Lequotidien
C’est un week-end cauchemardesque que la population de Kinoise a passé le samedi 27 juillet à la suite des incidents malheureux survenus au stade des Martyrs lors du concert de l’artiste musicien gospel Mike Kalambay. Annoncé avec pompe et fracas depuis une année, ce rendez- vous musical aux allures d’un challenge ou d’un défi lancé aux amoureux de la musique chrétienne et « profanes » a réussi son pari, celui de mobiliser les personnes comme jamais vécu dans la capitale. Le stade des Martyrs de Pentecôte avec sa capacité d’accueil de 80.000 places assises a refoulé du monde.
Plus de 100.000 personnes se sont déplacées de différents coins de la capitale pour participer à ce concert inédit organisé avec le concours de la structure « Majaabu, spécialisée dans la production musicale chrétienne. Dès 7 heures du matin, la population avait commencé à affluer vers le stade et à 15 heures c’était le sold out. Plus de place, même les allés étaient bondées des personnes venues nombreuses « louer et adorer le Seigneur à travers la musique du pasteur Mike Kalambay dont la renommée et le professionnalisme musical ne sont plus à démontrer.
Malgré cela, de nombreuses personnes continuaient à venir au stade. Au lieu de les empêcher, faute de place, elles se sont quand-même frayé un couloir pour accéder au stade. Face à cette foule difficile à contenir, les éléments de la police nationale congolaise et autres personnes commises à la sécurité du stade des Martyrs étaient devenus insignifiants. Comme dans pareille circonstance, les étouffements et les bousculades étaient au rendez-vous. Ce qui a causé morts d’hommes et des blessés que d’aucuns déplorent. En attendant les conclusions des enquêtes qui ont été diligentées, il y a lieu de relever que ce n’est pas la première fois que des pareils incidents soient déplorés dans le même stade des Martyrs de la Pentecôte.
Gouverner c’est prévoir, dit -on. En octobre 2022, lors du concert de l’artiste musicien Fally Ipupa, il y a eu aussi morts d’hommes. Elles étaient au total 11 personnes qui ont péri et d’importants dégâts matériels enregistrés à cause de débordement prédit d’ailleurs par lui-même Fally Ipupa. L’on se rappellera que le transfuge de l’orchestre Quartier Latin avait promis de « retourner « au stade des Martyrs, ce qui fût fait. Une commission d’enquête avait été mise en place par l’ancien ministre de l’Intérieur et sécurité, Daniel Aselo pour établir les responsabilités des uns et des autres face à ces incidents.
Malheureusement jusqu’à ce jour, ses conclusions sont restées gardées dans les tiroirs sans que l’opinion nationale en soit informée. Et voilà, environs deux ans après, les mêmes causes ont produit les mêmes effets comme si les leçons précédentes n’ont pas été tirées. L’on sait que dans des manifestations qui rassemblent des masses importantes des personnes, des dispositions sécuritaires et de contingences doivent être prises pour contrôler les mouvements des personnes. Comment pouvait- on vendre les billets d’entrée au-delà de la capacité d’accueil du stade des Martyrs ? Pourquoi laisser les personnes continuer à accéder au stade alors qu’il n’y avait plus des places ?
L’expérience de la cérémonie de clôture des IXèmes jeux de la francophonie à Kinshasa où les messages étaient diffusés à la télévision nationale congolaise pour informer le public de ne plus faire le déplacement de stade des Martyrs, car il n’y avait plus des places devrait être prise en compte. Aussi, le stade des Martyrs censé accueillir les activités sportives était devenu le lieu de démonstration de force en ce qui concerne la capacité des artistes musiciens « profanes et chrétiens » de mobiliser les mélomanes et de le remplir. Ferré Gola, Fally Ipupa, Héritiers Watanabe, Félix Wazekwa et Moïse Mbiye sont passés par là et ont prouvé aux mélomanes de quoi ils sont capables. Et dans la foulée, les deux rivaux de la musique congolaise à savoir Fally Ipupa et Ferré Gola avaient déjà annoncé d’autres productions musicales dans les jours à venir. Dieu seul sait ce qui allait se passer car une vive polémique était déjà née dans le chef de leur camp respectif au sujet de la mobilisation de public pour y participer. Dieu merci, les activités non sportives sont interdites au stade des Martyrs. Mais pour combien de temps ? That’s thé questions disent les Anglophones.
RSK
