L’évêque du diocèse catholique de Lokoja, au Nigeria, a retiré les « certificats d’ordination » de quatre hommes qu’il avait ordonnés diacres le 12 juillet, après qu’on lui eut présenté de faux documents attestant qu’ils étaient qualifiés pour les ordres sacrés. Il est apparu par la suite que tous les documents présentés à Mgr Martin Dada Olorunmolu, y compris l’existence de la congrégation des « Missionnaires du Paraclet », le supérieur général de la congrégation, ainsi que les candidats à l’ordination diaconale, étaient frauduleux.
Dans une déclaration faite le lundi 30 juillet, Mgr Olorunmolu a révoqué la délivrance des certificats aux quatre hommes et suspendu leurs activités en tant que « diacres ». Les personnes ordonnées dans le cadre de la falsification présumée sont Aloysius Kubiatabasi Ebong, Francis Mario Daudu, Nkemaka Charles Chukwudi et Emmanuel Chukwudum Ezeh. « J’ai été trompé », déclare l’ordinaire local du diocèse de Lokoja à propos de l’ordination qu’il a présidée à la cathédrale de l’Immaculée Conception de son siège épiscopal le 12 juillet.
Dans sa déclaration, Mgr Olorunmolu cite des « mensonges », affirmant que les quatre hommes ne devraient pas être reconnus comme diacres. « En raison de toutes les faussetés concernant ladite ordination diaconale, je décrète par la présente que les certificats d’ordination diaconale que j’ai délivrés aux quatre hommes susmentionnés sont retirés avec effet immédiat. Ils ne doivent être reconnus par aucune autorité ecclésiastique ni par aucune autre autorité, y compris civile », déclare l’évêque catholique nigérian. Il ajoute que toutes les facultés inhérentes à la fonction de diacre des quatre hommes « sont par la présente suspendues avec effet immédiat » et pour « une durée indéterminée ».
Mgr Olorunmolu explique qu’il a ordonné ces hommes à la demande du « Révérend Père Stephen Obioma Nwaigwe », qui s’est présenté à l’évêque comme le supérieur général d’un institut religieux qu’il a appelé les « Missionnaires du Paraclet ». « Je me suis assuré que toutes les conditions canoniques pour l’ordination étaient remplies afin de garantir que je n’ordonne que des candidats qualifiés et dignes pour l’Église », déclare l’Ordinaire local de Lokoja depuis sa consécration épiscopale en février 2006, ajoutant qu’il a cependant reçu des “informations erronées” de la part dudit “Supérieur général”. « Il (Nwaigwe) m’a également donné des documents falsifiés pour faire certaines affirmations qui se sont avérées fausses » , dit-il, et ajoute : « Par exemple, il m’a montré un document falsifié pour prétendre que les ”Missionnaires du Paraclet’ avaient été correctement érigés en Institut religieux ».
Mgr Olorunmolu affirme que les enquêtes ont révélé que le « décret d’approbation ecclésiastique » des « Missionnaires de Jésus Sauveur », également connus sous le nom de « Jésuites », basés dans le diocèse catholique de Morogoro en Tanzanie, a été utilisé par Nwaigwe pour produire un faux « décret d’approbation ecclésiastique » pour les « Missionnaires du Paraclet ». Le prétendu supérieur général a remplacé le nom « Missionnaires de Jésus Sauveur » par celui de « Missionnaires du Paraclet » dans la saga de la falsification.
L’évêque catholique nigérian, qui aura 76 ans le 30 août, affirme que peu après la cérémonie d’ordination diaconale, on a découvert qu’avant l’ordination, l’un des candidats, Aloysius Kubiatabasi Ebong, s’était présenté à la caserne militaire de Lokoja comme prêtre catholique et avait même « célébré » des messes. Mgr Olorunmolu a exprimé son optimisme quant à la possibilité que le Vatican prenne d’autres mesures à l’encontre des quatre hommes ordonnés.