans divers domaines, notamment diplomatique, économique et culturel. Elles se concrétisent également par des accords bilatéraux visant à intensifier la coopération en matière d’investissements et à renforcer les échanges économiques entre les deux nations.
La participation du Maroc à cet événement souligne la reconnaissance de la diplomatie marocaine pour son engagement constant en faveur du respect des principes internationaux et de la souveraineté des États. C’est aussi l’occasion de partager son expertise, d’explorer de nouvelles opportunités économiques et de renforcer son rôle clé en Afrique. Cela sied à la République de Corée qui cherche à intensifier ses liens économiques avec l’Afrique en général, afin de renforcer sa position dans un contexte de concurrence internationale. Cette stratégie positionne particulièrement le Maroc dans les plans coréens.
Mohamed Jaouad EL KANABI