Point de répit pour le nouveau ministre d’État en charge de l’Intégration régionale. Antipas Mbusa Nyamwisi a reçu, le 31 mars 2023, quelques heures après la première réunion du Conseil des ministres du gouvernement Sama II, une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) conduite par le président de la Commission de cette organisation, l’ambassadeur Gilberto da Piedade Verissimo.
Après les traditionnelles civilités au nouveau patron de la diplomatie régionale congolaise, indique une dépêche de la Cellule de communication, la mission de la CEEAC a fait part à Mbusa Nyamwisi d’un chapelet des dossiers brûlants de la région, notamment la crise tchadienne pour laquelle le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a précédemment été choisi par ses pairs comme facilitateur. Le ministre d’État ongolais a convenu avec ses hôtes de la nécessité de convier toutes les parties belligérantes tchadiennes à la table des négociations sous l’égide du Président Tshisekedi.
Le ministre d’État en charge de l’Intégration régionale et la délégation de CEEAC qui comprenait notamment MM. Mangaral Banté, commissaire aux Affaires politiques, Paix et sécurité et François Sadiki Koko, de la commission du Mécanisme d’alerte et Sécurité, ont également échangé sur la problématique de la régularité des cotisations des États membres ainsi que du canevas des activités de l’organisation régionale de l’Afrique centrale.
Selon la même source, la santé vient, en effet, en ordre utile dans l’agenda 2023 de la CEEAC avec l’organisation d’un Forum régionale à une date qui reste à déterminer. Il sied de noter que la coordinatrice du ce forum est de nationalité congolaise, Mme Elisabeth Mukamba. Aussi, la délégation de la CEEAC a-t-elle annoncé au ministre d’État de l’élargissement du Réseau de Santé de l’Afrique centrale. Autre programme, la CEEAC projette, courant juin 2023, à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, la tenue d’un forum sur l’éducation, la science, la technologie et l’innovation.
Quid de la CEEAC
Notons que la CEEAC est dans sa quarantième année avec un bilan on ne peut plus mitigé. Elle a été créée le 18 octobre 1983. L’objectif fondamental poursuivi par la Communauté concerne la promotion et le renforcement d’une coopération harmonieuse et un développement dynamique, équilibré et auto-entretenu dans tous les domaines de l’activité économique et sociale en vue de réaliser l’autonomie collective, d’élever le niveau de vie des populations… La CEEAC conduit le processus d’intégration régionale de l’Afrique centrale et est reconnue par l’Union Africaine.
Les principales institutions de la CEEAC sont les suivantes : la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, qui est l’organe suprême de la CEEAC, ensuite le Conseil des Ministres, puis la Cour de Justice ; le Secrétariat général qui est l’organe exécutif de la Communauté. Et enfin, la Commission consultative ainsi que les Comités techniques spécialisés.
La CEEAC vise, outre ses missions traditionnelles de coopération et d’intégration régionale, la promotion de la paix et de la stabilité en Afrique centrale, ainsi que l’appui au processus électoral dans les Etats membres. Elle représente un marché de plus de 130 millions de personnes dont près de trois-quarts des RdCongolais. Son siège est à Libreville, au Gabon.
La CEEAC est en fait la mise en commun des membres de l’UDEAC (Union douanière des États de l’Afrique centrale), de Sao Tomé et Principe et des membres de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) fondée en 1976 par la République démocratique du Congo, le Burundi et le Rwanda). À ce jour, les pays membres de la CEEAC sont au nombre de 11, à savoir Angola, Burundi, Cameroun, République du Congo, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Guinée équatoriale, Tchad, Sao Tomé-et-Principe.
Le Rwanda s’était retiré de la CEEAC en 2007 avant d’y réintégrer en 2016.
Fin février 2023, le Rwanda n’a pas pu participer au 22ème sommet ordinaire de la CEEAC à Kinshasa. Le régime de Kigali a été boycotté suite au soutien armé qu’il apporte aux rebelles du M23 dans ses menées subversives dans l’est de la RDC. L’opinion nationale a beaucoup apprécié la nomination de Mbusa Nyamwisi au ministère d’État en charge de l’Intégration régionale dans l’espoir de ramener la paix dans les Kivu et l’Ituri. Toutefois, les prérogatives du ministre d’État s’étendent également à d’autres organisations régionales comme la CIRGL, la SADC, le COMESA, etc.