Il est indéniable que les drones iraniens fournis au polisario par l’Algérie constituent une menace réelle à l’encontre du Royaume. Le Maroc n’est pas le seul pays à avoir alerté contre les conséquences des liens militaires entre l’Algérie et l’Iran pour l’Afrique du Nord et le Sahel. Aujourd’hui des voix s’élèvent un peu partout dans le monde pour dénoncer, condamner et alerter sérieusement contre cette coopération qui favorise la déstabilisation de cette région stratégique du monde.
Après l’expert américain en Affaires stratégiques, Llewellyn King, qui avait mis en garde contre les manœuvres du régime iranien -avec la complicité et le financement de l’Algérie- fournit des drones à la milice du polisario, c’est l’analyste géopolitique Alexander Grinberg qui explique la dangerosité des liens militaires entre l’Algérie et l’Iran.
« Les drones iraniens sont désormais déployés en Afrique du Nord et constituent une menace directe pour le Maroc« , a-t-il affirmé. Basé à l’Université de Tel Aviv, ce doctorant est un expert de l’Iran et parle couramment l’arabe, le farsi, le français, l’anglais, l’espagnol, le russe et l’hébreu, il a indiqué que, “l’exportation de drones par le régime iranien vers de mauvais acteurs déstabilise désormais non seulement la région mais, comme l’a clairement montré la guerre de Poutine en Ukraine, le monde entier”.
En effet, les missiles et principalement les drones font partie intégrante de la politique “des conflits et du chaos” depuis 2017, qu’a adoptée la République islamique des Ayatollahs afin de soutenir tout mandataire du terrorisme à travers le monde.
Le régime iranien a misé sur les drones comme atout militaire stratégique, car de prime ils reviennent à beaucoup moins chers que les avions de combat conventionnels, tandis que leur capacité à mener des attaques derrière les lignes ennemies les rend à la pointe et hautement souhaitables pour quiconque les utilise. Ainsi, l’exportation de ces drones vers ses alliés terroristes fait partie intégrante de la stratégie de production de drones iraniens depuis le premier jour. La diplomatie des drones iraniens renforce la quête du régime pour étendre sa base de pouvoir et dans sa région et au-delà comme en Syrie, au Liban, au Yémen… et actuellement en Algérie pour le polisario.
L’Iran a fourni des drones au groupes terroristes qui lui sont fidèles à travers le Moyen-Orient, notamment le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen, le Jihad islamique palestinien et le Hamas à Gaza, et les milices pro-iraniennes en Syrie et en Irak. Autre fait, les drones iraniens sont également assemblés au Venezuela et portent le nom de Antonio José de Sucre-100 (ANSU-100) en lieu et place des Mohajer-2 iraniens. Le président vénézuélien Maduro lors de sa dernière visite à Alger avait fait la promesse de fourniture de drones iraniens au polisario, en Algérie, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la stabilité en Afrique du Nord.
La Russie, n’a pas été en reste, l’Iran ne pouvait laisser échapper l’opportunité du conflit ukrainien. En effet, pour la première fois, la Russie a eu besoin d’une assistance en matière d’armement, pour avoir délaissé la production de drones en termes de quantité et de qualité. Ce sont ces liens qui ont attiré l’attention internationale sur la dangereuse « diplomatie des drones » des ayatollahs.
Du coup, les pays destinataires d’armes russes comme l’Algérie, s’intéressent de plus en plus aux drones iraniens et force est de constater que l’Iran est en train de devenir une « superpuissance des drones ». Le haut conseiller militaire du guide suprême de l’Iran, Rahim Safavi, a annoncé que plus de 20 pays étaient intéressés par l’achat de drones iraniens. “Après la Russie, l’Algérie arrive en tête de liste des clients” indique Alex Grinberg qui publie son article et analyse dans le magazine “Fathom”.
L’Algérie, poursuit l’analyste “est connue pour ses violations des droits de l’homme, y compris les restrictions à la liberté d’expression et de religion d’autres minorités, et sa population souffre de difficultés socio-économiques abyssales”. Tasneem, un média iranien affilié au Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI), a indiqué que l’Algérie avait l’intention d’établir un centre de recherche et de développement de drones dans la ville de Sidi Abdellah, dans le nord de l’Algérie.
Le média iranien a explicitement évoqué les inquiétudes du Maroc et d’Israël sur la coopération entre l’Iran et l’Algérie dans le domaine des drones. “La fourniture par l’Iran à la fois de munitions et de drones d’attaque à l’Algérie intensifiera les liens entre les deux régimes autoritaires. Par exemple, le pilotage de drones nécessite une longue formation sur place, et l’Iran est susceptible d’envoyer des instructeurs arabophones du Hezbollah à cette fin. Dans les deux cas, cet axe de plus en plus audacieux est une mauvaise nouvelle pour les intérêts occidentaux dans la région”.
Le polisario, chérubin algérien par excellence et allié iranien dans la région, “s’oppose fermement aux liens croissants entre son grand rival, le Maroc et Israël, et n’hésitera pas à utiliser des drones iraniens à l’encontre du Royaume” a-t-il encore indiqué. “Cela peut menacer la stabilité et la sécurité en Afrique du Nord, posant potentiellement une menace aiguë pour les intérêts occidentaux dans la région”. Ce n’est là, ni plus ni moins que la stratégie du régime des ayatollahs pour gagner en influence et déstabiliser la région.
Aussi conclut l’analyste géopolitique, “livrer des armes de l’Iran au polisario par la médiation incontestable de l’Algérie, c’est aussi accroître la présence du Hezbollah en Afrique du Nord. L’Algérie pourrait encourager le polisario à attaquer le Maroc plus violemment maintenant qu’il dispose de drones iraniens. Cela conduira à son tour à une réponse marocaine plus dure”.
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