Massacre des populations déplacées de guerre à Kanyaruchinya: MONUSCO éclaboussée

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Des populations civiles, déplacés de guerre à Kanyaruchinya, une commune rurale située à environ cinq kilomètres au nord de la ville de Goma dans le Territoire de Nyiragongo, chefferie de Bukumu, groupement de Kibati, village de Kaguri dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo ont, été massacrées le mardi, le 07 Février 2023, à la veille de l’arrivé à Goma de la délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le bilan provisoire établi au mercredi 08 Février 2023 avait fait état de plus de dix personnes mortes, plus de quinze blessés, trois véhicules de la Monusco incendiés et plusieurs matériels de construction qui ne seraient pas retrouvés. (Le cas de OBED Bahanana Buhumba, 25 ans, déplacés du site Saint Jean/ Kanyaruchinya marié à Yvonne Manfuri qui est mort sur le champ à la suite d’une balle reçue la poitrine et son corps aurait été écrasé par le véhicule de la Monusco). Pour la Coalition nationale pour la Cour pénale internationale de la République Démocratique du Congo, ce massacre est à la solde de soldat de paix affecté à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo. Des accusations se trouvant dans le ‘Rapport préliminaire sur le massacre des populations déplacées de guerre par le soldat de paix de la Monusco a Kanyaruchinya’ du 07 février 2023.

Faisant face à une guerre de pillages lui imposée, depuis juin 2022, la République Démocratique du Congo est victime d’atrocités de plus à plus désastreuses en termes de graves violations des droits humains. Une guerre menée contre la souveraineté du pays réputé scandale géologique, par des pillards, dont le Rwanda et l’Ouganda, qui utilisent les terroristes M23 (Mouvement du 23 Mars).
Depuis la frontière de la RDC avec l’Ouganda à Bunagana, territoire de la province du Nord –Kivu, l’armée rwandaise, par les terroristes M23, « s’emploient sans vergogne à la commission des violations massives des droits de populations riveraines, et ce, au mépris express de lois nationales et internationales relatives au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire », souligne le rapport.
Des crimes internationaux qui heurtent profondément la conscience de l’être humain, notamment : le génocide des populations riveraines, des meurtres des civils, des viols et autres violences sexistes, des déportations et des déplacements forcés de populations, des tortures, des pillages de ressources naturelles et de biens privés, des destructions méchantes des infrastructures civiles et de l’écosystème, des dépravations de mœurs, etc. sont enregistré au solde de terroristes M23.

Recrudescence des violences depuis l’arrivée de la force régionale est-africaine

La situation de terreur et des violations des droits de l’Homme s’est accentuée depuis l’arrivée dans l’Est de la RDC des premiers contingents de la force des Etats de l’Afrique de l’Est déployée sur base de l’accord de Nairobi. Une bonne opinion nationale fait observer sa désapprobation des désaccords sur la présence de cette « force régionale qui renfermerait aussi des anciens rebelles du M23 déguisés en militaires Kenyans », affirment certains congolais. Ce qui expliquerait l’avancement des terroristes sur les lignes de front, et le razzia des localités dans le Nord-Kivu.
C’est ce qui est à la base de l’organisation des plusieurs manifestations exigeant le départ de la force de l’EAC, tout comme celle de la MONUSCO jugée incapable de mettre en application le chapitre 7 de la charte des Nations Unies. Les dernières en date sont les journées ville morte lancées par la Société  civile à Goma depuis le lundi, 06 Février 2023. Dans les réseaux sociaux, les forces des Nations Unies sont accusées de se mettre à convoyer des conteneurs qui traversent aussi les zones occupées par les terroristes du M23 en direction de Goma.
A en croire ces posts sur la toile, « lorsque le convoi de la MONUSCO avait franchi la commune rurale de Kanyaruchinya où se trouve installé le camp de concentration de déplacés de guerre, il sera soumis à la vigilance de la population. Les casques bleus de la MONUSCO, voulant neutraliser la masse populaire sans arme, ouvriront le feu à bout portant pour forcer le passage. Il y eut mort d’homme dont les victimes se comptent à plus de dix et de nombreux blessés internés à l’hôpital protestant Bethesda du CBCA Ndosho et à l’hôpital général de Goma », accuse Pax André Marie Kito Masimango, le Coordonnateur National de la CN-CPI/RDC.
Réagissant à la terreur et la désolation imposées à la population déplacée, celle-ci appuyée par le peuple autochtone a incendié trois véhicules remorques du convoi de la MONUSCO. Les véhicules brulés appartenaient à la compagnie commerciale TMK, partenaire de l’entreprise française « Boloré ». Plusieurs victimes blessées ont été conduites à l’hôpital CBCA et à l’hôpital général de Goma. Les autorités provinciales auraient, dans un premier temps, interdit toutes visites auprès de ces victimes.
Un rapport sonnette d’alarme
Les chercheurs de la Coalition nationale pour la Cour pénale internationale de la République Démocratique du Congo déployés sur terrain ont réalisé des interviews avec plusieurs personnes témoins directs de ces évènements malheureux qui ont aussi recueilli directement les témoignages de certains déplacés de Kanyaruchinya, des victimes blessées et des familles de victime.
« L’objectif étant d’alerter la communauté tant nationale qu’internationale sur l’ampleur actuelle des graves violations des droits de l’homme occasionnées par l’agression rwando-ougandaise de la RDC et d’une manière particulière fournir les premiers éléments sur le massacre des déplacés de guerre dans le site de Kanyaruchinya par le soldat de paix de la MONUSCO en date du 07 février 2023 », comme l’affirme le rapport rendu par André Marie Kito Masimango.
Les personnes blessées ont été transférées au centre hospitalier Bethesda à Ndosho. Elles ont été blessées par balle et sont provisoirement au total plus de quinze personnes. Pour motif de secret professionnel, les responsables des hôpitaux n’ont pas permis de prendre les identités de personnes blessées lors de cet évènement malheureux. Toutefois, la Coalition nationale pour la cour pénale internationale de la République Démocratique du Congo a donné certains éléments des victimes blessées identifiées dans leur famille dans son rapport. La coalition affirme que les auteurs de ces massacres seraient les casques bleus de la Monusco qui quittaient la cité de Kiwanja en se dirigeant vers la ville de Goma. Ils sont donc, selon eux, les présumés auteurs de coups et blessures volontaires par balle avec les manifestants présumés auteurs de pillage et incendie des véhicules. Les véhicules incendiés ont été dépiécés par la population venue des tous les coins de la ville de Goma sous les yeux impuissants des autorités locales et des agents de l’ordre.
La Coalition recommande au Gouvernement de prendre toutes les dispositions urgentes et efficaces pour réinstaurer la paix à l’Est de la RDC ; mettre fin à l’adhésion de la RDC à la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. A la CPI, la Coalition recommande d’ouvrir une affaire sur le massacre de population civile par le soldat de paix affecté à la MONUSCO à Kanyaruchinya, le Mardi 07 Février 2023 et au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’encourager la Cour pénale internationale de mener les enquêtes et les poursuites pénales sur les crimes contre l’humanité de Kanyaruchinya. Quant à la population, elle lui recommande de rester toujours vigilante, tout en s’abstenant des actes de violence, en particulier des violences orientées contre les missions de paix.
Willy Makumi Motosia

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