Le Maroc s’est montré résilient face à la vague d’évènements successifs supposés impacter son économie et a réussi à maintenir une note globale de «B3» dans la nouvelle carte Risque Pays 2023 d’Allianz Trade, le classant au top 3 des pays africains.
Dans une nouvelle étude économique portant sur l’analyse des risques pays au premier trimestre 2023, Allianz Trade a accordé un «B3» (risque sensible pour entreprise) au Maroc, l’une des meilleures notes en Afrique, lui permettant de dépasser celles de l’Afrique du Sud (C3), l’Algérie (C3), le Kenya (C3), le Ghana (C4), le Nigeria (D3), l’Égypte (D4) et l’Éthiopie (D4).
D’après la carte risque d’Allianz, le Maroc figure dans le top 3 des pays africains, derrière Botswana (BB1) et partage le même rang que l’île Maurice (B3). A noter que le groupe évalue les pays concernés et octroie les notes selon des critères précis, en l’occurrence les déséquilibres macroéconomiques, l’environnement des affaires, la stabilité politique et les risques commerciaux et financiers. La note des pays est une évaluation à moyen terme allant de AA à D (risque le plus élevé).
Selon l’analyse d’Allianz, l’économie marocaine devrait afficher une croissance annuelle d’environ +3 % en 2023, reflétant la faible croissance de la demande chez ses principaux partenaires commerciaux, notamment la zone euro. L’exportation de produits agricoles, de phosphates et de produits manufacturés réduira le déficit extérieur, tandis que les pressions inflationnistes liées à l’alimentation devraient se normaliser, ajoute le groupe.
Celui-ci rappelle l’ensemble des événements qui ont frappé le Royaume à plein fouet, notamment la sécheresse, le stress hydrique, l’inflation annuelle qui a atteint 6,6 % en 2022, les prix alimentaires augmentant de 11,0 % et les prix non alimentaires de 3,9 %, principalement tirés par les prix des transports, qui ont augmenté de 12,2 % en 2022.
Toutefois, la prévision d’une accélération de la croissance économique en 2023 est principalement basée sur les attentes d’une reprise du secteur agricole, mais les conditions climatiques, la rareté de l’eau et la nécessité de prioriser la consommation domestique et la production d’électricité domestique pèseront sur les récoltes et pourront retarder cette croissance, bien que les progrès de la libéralisation du marché de l’électricité devraient accélérer la transition vers les énergies renouvelables.
Le niveau des précipitations en décembre était de 24 % inférieur à la moyenne décennale et de 8,4 % inférieur à la même période en 2021, évoque le rapport.
Par ailleurs, l’autre risque pesant sur les perspectives est la résurgence du prix des matières premières que le Maroc importe. L’économie est fortement dépendante des importations d’énergie et donc de la volatilité des prix du pétrole et du gaz.
L’année dernière, la facture énergétique a plus que doublé en raison de la hausse des prix du carburant. Le gouvernement prévoit en ce sens se mobiliser pour augmenter la capacité de stockage de carburant d’ici la fin de 2023.
Le tourisme, les envois de fonds et les exportations restent, pour leur part, les principales sources de devises fortes du Royaume, affirme Allianz.
En outre, les mesures prises pour réformer les entreprises publiques, ainsi que l’activation du Fonds Mohammed VI et la mise en œuvre de la nouvelle Charte des investissements, sont largement considérées comme des catalyseurs potentiels pour les investissements directs étrangers, poursuit le groupe.
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