
Gouvernement d’union nationale ici ; recrutement accéléré des soldats, doublement de la solde et octroi d’une prime de 500 USD pour tout militaire au front là, américanophilie subite ici-là : ça bouge ! Reste à savoir pour quels résultats…
Dans la dernière livraison intitulée “Avec Luanda et Doha, Félix Tshisekedi face à 3 dialogues incontournables !”, il est démontré que le Chef de l’État a le dernier mot par rapport à la tenue ou non de ces fora. Pour rappel, entre 1999 et 2003, il y en a eu au total trois sous différentes appellations : “Accord de Lusaka” entre belligérants ; “Accords de Luanda” respectivement avec le Rwanda et l’Ouganda soutenant les groupes armés congolais et “Accord global et inclusif” issu du Dialogue Intercongolais, source de la Transition 1+4, du brassage et du mixage de l’appareil sécuritaire, source aussi du référendum constitutionnel de 2005 et du processus électoral de 2006. Aujourd’hui, le même décor s’implante. Si on y revient 26 ans après, c’est que tout n’avait pas été dit, ni fait à l’époque. Preuve qu’on n’avait pas fini le boulot !
Faut-il encore qu’il dispose d’un plan B…
Déduction logique : ne pas finir le boulot aujourd’hui pourrait ramener le pays dans la même situation dans 20 ou 30 ans !
Or, à partir de cette année 2025, le Congo mérite d’être engagé dans la voie d’une paix pérenne et d’un développement durable pour le Centenaire de son Indépendance le 30 juin 2060. Exactement dans 35 ans !
Félix Tshisekedi voudrait-il engager son nom dans ce chantier. Ou plutôt s’y dérober ?
Libre à lui, après le “succès diplomatique” engrangé à Luanda, à Doha et auprès de l’Administration Trump, de miser sur l’échec de l’opposition armée, pardon terroriste, pantin, coquille vide…
Libre à lui de miser sur l’échec de l’opposition politique (ya pete-pete, ya nzala) mais dont certains candidats majeurs à la présidentielle de 2023 avaient été qualifiés de “supplétifs” des étrangers, c’est-à-dire, candidats des…Américains, Européens, Qataris, Saoudiens, Emiratis, Rwandais, Sud-africains, Kenyans, Tchadiens, Angolais, Burundais, Ougandais, Congo-Brazzavillois, Tanzaniens, Russes, Chinois, Turcs, Zambiens, Sudafs, etc. A l’époque, ils n’étaient pas des candidats des Congolais.
Libre à lui de miser sur l’échec de la synergie CENCO-ECC (politiciens en soutane) qui papillonnent à travers le monde pour vendre son Pacte Social “rejeté, paraît-il, par le peuple souverain !
Constatons premièrement que les concertations confiées au Conseiller spécial en matière de sécurité pour la formation du Gouvernement d’union nationale sont ouvertes aussi à la même opposition et à la même Société civile qu’on continue de vilipender comme si l’objectif était ailleurs, de sorte que le dire (appel à la cohésion nationale) soit le contraire du faire (appel à la désunion nationale).
Au sortir de la rencontre avec le Conseiller spécial Eberende, l’incompris Vital Kamehre déclaré ce lundi 24 mars 2025 avoir suggéré à son interlocuteur que “le président, en ce moment, doit faire en sorte qu’on ne puisse pas tolérer que n’importe qui passe à la télé ou dans les réseaux sociaux pour parler en son nom pour énerver cette démarche de cohésion nationale”. Et surtout d’ajouter : “il ne faut pas qu’il y ait contradiction entre l’objectif, la pensée du Chef de l’État et les actes qui sont posés sur le terrain par les institutions, par les individus. Il ne faut pas frustrer les gens davantage si nous voulons aller très loin…_”.
Libre en plus à Félix Tshisekedi de mettre au compte de la vitalité démocratique la crise qui couve au sein de l’Udps et secoue l’Union sacrée de la nation, de même que la crise surgie entre son parti et sa plateforme.
