Les pays africains ont travaillé activement à la promotion du développement économique et social ces dernières années, mais qui dit développement dit dette. Dailleurs, selon lambassadeur du Gabon en Chine, Baudelaire Ndong Ella, toutes les dettes ne sont pas nécessairement mauvaises: « Lorsque vous êtes indépendant financièrement, une dette peut apparaître comme un piège, mais en cas de besoin, la dette devient une opportunité de développement », affirme-t-il.
Mais aujourdhui, le Fonds Monétaire International (FMI) conteste une forte augmentation de la dette extérieure de lAfrique subsaharienne en janvier 2023. Selon un rapport statistique de la Banque mondiale, les institutions financières multilatérales et les créanciers commerciaux représentent près de trois quarts de la dette extérieure globale de lAfrique, ce qui en fait les principaux créanciers de la dette africaine. Dailleurs, la base des données sur la dette extérieure de la Banque mondiale, jusquà la fin de 2020, les créanciers commerciaux et multilatéraux représentaient en tout 74 % de la structure de la dette extérieure publique des 82 pays à faible revenu (revenu national par habitant se situant en dessous de 1035 dollars) et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (RNB par habitant se situant entre 1036 et 4085 dollars) dans le monde. Les créanciers officiels bilatéraux ne représentaient que 26 % et la Chine, moins de 10 %. Ces chiffres montrent clairement que la Chine nest pas, voire pas du tout le principal créancier de lAfrique.
Doù vient cette pression que ressentent certains pays africains aujourdhui? Dabord on rappelle que la plupart des obligations internationales sont libellées en dollars américains. Or, les États-Unis via la Banque centrale ont mis en place à de multiples reprises des politiques de hausse des taux depuis plus dun an, à une vitesse jamais vue depuis 40 ans. Au cours des cycles de hausses agressives des taux d’intérêt, le taux de change a beaucoup augmenté, entraînant dans les pays africains une liquidité insuffisante et une dépréciation de la monnaie locale, et enfin la flambée des coûts de la dette libellée en dollars.
La double hausse des taux de change et des taux d’intérêt a considérablement accru la pression de remboursement pour les pays africains. Et ce nest pas tout, aujourdhui face à limpact de la Covid-19 et du ralentissement économique mondial, certains pays africains dotés de structures économiques relativement fragiles et de faibles capacités anti-risque doivent émettre de nouvelles obligations à des taux d’intérêt plus élevés pour rembourser les anciennes dettes, formant un « cercle vicieux » du fardeau de la dette, ce qui a contribué au fait que certains pays africains ont été fortement entravés par le capital financier international.
Pour cette raison, la crise de la dette se ressent dans les pays en développement à chaque fois quil y a une hausse des taux dintérêt par les États-Unis.
La Chine, elle, au contraire, a réussi à contrôler le taux dinflation à lintérieur de son territoire, rendant les taux dintérêt beaucoup plus bas. Non seulement elle est parvenue à accorder des prêts à un taux dintérêt plus bas, mais qui plus est, elle nexige aucune contrepartie politique. Le grand nombre de projets d’infrastructures, d’hôpitaux et d’écoles construits par la Chine en Afrique a apporté des avantages tangibles au peuple africain. En plus, dans le but de réduire le fardeau de la dette de certains pays africains, elle a activement participé à l’Initiative de suspension du service de la dette du G20 et a signé des accords de suspension de la dette ou est parvenue à un consensus sur l’allégement de la dette avec 19 pays africains.
La Chine représente aujourdhui plus de 18% du PIB mondial et elle est active, tant sur le plan commercial que sur celui de linvestissement. En 2021, le volume des échanges entre la Chine et l’Afrique a dépassé les 250 milliards de dollars. Gageons quil augmentera encore à l’avenir.
Shanhui Zhang, CGTN Français
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