Dans quelques semaines, les députés provinciaux vont procéder à l’élection de nouveaux sénateurs. Ainsi, l’on assiste à travers le pays au dépôt des candidatures de candidats désireux de siéger dans la chambre haute du Parlement. Il sied de signaler que le Sénat est la chambre haute du parlement bicaméral de la République démocratique du Congo. L’Assemblée nationale en est la chambre basse. Le Sénat vote les lois et contrôle le gouvernement, les entreprises publiques, les établissements et les services publics. Comme on peut s’en rendre compte, la mission de ceux que l’on appelle les sages, n’est pas moindre. Elle est plutôt importante pour la bonne marche du pays, dans la mesure où ils sont appelés à contrôler les actions et résultats de l’Exécutif national, et de proposer des sanctions en cas de manquements graves.
En attendant l’élection de nouveaux sénateurs, notre institut de sondage, d’analyses et de prospection, a interrogé les populations, toutes tendances politiques et âges confondus, pour connaître leur point de vue sur les personnalités capables de diriger le prochain Sénat. Nous livrons ci-dessous, les résultats de ce sondage.
Michel Bongongo
Né le 5 novembre 1950, cet homme politique traine une longue expérience dans la gestion des affaires publiques. Il a été sénateur représentant la province de l’Équateur. Cet ancien membre du Mouvement de libération du Congo –MLC- et de l’Union des forces du changement –UFC- enseigne à l’Institut pédagogique national. Il a été vice-président de l’Assemblée régionale de 1985 à 1989 et son président de 1989 à 1990. Il a enfin dirigé en qualité de ministre d’État le Budget de 2014 à 2016, la Fonction publique de 2016 à 2019, et a assumé l’intérim au ministère de la Défense nationale et anciens combattants. Partout où il est passé, il a toujours été apprécié pour son abord facile, ses sages conseils, et surtout sa volonté de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des fonctionnaires de l’Etat. Le voir à la tête du Sénat ne ferait qu’accroître le prestige de cette institution.
Léonard She Okitundu
Né le 26 mars 1946 à Lodja, dans la province de Sankuru. Il a été sénateur pendant la dernière législature. Il est père de deux enfants et déjà grand-père. Juriste de formation, il avait entamé des études de droit à l’université Lovanium à Kinshasa. Victime de la répression policière au sein des campus universitaires zaïrois, il est contraint à l’exil et se réfugie en Suisse dès 1973 où il obtient le statut de réfugié politique. Durant son exil en Suisse, Léonard She Okitundu combine ses activités de lutte contre la dictature avec celles de militant des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Sa carrière débute chez SOS-Asile Vaud et dans le comité suisse pour la défense du droit d’asile. Il travaille en tant que membre de la ligue suisse des droits de l’homme praticien du droit d’asile. En Europe, il milite pour le respect du principe sacré du non-refoulement tout en consacrant une grande partie de ses activités à la protection des immigrés. Pendant quinze ans (1982-1997), She Okitundu intervient comme expert en droit international auprès des bureaux de consultation juridique de Caritas (Genève, Suisse). À ce titre, il pratique au quotidien les instruments internationaux portant sur les droits de l’homme, les procédures de saisine des instances telles que la Commission et la Cour européenne des droits de l’homme ou encore le comité des Nations-unies contre la torture.
Membre du groupe des juristes d’Amnesty International, il participe à la conférence des permanences de défense des requérants d’asile en Suisse. Il adhère au réseau européen des juristes défendant le droit d’asile, et ainsi durant vingt ans, il anime de nombreuses rencontres internationales consacrées au droit d’asile et à la protection des immigrés en Europe. Il y exerce déjà un rôle majeur auprès des principaux acteurs qui forgeront la suite de sa carrière professionnelle.
En septembre 1997, le président Laurent-Désiré Kabila nomme Léonard She Okitundu comme son ambassadeur itinérant. Sur demande du chef de l’état, il met sur pied et anime une cellule chargée des thématiques de protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Il occupe donc successivement les fonctions de ministre des droits humains et de ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale.
En décembre 2016, le chef de l’état congolais lui confie une nouvelle fois la gestion de la diplomatie en le nommant vice-Premier ministre, ministre des affaires étrangères et de l’intégration régionale.
Rose Mutombo
Elle est ministre d’État, garde de Sceaux, ministre de la Justice au sein du gouvernement dirigé jusque-là par le Premier ministre sortant Sama Lukonde. Elle est une ancienne avocate générale près le Conseil d’État et présidente du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise –CAFCO- pour la défense des droits des femmes en RDC.
Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge
Né le 4 août 1977 à Paris (France), il est un ingénieur et une personnalité politique. Il a exercé les fonctions de Premier ministre du 26 avril 2021 au 20 février 2024. Il est nommé directeur général de la Gécamines par le président Félix Tshisekedi le 3 juin 2019. Le 15 février 2021, il est chargé par le président de former un nouveau gouvernement. Il est originaire de la province du Haut-Katanga Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge est diplômé de l’Institut Technique de Mutoshi à Kolwezi dans le Lualaba en 1996 en chimie Industrielle. En 2000 il décroche un deuxième diplôme en Informatique/Technique de l’Information en Afrique du Sud puis son dernier à l’université de Lubumbashi en Chimie (Option Inorganique et Métallurgie) en 2006.
Le 15 février 2021, à la suite du renversement du gouvernement Ilunga, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge est chargé par le président Félix Tshisekedi de former un nouveau gouvernement en tant que futur Premier ministre. Son équipe gouvernementale est précisée le 12 avril 2021 et comprend 56 membres (dont 14 femmes). « Représentativité féminine: 27 %. Moyenne d’âge: 47 ans. Nouvelles figures: 80 %. Les priorités: sécurité, santé, enseignement, justice, agriculture, pêche et élevage, économie, processus électoral, infrastructure, numérique. Il est investi le 26 avril suivant par l’Assemblée nationale.
Gentiny Mbaka Ngobila
Né le 20 septembre 1963 à Kinshasa, il est un homme d’affaires et homme politique congolais. En 2015, il est nommé commissaire spécial du Mai-Ndombe. Il est depuis le 10 avril 2019 gouverneur de la ville-province de Kinshasa. Il est membre de l’ethnie Batende. Son père, Omer, est directeur de cabinet dans un ministère du gouvernement Lumumba en 19603. Il fait ses études supérieures au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris, où il obtient son diplôme de licence en administration et gestion des personnels.
Après ses études supérieures, Gentiny Ngobila se lance dans le monde des affaires. Il crée ainsi des entreprises dans la sécurité en France, puis à Kinshasa comme Universal Security ou UniSec (sécurité) et G-Com Service (immobilier).
En 2014, il prend la présidence du Daring Club Motema Pembe Imana (DCMP), l’un des clubs de football les plus populaires de Kinshasa. Il est aussi producteur de quelques disques3, notamment l’album Makolo Masiya de Carlyto Lassa ainsi que de certains de ces concerts à Paris.
Le Peuple d’abord