Faut-il encore qu’il dispose d’un Plan B qui lui fasse garder l’initiative politique face à toute éventualité.
Libre alors au pouvoir de l’admettre ou pas
En effet, à 3 ans de la fin de son second et dernier mandat, le Président de la République devrait se demander s’il aura fallu nécessairement la chute de Goma pour admettre l’échec de la montée en puissance des Fardc vantée au cours de ces six dernières années.
Récapitulons les faits pour une bonne compréhension des enjeux : quand il accède à la magistrature suprême en janvier 2019, Félix Tshisekedi déclare avoir trouvé une armée bien structurée.
Peu de temps après, il déplore son infiltration. Peu de temps encore après, il affirme sa montée en puissance (Les Fardc sont mêmes classées parmi les 10 premières d’Afrique).
Mais voilà qu’avec la prise de Goma le 27 janvier 2025, le château des cartes s’écroule.
Depuis, on mobilise des ministres pour accélérer le recrutement des soldats, on annonce le doublement de la solde des militaires et on promet une prime de 500 USD à ceux qui vont au front.
Ainsi, on avoue publiquement qu’avant la prise de Goma, il était possible d’améliorer les conditions de vie des militaires ! En d’autres termes, sans la chute de Goma, on ne se serait préoccupé ni du nouveau recrutement, ni de la majoration de la solde, ni de l’octroi d’une telle prime de guerre avec aucun d’empressement !
Commandant suprême de l’armée nationale, Félix Tshisekedi aurait pu sanctionner tous les ministres de la Défense qui l’auront induit en erreur, singulièrement ceux faisant partie de l’Union sacrée.
A 3 ans de la fin de son mandat, il devrait se demander également s’il aura fallu nécessairement la chute de Goma pour organiser une grande messe de promotion du climat des affaires et se rappeler aux bons souvenirs des Américains ayant privé son pays des nouveaux investissements depuis une quarantaine d’années.
En effet, les derniers investissements au Zaïre (Midema, Goodyear, General Motors, CitiBank) sont de la décennie 1970-1980.
Avec les puissants réseaux à leur service, les États-Unis avaient réussi à faire déclarer le Congo pays à très hauts risques ; persuadant les Européens de leur emboîter le pas.
La nature ayant horreur du vide, Chinois et Indo-Pakistanais occupent aujourd’hui le terrain.
Et voilà que malgré son opération en direction de Washington, Kinshasa s’entend poser comme conditions le rétablissement de la sécurité à l’Est et la restauration d’une paix pérenne en territoire congolais. Ce qui n’est possible qu’au travers des négociations, alias “Dialogues”.
A-t-il fallu la chute de Goma pour comprendre que les investissements américains annoncés avec fracas par l’Ambassadeur Mike Hammer et par le lobbyiste Peter Pham entre 2019 et 2022 n’étaient que du vent ?
Libre au Pouvoir de l’admettre ou pas : «Avec Luanda et Doha, Félix Tshisekedi fait face désormais à 3 dialogues incontournables !».
Libre à lui de savoir prioriser lequel, et de s’y préparer de façon conséquente ou pas.
Au moment où démarrent les consultations politiques, les vérités du genre, il faut bien les étaler sans que cela ne prête à confusion. Au contraire. Car, au final, il va falloir décider.
Le faire avec beaucoup de sagesse maintenant que le retrait de l’Angola de toute médiation impliquant la RDC ne présage rien de bon. Pour preuve, le sommet conjoint EAC-SADC en virtuel prévu pour ce lundi 24 mars 2025 n’a vraisemblablement pas eu lieu. Jusqu’à 19h00, heure Kinshasa, aucune source officielle n’évoque sa tenue ou pas.
Oui, il est temps pour le Chef de l’État d’intérioriser la sentence de l’américain Lee Iacocca : «Toute bonne décision prise trop tard devient une mauvaise décision».
ANNONCE PERSONNELLE : Je me mets en congé jusqu’au 15 avril prochain ; le temps de méditer sur mes 76 ans intervenant ce mercredi 26 mars 2025.
Omer Nsongo die Lema