Le quatrième motif évoqué par la Céni pour invalider 82 candidats à la députation nationale est détention illégale des DEV (Dispositifs Électroniques de Vote). Ce qui veut simplement dire que ces DEV sont soit sortis légalement ou illégalement du stock de la Céni, soit acquis par d’autres voies par ceux qui les ont détenus. Partons cependant de la logistique du stock de la Céni, car avec la seconde éventualité (acquisition parallèle, donc incontrôlée, de ce type de matériel par n’importe qui), plus rien ne justifiera le maintien des scrutins. Tout plaidera pour l’annulation pure et simple.
Par contre, avec la première éventualité, la logique est que la Céni doit avoir codifié au préalable les DEV et a su, avant dispatching, que tel appareil était pour tel centre, voire pour tel bureau de vote parmi les 75.478 cartographiés.
S’il se trouve qu’un DEV n’y a pas été aux heures de fonctionnement légales (6h00 à 17h00 en heure locale), la Céni l’aurait su en temps réel et devrait alerter les services compétents. Notamment la sécurité !
Or, elle ne l’a pas fait.
Et elle sait pourquoi.
Au travers de toute la bataille de communication à laquelle elle se livre maintenant pour rassurer l’opinion quant à la fiabilité du dispositif électronique sécuritaire placé dans chaque DEV, dispositif lui ayant permis de découvrir des cas de bourrage d’urnes et de détention illégale de ce matériel, la Céni reconnaît implicitement avoir piégé les détenteurs concernés.
On peut la féliciter pour cette initiative d’assainissement des mœurs utile pour les scrutins à venir.
Dans ce cas, la déduction à en tirer est que la Céni l’a fait exprès pour les candidats de l’Union sacrée de la nation à tous les niveaux car, au regard des dossiers des candidatures reçues pour les scrutins du 20 décembre 2023, Denis Kadima savait que l’USN détenait le record évaluable à plus de 95 % de postulants.
La question pertinente, à ce moment, est de savoir au détriment de qui l’a-t-il fait ? Réponse simple : évidemment des candidats de l’USN à tous les niveaux.
Cette réponse suscite et justifie pleinement la question conséquente : au profit de qui ?
Réponse : SVP ! Ne suivez pas mon regard rendu soupçonneux par tous ces agendas cachés concourant au même dessein : le plan de redessiner la RDC !
Et pour cause…
Les articles évoqués dans le communiqué de la Céni n°002/CENI/2024 du 5 janvier 2024 pour invalider les candidats députés n’ont aucun lien, par exemple, avec le bourrage d’urnes et la détention illégale des DEV. Il s’agit des articles 29, 30 et 31 de la loi électorale n°06/006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la Loi n°11/003 du 25 juin 2011, la Loi n°15/001 du 12 février 2015 et la Loi n°17/013 du 24 décembre 2017, articles maintenus en l’état dans la loi électorale °22/029 du 29 juin 2022.
Tenez !
L’article 29 porte sur les rassemblements électoraux au cours de la campagne électorale.
Or, lancée le 19 novembre, la campagne électorale s’est arrêtée le 18 décembre 2023.
L’article 30 porte sur l’apposition d’affiches, de photos et autres effigies de propagande électorale pendant la campagne électorale.
Comme relevé ci-dessus, la campagne électorale a été liquidée le 18 décembre 2023.
Quant à l’article 31, il est relatif à l’interdiction faite aux agents de carrière des services publics de l’Etat, aux magistrats, aux membres des Fardc, de la Pnc et des services de sécurité de postuler aux élections, “à l’exception des candidats ayant sollicité leur mise en disponibilité, les retraités ou ceux ayant démissionné, selon le cas, conformément aux dispositions des statuts qui les régissent”.
En plus, le dernier paragraphe du Communiqué est suffisamment interpellateur. En voici la formulation intégrale : “La Commission ad hoc continue à enregistrer les dénonciations en rapport avec des cas de vandalisme, de détention illégales des dispositifs électroniques de vote ainsi que de violences perpétrées sur les électeurs et le personnel de la CENI. Les sanctions appropriées seront prises à l’endroit de tout candidat et agent qui serait impliqué dans les cas précités”.
Dès lors que les investigations se poursuivent, qu’est-ce qui justifie l’initiative d’invalidation des coupables qui, jusqu’à preuve du contraire, bénéficient de la présomption d’innocence, sinon de susciter une crise post-électorale de nature à affecter la conscience et l’unité nationales ?
Ou, une sanction aussi sévère d’invalidation relève-t-elle de la compétence de la Céni ou des Cours et Tribunaux !
Tout le monde l’aura constaté : au moment où les articles 29 et 30 étaient violés délibérément avec l’affichage et la campagne électorale anticipés, la Céni s’est tue.
Aujourd’hui, elle lève la voix, et pour un acte d’une gravité extrême, l’Udps Denis Kadima se rabat sur le rapporteur de la Céni, l’Ups Patricia Nseya, et cela pour les premières élections du régime Udps.
Quelque part, quelqu’un sait pourquoi et pour qui roule-t-il dans ce qui a tout du chaos planifié dans le sens de discréditer ce parti !
Normalement, tous les membres de l’Udps ayant concouru d’une manière ou d’une autre à l’opprobre jetée sur le parti sont à sanctionner, et ceux qui sont censés rendre le tablier devraient le faire sans nécessairement y être contraints.
C’est d’abord cela, l’Etat de droit qu’on prône depuis 1982.
Omer Nsongo die Lema