Révision ou changement de la Constitution : l’Udps à la base de la confusion actuelle !

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Et dès lors qu’Augustin Kabuya ne fait que ce que Félix Tshisekedi lui dit de faire, il ne sert à rien d’aller chercher ailleurs le responsable de la communication chaotique…

Un mois et quatre jours après la confirmation de la position de son parti de revisiter la Constitution de 2006 – texte révisé en 2011 sans cependant toucher aux dispositions verrouillées de l’article 220 – l’Udps n’a toujours pas publié la liste des articles à éluder ni à amender. Il se contente d’en attribuer l’initiative à feu Étienne Tshisekedi sans se préoccuper d’en produire la moindre preuve matérielle (papier, audio ou vidéo) et se souvenir du fait que l’intéressé y avait prêté serment lors de son auto-investiture en 2011. Ayant largué ses communicateurs dans les médias en ne les équipant pas suffisamment en arguments, Augustin Kabuya assiste impuissant à leur descente en enfer devant tous les “Alain Bolodjwa” vent debout. Résultat : on cherche à couvrir désormais la catastrophe avec le recours au discours mperien (mobutiste) genre _”olinga, olinga te, ekozala bongo_” (_”Qu’on le veuille ou pas, il en sera ainsi_”) ! Personne n’est dupe. Avec les moyens de l’Etat, l’Udps est capable d’atteindre son but. Il y a toutefois un mais majeur à intégrer dans la partition…

…En Rdc, s’installe une étrange culture

Il faut admettre qu’au départ, il y a Félix Tshisekedi lui-même. Qu’on veuille bien l’admettre ou non, la vérité est qu’il a manqué le courage de prendre sur lui la responsabilité du changement de la Constitution vers lequel on chemine sous couvert de la révision.

Pour preuve, ces quatre dates entre août et octobre 2024 :

6 août 2024. En séjour médical à Bruxelles, il accorde une interview à la presse. Se voulant rassurant par rapport à la re-visitation de la Constitution, il déclare non concernées les dispositions verrouillées (article 220). Sont par contre concernées, laisse-t-il entendre, d’autres dispositions. Comme d’habitude, il a le temps de distribuer des mauvais points à l’opposition.

1er octobre. Son parti choisit la voie fétichiste de justifier la re-visitation de la loi fondamentale : héritage laissé à l’Udps par Étienne Tshisekedi (voir ci-dessus).

23 octobre. Félix Tshisekedi laisse entrevoir la possibilité du déverrouillage de l’article 220, arguant que la dernière décision appartenant au peuple. (Lisez consultation référendaire).

Bien sûr, il sait comment convaincre son peuple. Il suffit de dénoncer l’ombre de l’étranger.

Ainsi, après avoir dressé en décembre 2023 le peuple contre les candidats de l’étranger, le voici jetant l’opprobre sur la Constitution de l’étranger rédigée par des étrangers.

C’est vrai que dans la “rwandophobie” ambiante institutionnalisée à la suite de l’agression rwandaise, la “révélation” fait tilt !

Malheureusement pour l’Udps, les Congolais ayant participé à la rédaction de la Constitution ne s’en laissent pas conter. Ils envahissent tous les médias à leur portée pour dénoncer le mensonge du Chef de l’Etat, acceptant le risque d’être, eux aussi, versés dans le camp des anti-patrie ! Car, en RDC, s’installe une étrange culture : quand on n’est pas d’accord avec Félix Tshisekedi même pour le mauvais état des routes, on est vite catégorisé pro-Kagame.

35 jours après l’annonce de la re-visitation de la Constitution, l’Udps tarde à publier ne serait qu’un projet de chronogramme indiquant les étapes à franchir.

