La Banque mondiale a approuvé aujourd’hui la mise en place d’une série d’outils destinés à aider les pays en développement à mieux faire face aux crises et à mieux se préparer aux chocs futurs. Ces initiatives particulièrement novatrices viendront renforcer la panoplie d’outils pour la préparation et la réponse aux crises annoncée il y a quelques mois. Elles visent à donner aux pays plus de moyens d’agir dans un monde où les crises sont devenues la norme et à favoriser un développement porteur de résultats tangibles, avec l’objectif ultime de concourir à l’édification d’un monde sans pauvreté sur une planète vivable.
En tirant les enseignements des précédentes ripostes aux crises, cet arsenal renforcé comble des lacunes et élargit considérablement les outils mis à la disposition des pays en vue de leur apporter une protection complète en temps de crise. Les derniers outils annoncés offriront aux pays :
Un accès rapide à des fonds pour les interventions d’urgence, à travers une réaffectation flexible des ressources qui leur sont déjà allouées. Les pays pourront notamment recourir à l’« option d’intervention rapide », un mécanisme qui leur permettra de réaffecter sans délai une partie des financements de la Banque mondiale non utilisés dans le but de répondre aux besoins urgents nés d’une situation de crise. En cas de survenue d’un ouragan, par exemple, un gouvernement aura la possibilité de réaffecter les fonds non décaissés jusque-là alloués à des projets d’infrastructure de long terme comme la construction de routes ou de ponts pour fournir rapidement nourriture et abri aux sinistrés ;
Un accès considérablement élargi à des financements d’urgence prédéterminés, ce qui renforcera les capacités financières des pays et leur préparation aux crises futures. La Banque proposera un soutien plus souple aux pays afin de les aider à accroître leurs sources de financement conditionnel en prévision de crises futures. Elle s’attachera aussi à accélérer l’accès à de nouveaux financements d’appui budgétaire en cas de catastrophe. Les gouvernements disposeront ainsi de fonds immédiatement accessibles pour gérer les conséquences d’une catastrophe et venir en aide à la population, ce qui réduira la nécessité de procéder à des arbitrages entre leurs priorités de développement et leurs besoins de financement d’urgence. Afin de tirer le meilleur parti de ces nouveaux outils, les pays engageront des réformes en faveur de la préparation aux crises et d’autres mesures de renforcement institutionnel qui favoriseront à long terme leur résilience ;
Un plus grand nombre de solutions d’assurance, pour une protection accrue contre les catastrophes de grande ampleur. La Banque développe les instruments existants pour offrir à tous les pays la possibilité d’intégrer dans ses opérations de financement des obligations-catastrophe, mais aussi plus généralement des dispositifs d’assurance et autres produits de gestion des risques. Les États pourront ainsi bénéficier d’une forme d’indemnisation en cas de survenue d’une crise, sans avoir à s’endetter davantage. Cette approche mobilisera des capitaux privés et permettra de transférer les risques liés à des catastrophes d’intensité élevée mais peu fréquentes vers les marchés internationaux de la réassurance et des capitaux. En collaboration avec les bailleurs de fonds, la Banque s’emploie aussi à faire en sorte que ces produits d’assurance soient accessibles aux pays à faible revenu.
Ces nouvelles mesures viendront compléter d’autres éléments clés de la panoplie d’outils de crise. Annoncées en juin dernier, les clauses de suspension temporaire du paiement de la dette après un choc climatique permettront aux petits États frappés par une catastrophe de donner la priorité aux efforts de secours et de relèvement, afin qu’ils puissent consacrer toute leur énergie non pas à rembourser leurs prêts, mais à répondre à des besoins essentiels, comme l’accès à l’eau potable, à la nourriture et à l’électricité. La Banque a élargi le champ d’application de ces clauses à tous les prêts existants dans les pays éligibles et autorise désormais le report du paiement des intérêts et des frais (en plus de la suspension du remboursement du capital) ainsi que l’utilisation de ressources concessionnelles pour le paiement des frais associés.
Enfin, le Groupe de la Banque mondiale va apporter à ses clients du secteur privé un soutien accru dans la préparation et la réponse aux crises, afin de permettre aux entreprises de poursuivre leurs activités et protéger les emplois, en renforçant ainsi la résilience et la viabilité à long terme. La Société financière internationale (IFC) met au point un dispositif de réponse aux crises piloté par le secteur privé afin d’aider les institutions financières à atténuer les conséquences des catastrophes naturelles dues au changement climatique. L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) (a), de son côté, s’associe aux prêteurs et au secteur privé de l’assurance pour développer des instruments permettant d’intégrer les effets du changement climatique dans les prêts au secteur public, comme l’assurance paramétrique.
Le Groupe de la Banque mondiale a accompagné sans relâche les pays en développement dans les temps difficiles, à l’aide d’un large éventail d’instruments financiers pour faire face aux catastrophes, de stratégies de financement en cas de crise ou encore d’évaluations précoces des risques. Son soutien continu à la prévention, à la préparation et à la résilience aux crises passe aussi par la production de connaissances, comme en témoignent les rapports nationaux sur le climat et le développement (CCDR) (a), et se reflète également dans l’alignement total de ses financements sur l’accord de Paris. En renforçant sa panoplie d’outils, le Groupe de la Banque mondiale franchit une étape importante dans son processus d’évolution (a) et s’engage toujours plus aux côtés des pays, pour mieux les soutenir en ces temps de crises.