Reportage vidéo sur son arrivée à l’aéroport de Mbuji-Mayi par vol régulier CAA en provenance de Kinshasa, accueil chaleureux par une foule portant les signes distinctifs Udps à la sortie des installations aéroportuaires, triomphe à son arrivée à Miabi (sa circonscription électorale) : Nicolas Kazadi, accompagné de son épouse, a pris ses vacances parlementaires depuis le 20 août 2024, quasiment 25 jours avant l’ouverture de la session parlementaire ordinaire de septembre à décembre.
Dégâts discréditants, dévalorisant le pays
Les observateurs avertis n’en sont pas surpris. Deux signaux, ou plutôt trois, ont été perçus clairement :
– le retour de l’intéressé au pays pendant qu’on le supposait parti pour longtemps, sinon pour de bon à l’étranger ;
– le coup de colère du Chef de l’Etat dans son interview du 6 août dernier contre les pratiques consistant à porter gratuitement atteinte à la dignité humaine et
– la liberté provisoire accordée à l’ex-ministre du Développement rural Rubota fêté en famille chez lui et dont la vidéo a été rapidement mise en ligne !
Un analyste s’est lancé le défi de voir le procureur général près la Cour de cassation ouvrir une information judiciaire à charge du député national Nicolas Kazadi.
Coup dur surtout pour ceux des communicateurs de la Tshisekedie ayant «massacré» l’ex-argentier national des mois durant. Autant ils ont vite fait de l’«enterrer» vivant, autant vont-ils le «déterrer» non mort !
Combien sont-ils cependant, les Congolais jusque-là «massacrés» de la même manière, voire plus, et à ne pas jouir de la «grâce présidentielle», simplement parce qu’on ne leur a pas reconnu le droit à la présomption d’innocence !
Certains ont fait le choix de quitter le pays, d’autres y sont restés et ont connu diverses fortunes. Soit ils ont fait la prison en prévenus ou en condamnés, soit ont perdu l’emploi. Même si les plus chanceux sont revenus aux affaires, il n’en reste pas moins que la «déculpabilisation» ne leur a pas restitué la dignité !
Et cette saleté – n’ayons pas peur du mot – est à la base de plusieurs dégâts infligés au pays.
Il n’est pas bon d’être en conflit avec les Tshisekedi
Puisque la vérité doit être dite, on ne connaît pas, en dehors de l’Udps, parti politique en RDC à détenir le titre de «champion du monde toutes catégories» en matière de diabolisation. Chantre de l’Etat de droit, ce parti n’a pas au pays son pareil dans ce domaine, si bien que Joseph Kasa-Vubu et Patrice-Emery Lumumba vivants en auraient eu pour leurs comptes.
Il est établi que depuis le 24 avril 1990 – date symbole de la libéralisation politique (fin du Mpr Parti-Etat) – il n’est jamais bon d’être en conflit avec les Tshisekedi (père, mère, enfants, surtout ceux qui sont en politique).
Hier, c’était avec Étienne Tshisekedi. Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila n’avaient eu droit à aucune compassion. Ils se faisaient arroser copieusement. Des mensongers grossiers passaient pour paroles d’évangile. Même les compagnons du Sphinx n’étaient pas épargnés. On a vu comment Dikonda, Ngalula, Lihau, Kibassa, Birindwa, Kyungu, Phongo, Bazinga, Moleka, Kengo, Nguz, Iléo, Diangienda, Etsou, Marini, Monsengwo, etc. avaient été vilipendés…
Aujourd’hui, c’est avec Félix Tshisekedi. Même modus operandi. Seuls ceux que Fatshi a dû récupérer de justesse de la machine à diaboliser et à broyer de l’Udps ont (eu) la vie sauve. Cas de Vital Kamerhe et de Nicolas Kazadi. Mais à quel prix ?
Pas après coup
Ce qui est en train de se passer actuellement au sein de l’Udps est la conséquence logique du “déni de l’Etat de droit”, concept qui, pour ce parti, permet qu’on puisse accuser quelqu’un d’un délit – n’importe lequel – sans en produire la preuve.
Pourtant, tout le monde le sait : la preuve, ça ne se cherche pas où ça ne construit pas après coup. Elle se montre au moment où on rend publique l’accusation.
Malheureusement, la com’ de l’Udps est et reste fondée sur un stratagème criminel : accuser et exiger de l’accusé les preuves de son innocence !
On ne fait pas attention aux effets collatéraux. L’affaire Nicolas Kazadi en est l’illustration. Pendant qu’on la perçoit dans sa dimension financière, on ne réalise pas qu’elle impacte le climat des affaires, les investissements, les différents programmes du Gouvernement et même le dispositif sécuritaire.
Et pendant qu’on s’extasie ou on s’égosille pour les sommes colossales «détournées», les investisseurs qui s’apprêtent à venir hésitent, les programmes comme le PDL-145 T sont freinés et la peur du lendemain gagne du terrain au point d’affecter la sécurité nationale.
On imagine les effets d’une accusation de grande envergure !
Ne suivez pas mon regard…
D’où l’injure facile, le mensonge aisé
Pour atterrir, la piste doit être débarrassée de tout objet susceptible de provoquer des accidents.
Pour autant qu’il soit alors dans la logique de la Justice qui élève une Nation, Constant Mutamba, ministre d’Etat en charge de la Justice et Sceaux, sait ce qu’il doit faire : rappeler aux Congolais le devoir de préservation de l’innocence des citoyens. C’est à l’article 17 de la Constitution ainsi libellé : «Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie par un jugement définitif».
Dans la culture kinoise, l’annonce d’une accusation est présentée en culpabilité. Malheureusement, des communicateurs confirment leur allégeance à tel camp ou à tel autre en présentant la culpabilité en fait avéré sans d’ailleurs que cela n’interpelle l’organe en charge de la régulation. En l’occurrence le Csac.
A l’Udps particulièrement – puisse le leadership de ce parti ne pas y trouver un harcèlement – cette notion n’a jamais été enseignée. D’où l’injure facile, le mensonge aisé, oubliant que les deux actes sont des infractions du droit commun.
Avec la prise de position du Président de la République dans son interview du 6 août 2024 (il n’aurait jamais dû l’accorder), Constant Mutamba a le feu vert : frapper toute personne physique ou morale qui se rend coupable d’accusation sans preuve. Même en utilisant le conditionnel !
Le Congo en a trop souffert.
Omer Nsongo die Lema