Aussi, au regard de ces quelques exemples, a-t-on l’impression que dans un premier temps, il n’y a pas eu assez de concertation entre l’Udps (en tant que parti au Pouvoir) et Félix Tshisekedi (chef de l’État) dans cette affaire. C’est à croire que sans le vouloir ni le savoir, les deux se livrent au jeu malsain de se lancer se la patate chaude…

Son adversaire a un nom : panier de la ménagère

En vérité, le problème avec l’Udps est d’avoir eu pour source d’informations des manipulateurs pour la plupart actifs dans les médias. Des manipulateurs se recrutant parmi des professeurs d’université, des serviteurs de Dieu, des activistes des droits de l’homme, des syndicalistes, des animateurs des mouvements citoyens. Des hommes et des femmes sans morale ayant réduit la lutte politique à distiller au mieux des demi-vérités, au pire de gros mensonges.

C’est ainsi qu’ils ont promu la thèse de l’existence de l’Accord de Lemera sans souligner ce que représente en Droit international un arrangement du genre, à supposer seulement qu’il ait été conclu. Il est sans valeur.

De la même manière, ils ont convaincu l’opinion de l’existence d’un Accord entre Gouvernement et M23 pendant qu’il n’y en a pas.

C’est ainsi qu’ils en sont arrivés à déformer la lettre et l’esprit de l’article 217 de la Constitution actuelle, lui trouvant des origines rwandaises pendant que les mêmes dispositions sont dans toutes les Constitutions de la RDC depuis 1967. Elles figurent d’ailleurs dans plusieurs Constitutions d’Etats africains !

Au moment où Félix Tshisekedi est rattrapé par la vérité au sujet du mensonge d’une Constitution rédigée à l’étranger par les étrangers, ces manipulateurs se taisent, se terrent, s’enterrent. Ils ne sont d’aucuns secours à la tshisekedie.

Au Pouvoir, l’Udps oublie que les mensonges qui lui profitaient à l’époque de l’Opposition sont de nature à le desservir maintenant.

Son problème, aujourd’hui, est de chercher comment se dédire sans y laisser des plumes ! D’où cette recette insolite : passer plus le temps à tirer sur les adversaires pendant que son adversaire principal n’est ni Kabila avec sa Résistance, ni Katumbi avec son Opposition parlementaire, moins encore Fayulu et Muzito avec leur Opposition extraparlementaire, voire Nangaa avec son Opposition armée, bref l’Opposition ya nzala, ya pete.

Son adversaire – à l’instar de tous les partis au pouvoir partout au monde – a un nom : panier de la ménagère ! Cet adversaire-là a un défaut congénital : avoir une mémoire d’éléphant.

Résultat : l’Udps fait face à ses propres démons qui sont effectivement en train le dévorer.

Là où il accuse la Constitution de bloquer Félix Tshisekedi, la repartie populaire est cinglante : on lui signifie que la Constitution n’est pas à la base des embouteillages, de l’insécurité entretenue par les Kuluna, du cumul des arriérés de salaires pour les fonctionnaires, de la hausse des prix des produits de première nécessité, des inondations dans la ville !

Aucun des communicateurs Udps n’a d’argument contraire. En boxe, ça s’appelle K.O. debout !

C’est si évident que la meilleure, Augustin Kabuya va la livrer par sa déclaration du 31 octobre dernier selon laquelle : _”Si le peuple décide que Félix Tshisekedi reste à la tête du pays, personne ne va s’y opposer_”.

Belle façon pour lui de reconnaître aussi que dans le cas contraire, Félix Tshisekedi va devoir rendre le tablier aussitôt le verdict des urnes publié !

Et là, reste à savoir si le “référendum” suggestionné aura lieu avant ou après 2027.

Posez du reste la question à Augustin Kabuya ou même à Félix Tshisekedi, la réponse se devine : on n’en est pas encore là.

Preuve qu’au travers de sa présidence statutaire véritable (suivez mon regard), l’Udps est à la base de la confusion en cours.

Pour un enjeu de si haute portée politique qu’est la re-visitation de la Constitution, il devrait faire mieux que se contenter de jeter une bouteille à la mer !

PROCHAINEMENT : _”‘Félix Tshisekedi aurait pu être le Mandela de la RDC… Hélas, c’est raté !_”

Omer Nsongo die Lema

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