La question de la paix dans l’Est de la RDC continue de surprendre les attentes de la résolution. Composé majoritairement des Tutsi, avec un appui de plus de 3000 soldats rwandais, selon l’ONU, le M23 réclame un « dialogue direct » avec l’administration de Tshisekedi, refusant d’être lié « automatiquement » par l’accord de cessez-le-feu conclu entre Kinshasa et Kigali.
48 heures après les pourparlers de Luanda, qui ont abouti à un accord de paix signé par les ministres des Affaires étrangères de deux pays, les rebelles Pro-Rwanda, accusant les Forces armées de la RDC d’avoir violé les différentes cessations d’hostilités précédemment convenues, ont souligné qu’ils ne sont pas « automatiquement » liés par les conclusions de réunions auxquelles ils n’ont pas été conviés.
Pour cette rébellion à laquelle s’est associée l’AFC de l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, « la seule voie pour la résolution pacifique du conflit en cours est le dialogue politique direct avec le gouvernement de Kinshasa, qui traite les causes profondes des conflits récurrents à l’Est de la RDC».
Sans exprimer son engagement à respecter ce cessez-le-feu, qui entrera en vigueur le 4 août, l’AFC/M23 a encouragé l’administration Tshisekedi à exploiter « sans tarder » les processus régionaux de paix « pour éviter à nos populations des souffrances supplémentaires».
Rien ne rassure que Kinshasa accédera à cette demande formulée après l’accord de Luanda, et surtout que le président Félix Tshisekedi a déjà exclu tout dialogue avec le M23, qu’il a qualifié de « coquille vide », le Rwanda étant « le vrai agresseur » de la RDC.
La position rigide du président congolais pourrait, selon certains analystes, pousser le M23 qui contrôle encore plusieurs localités au Nord-Kivu à bloquer l’application des résolutions du processus de Luanda. En février 2024, le M23 et l’armée rwandaise ont pris de nouvelles zones autour de Sake après de violents combats avec les FARDC, coupant ainsi la ville de Goma de la dernière route de ravitaillement qui la reliait au Sud-Kivu.
JL Makoyi